Le nom de Saint-Merry viendrait de l’abbé saint Médéric, mort en l’an 700, canonisé puis rebaptisé Saint-Merri par contraction. Les restes de ce saint reposent toujours dans la crypte de l’église.
L’église Saint-Merry est considérée comme l’une des « quatre filles » de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Construite de 1500 à 1565, en pleine période de la Renaissance, elle est cependant d'une architecture de style gothique flamboyant. En raison de son architecture similaire à celle de la cathédrale, elle porte également le surnom de « Notre-Dame la petite ». Elle possède l’un des orgues les plus prestigieux de Paris ainsi qu’une grande collection de peintures des XVIIe et XIXe siècles.
La tradition raconte que Médéric (Medericus)[5], abbé de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, vint vivre en ermite avec son disciple saint Frou dans un ermitage à proximité de l’oratoire « Saint-Pierre-des-Bois » qui s’élevait à cet endroit. Après deux ans et neuf mois, il meurt le , le « 4 des calendes de septembre », et y est enterré. L'oratoire est transformé en chapelle toujours sous le nom de Saint-Pierre-des-Bois ou plus simplement Saint-Pierre, mais devenant de plus en plus la chapelle du saint homme de Dieu.
Son tombeau, étant l'objet d'une véritable vénération dû à de nombreux miracles, en 884 le prêtre Thèodelbert soumet à l’évêque de Paris, Gozlin, de faire exhumer son corps et de mettre en châsse les restes de Saint Médéric, qui deviendra Saint-Merri, désormais considérés comme des reliques. C’est à cette époque, aussi lors du dernier siège de Paris par les Normands, que saint Médéric est choisi pour devenir le saint patron de la rive droite. La chapelle prend alors le nom de chapelle Saint-Médéric, ou chapelle Saint-Merri.
L'église du IXe siècle
Le culte du saint abbé est à l’origine d’une nouvelle église Saint-Pierre-Saint-Merri sur l’initiative d’un officier royal, Eudes Le Fauconnier, au Xe siècle. Même si la date exacte de construction reste hypothétique, on sait qu'Eudes Le Fauconnier a bel et bien existé, puisque lors de la reconstruction de l’église au XVIe siècle, on découvrit dans le vieux cimetière le squelette d’un guerrier chaussé de bottes de cuir doré, avec l’inscription : « Hic jacet vir bonæ memoriæ Odo Falconarius fundator hujus ecclesiæ » (« Ici repose un bon souvenir, Odo Falconarius, fondateur de cette église »).
Le nouvel édifice bénéficie de plusieurs donations, dont celles d'un certain comte Adalard, soutenues par les rois Eudes et Carloman, et confirmées par une charte de Louis d'Outremer, donnée à Laon le Ier février 936.
Vers 1010, l'évêque de Paris, Renaud de Vendôme, en fait don au chapitre de Notre-Dame. Devenue collégiale, elle est alors desservie par une communauté de sept chanoines issus du chapitre. En 1200, l'église bâtie à sa place est érigée en paroisse sous le nom de Saint-Merry[6]. Elle est ainsi l’une des quatre « filles de Notre-Dame »[7] et la dernière subsistante aujourd'hui. Mais le développement démographique du quartier des Halles et du Beau-Bourg nécessite une nouvelle construction. Jean Beaupère, l’un des juges de Jeanne d’Arc, fut curé de la paroisse à cette époque. L’église accueillit également l'écrivain et poète italien Boccace, ou encore saint Edmond, futur archevêque de Cantorbéry, tous deux paroissiens de Saint-Merry[8].
Le XVIIIe siècle est pour l’église une ère de remaniement : le jubé de 1558 est détruit en 1709 ; l'architecte Germain Boffrand réalise, au sud, en 1743, la chapelle de la Communion ; les frères Slodtz sont chargés en 1759 de remanier le chœur dont les arcs brisés sont cintrés et recouverts comme les piliers d’un placage de marbre et de stuc. Le sol est recouvert d’un dallage de marbre, le mobilier est renouvelé et les vitraux sont en partie remplacés par du verre blanc.
Entre 1843 et 1849, de grands noms de la peinture décorent à fresque les chapelles du déambulatoire. En 1862, l'église fait l’objet d’un classement par liste au titre des monuments historiques[1]. En 1871, un incendie détruit le troisième étage du clocher carré, permettant ainsi à ce clocher de retrouver sa hauteur d'origine (deux étages).
En , l'église Saint-Merry a été inscrite sur la liste des monuments en péril du Fonds mondial pour les monuments[10]. Une partie de ses décors, classés monuments historiques, sont gravement menacés[11].
L’église est entièrement de style gothique flamboyant, sans aucune trace d’architecture Renaissance. Elle est, dans l'ensemble, assez homogène, bien que le second collatéral ne soit présent que sur le flanc droit de la nef, présentant donc la double particularité de comporter un bas-côté supplémentaire au sud et d’avoir le même plan que la cathédrale Notre-Dame de Paris. (le chœur étant sensiblement égal en longueur à la nef).
Elle fut d’ailleurs administrée par sept chanoines de la cathédrale et fut surnommée « Notre-Dame la petite ».
