La paroisse Saint-André fondée en 1233 et son église étaient à l'extérieur de l'enceinte de la ville autour de la route d'Ypres
(actuelle rue Saint-André) dans le prolongement de la voie principale du castrum, ancienne rue Saint-Pierre actuelles rues de la Monnaie et de la Collégiale passant par la porte Saint-Pierre[2].
Une partie de la paroisse est englobée dans le territoire de l'agrandissement de Lille en 1670 à l'intérieur de la nouvelle enceinte construite par Vauban (la partie extérieure est à l'origine de la ville de Saint-André-lez-Lille). L'église Saint-André était à l'extrémité du nouveau quartier à proximité du rempart entre les actuelles rues Saint-André et du rempart.
Cette église paroissiale, endommagée par des obus lors du siège de 1708 par l'armée impériale, est détruite en 1784 et remplacée par l'actuelle église qui était à l'origine la chapelle du couvent des Grands Carmes[3].
Les religieux avaient fait appel à l'architecte Thomas-Joseph Gombert. Les travaux qu'il engage durent de 1701 à 1724, puis reprennent de 1753 à 1758 sous la direction de son neveu, François-Joseph Gombert. Le campanile, situé près du chœur, est érigé en 1756.
La tour-clocher, en façade, est rajoutée par l'architecte Louis Marie Cordonnier en 1887.
La façade de l'église est en pierre de taille calcaire. On peut observer deux ordres superposés: ionique et corinthien. Elle porte deux statues, représentant saint Pierre et saint André, sculptées par Jules-Victor Heyde en 1889.
La tour-clocher est en brique et en pierre avec un dôme en métal au sommet. Les murs latéraux sont en brique et la toiture en ardoise.
L'église, de plan allongé à trois vaisseaux, sans transept, mesure 71 mètres de long sur 23,5 mètres de large pour une hauteur de voûte de 28 mètres. Elle est formée par :
une nef de six travées, séparée des bas-côtés par deux rangées de colonnes en pierre d'Ecaussine,
À gauche du chœur, la chapelle de la Sainte-Vierge rappelle l'origine de l'église, initialement consacrée à Notre-Dame du Mont-Carmel. Le retable comprend notamment une grande peinture de Jacques Van Oost dit le Jeune, La remise du scapulaire à Saint-Simon Stock. Le blason des Carmes est représenté sur le mur, au-dessus du tableau. Les lambris de la chapelle portent également quatre tableaux d'Alphonse Colas représentant la vie de la Vierge réalisés en 1850.
À l'intérieur, en se tournant vers la porte principale, on peut voir un A et un S entrelacés en l'honneur de saint André et au-dessus, le grand orgue. Le buffet de cet instrument, sculpté en 1844, provient de l'abbaye de Loos. Le grand orgue comporte 36 jeux répartis sur 3 claviers et un pédalier tandis que l'orgue de chœur comporte un seul clavier et un pédalier. Ces deux instruments ont été construits par la manufacture Merklin-Schütze, respectivement en 1864 et 1855.
La chaire à prêcher est en bois de chêne taillé avec un décor en demi-relief sculpté en 1768 par Jean-Baptiste Danezan. C'est un véritable petit bijou : les drapés d'une tapisserie suspendue dominent un ange tenant à la main droite une croix et dans la main gauche une trompette. C'est l’ange de la Vérité qui soulève le voile de l’erreur pour révéler les Vertus théologales représentées sur la cuve : la Foi (symbolisée par la croix), l’Espérance (tenant l’ancre) et la Charité (une femme allaitant deux enfants). La rampe de l'escalier de la chaire comporte une allégorie de la Vérité naturelle (un érudit qui compulse un livre ouvert sur une souche desséchée) et une représentation du Triomphe de la Foi (une femme qui tient un ostensoir entourée de têtes d'anges).
↑Didier Joseph-François, Lille la maison et la ville, ateliergaleriéditions, (ISBN9782 916601 33 5), p. 43
↑Le couvent des Grands Carmes ne doit pas être confondu avec celui des Carmes déchaussés. Voir Marie-Antoinette Wallaert de Saint-Phalle, « L'église des Carmes déchaussés de Lille aux XVIIe et XVIIIe siècles », Revue du Nord, 1973, p. 145-155. Numérisé sur persée
J. Dewez, Histoire de la paroisse de Saint André à Lille, t. I, Nuez & Cie, (lire en ligne)
J. Dewez, Histoire de la paroisse de Saint André à Lille, t. II, Nuez & Cie, (lire en ligne)
Maurice Berry, « L'église Saint-André de Lille », dans Congrès archéologique de France. 120e session. Flandre. 1962, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 198-203
Gérard Janssen, « Les éléments armoriés de l’église Saint-André de Lille », Lille simplement. Bulletin de l’Association des Amis de Lille, no 3, , p. 57-63.