À gauche de cette façade il y avait une petite porte, aujourd'hui murée, qui permettait l'accès par un escalier en vis aux maisons construites sur le collatéral nord de l'église. Ces constructions ont été détruites en 1950. Un peu plus haut se trouve un campanile élancé et étroit dont le sommet en bois renferme une cloche très ancienne datant de 1311, qui serait la plus vieille de Paris[12].
Sur cette façade ouest les maîtres sculpteurs du XVIe siècle ont posé sous nos yeux d'étranges figures, en particulier un bestiaire riche et étonnant. En revanche, celle qui orne la clé de voûte du portail principal date de la restauration menée dans les années 1841-1843[13]. Elle représenterait le Baphomet, c’est-à-dire pour certains le diable, pour d’autres l'idole possiblement vénérée par les Templiers (dont la maison principale se trouvait très près de Saint-Merry), ou enfin tout simplement l'occitanisation de Mahomet[14].
Ce petit diablotin, être cornu mi-homme mi-femme, doté d’ailes de chauve-souris, évoque les publications d’Eliphas Lévi (né Alphonse-Louis Constant 1810-1875). Il appartient à l’iconographie occultiste du XIXe siècle, inspirée d’anciennes figures trouvées chez les Templiers. Cette présence insolite est signalée par Claude Seignolle dans son recueil de nouvelles La Nuit des Halles, Umberto Eco dans son roman Le Pendule de Foucault ainsi que par les auteurs Éric Giacometti et Jacques Ravenne dans leur roman Le Septième Templier (page 429). Comme l'ensemble de la façade principale, il a été restauré lors des travaux réalisés en 2013-2014.
Le flanc nord de l'église a été dégagé en 1950 des maisons qui s’y appuyaient.
Le long de cette façade se trouvent de nombreuses gargouilles.
Les gargouilles
La façade sud, du fait des immeubles confrontant l'église, n'est pas visible de la rue. Une vue de 1892, prise d'une fenêtre d'un bâtiment proche, permet toutefois d'en apercevoir les parties hautes. De même le chevet, caché par les bâtiments qui jouxtent l'église à l'Est, est peu visible.
Les vitraux latéraux du chœur sont aussi du XVIe siècle et illustrent à gauche, L’Histoire du patriarche Joseph en Egypte; à droite, L’Apostolat de saint Pierre. Ceux de l’abside, avec au centre La Résurrection du Christ, ont été réalisés en 1866 sur les cartons de Claudius Lavergne.
Trois autres vitraux du XVIe siècle sont enclavés dans la chapelle à gauche de la chapelle axiale de la Vierge, et représentent saint Martin partageant son manteau avec un pauvre, une Piéta et saint Eloi. Des fragments divers, également du XVIe siècle, ont été remontés en médaillons, au XIXe siècle, dans la chapelle axiale de la Vierge.
Dès 1733, une partie des vitraux de la nef sont détruits et remplacés par des verrières blanches pour faciliter la lecture pendant l’office. Entre 1750 et 1754, ce sont les verrières du déambulatoire qui sont elles aussi détruites. Entre 1847 et 1865, Prosper Lafaye restaure les vitraux du chevet et du chœur. De nouvelles restaurations sont entreprises en 1870.
La nef à cinq travées et à voûte en ogive fut achevée en 1520. Les travées à arcades en tiers-point sont soutenues par de grands piliers à fûts multiples. Elle a la particularité de n’avoir qu’un bas-côté nord, et deux bas-côtés sud.
La nef est décorée d’une frise courant sous les fenêtres hautes où l’on distingue quatre personnages allongés au milieu de feuillages et d’animaux : à gauche saint Merry et Moïse tenant les Tables de la Loi, à droite saint Pierre et Aaron.
L’entrée du second bas-côté droit de la nef possède une clôture Renaissance en bois provenant de la chapelle des Juges-Consuls, du XVIe siècle[16].
Le chœur, achevé en 1552, est l’œuvre du maître-maçon Pierre Anglart. Sa longueur est sensiblement la même que la nef. Au XVIIIe siècle, le chœur est habillé de stuc. Il est décoré par les célèbres sculpteurs Slodtz.
La chapelle de la Communion fut édifiée en 1743 par Pierre-Louis Richard, sur les plans de Gabriel-Germain Boffrand, lequel se retira avant l’achèvement de l’édifice, à la suite d’un différend avec les marguilliers (Il souhaitait confier à Pigalle le soin de décorer la chapelle, tandis que les marguilliers lui préféraient les frères Slodtz).
Cette chapelle était primitivement séparée de l’église, construite sur un charnier en 1743, mais Pierre-Louis Richard établit l’accès entre les deux bâtiments en 1760. Cette chapelle se situe en effet sur les anciens charniers de Pierre II Chambiges, du XVIe siècle.
Pour la première fois, on utilise l'éclairage zénithal (les trois coupoles en verre), inovation qui sera reprise par la suite dans la grande galerie du Louvre. Elle est composée de trois travées carrées symbolisant le monde réel, éclairées par trois lanternes ovales, aux arcades séparées par des pilastrescorinthiens. Les coupoles ajourées symbolisent la voûte céleste.
Clocher
Le clocher carré ayant été doté d’un troisième étage en 1612, a retrouvé depuis l’incendie de 1871 sa hauteur d’origine (deux étages). À gauche, on peut observer une tourelle octogonale décorée d’arcatures, surmontée d’un campanile abritant la plus ancienne cloche de Paris (1331).
Crypte
La crypte, achevée dès 1515 sous la cinquième chapelle à gauche de la nef, abrite depuis 1884 la châsse contenant les reliques de saint Merri. De plan carré, les voûtes des quatre travées retombent sur un massif pilier central dont le chapiteau est orné de grappes et de raisins. Elle abrite également la dalle funéraire de Guillaume Le Sueur (mort en 1530) et de sa femme Radegonde Budé (morte en 1522).
Les éléments décoratifs de l’église actuelle s'inspirent des thèmes mis à l'honneur après le concile de Trente et lors du renouveau spirituel du XVIIe siècle. Le beau, considéré comme une des voies pour aller vers le Créateur, est valorisé. Pour faire place à ces nouveaux goûts liturgiques, l’ancien mobilier de type médiéval est évacué.
De ce point de vue, Saint-Merry illustre les transformations de nombreuses églises gothiques parisiennes revisitées par le style baroque et classique.
Œuvres d'art
L’église Saint-Merry possède une importante collection de peintures et de sculptures du XVIIe au XIXe siècle[8] :
L’Adoration du nom divin par les quatre saints (sur l’autel du transept de gauche) par Simon Vouet, 1640. Les quatre saints sont Saint-Merri, Saint-Pierre, Saint-Léonard de Noblat et Saint-Frou.
Vierge à l'enfant, dite La Vierge bleue, huile sur toile de Carle Van Loo, 1765 (conservée sur l'autel de droite à l'entrée du chœur).
Saint-Charles Borromée, par Carle Van Loo, présenté au salon de 1753, volé en 1970 et remplacé par un tableau de Ménageot.
L'histoire de Sainte-Marie l'Egyptienne, fresques de Théodore Chassériau de 1843, s'agissant de la première œuvre monumentale de l'artiste (dans la troisième chapelle du chœur à gauche, dite chapelle Sainte-Marie l'Égyptienne).
Légende de Saine-Philomène, par Amaury-Duval, vers 1844 (dans la quatrième chapelle).
Annonciation et Pietà de Hyacinthe Collin de Vermont, présentés au salon de 1740 (chapelle axiale, dite chapelle de la Vierge). Ces deux œuvres furent offertes à la paroisse après le sac de la chapelle de la Communion en 1722.
Vierge de l'Annonciation, du XVIIIe siècle (cinquième chapelle à droite du chœur).
Jésus et la Samaritaine par Noël Coypel, vers 1683, provenant de l'église des Chartreux à Paris.
Le Miracle de l'hostie par Clément Belle, œuvre présentée au salon de 1759 et évoquant la profanation des saintes hosties à Saint-Merri le (transept de gauche)[18].
Quelques tableaux et fresques
L’Adoration du nom divin par les quatre saints par Simon Vouet.
Les Disciples d'Emmaüs par Charles Coypel, 1749 (au-dessus de l'autel). Entourée de pilastres corinthiens, cette œuvre s'insère dans le décor de la chapelle. Coypel a d'ailleurs pris soin de composer sa toile comme un décor de théâtre (rideau au premier plan). Au centre figure le christ, baigné de lumière.
L'orgue à cinq tourelles a été construit par François de Héman de 1647 à 1650.
Le buffet à tourelles a été réalisé par le maître menuisierGermain Pilon en 1647. Deux anges à corps d'oiseau soutiennent les grandes tourelles latérales. La tribune en bois de 1755 est l'œuvre de Michel-Ange Slodtz. Elle est supportée par quatre piliers de bois cannelés et surmontés de chapiteauxioniques. Une frise de roseaux et d'épis, un masque de lion et deux pots à feu viennent compléter la décoration sculptée.
Stéphane Béchy, claveciniste et organiste, concertiste international fut un des organistes titulaire du grand orgue. Il quitte sa fonction en 2020. Jean-Marc Leblanc est organiste titulaire de 2020 à 2023.
Clément Portal est l'actuel organiste titulaire de l'église Saint-Merry depuis fin 2023.
Orgue Merklin (1880), restauré par Danion-Gonzalez (1968) : 2 claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes; transmissions mécaniques ;16 jeux (14 réels).
Composition
Grand-Orgue 56 notes
Bourdon 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Prestant 4'
Doublette 2'
Plein-Jeu III
Récit expressif 56 notes
Bourdon 8'
Flûte 4'
Nasard 2 2/3'
Quarte 2'
Tierce 1 3/5'
Basson-Hautbois 8'
Trompette 8'
Pédale 30 notes
Soubasse 16'
Bourdon 8'
Flûte 4'
Accessoires :
Accouplement : Récit/GO.
Tirasses : GO, récit.
Appel de la Trompette.
Pédale expressive.
Autres
La chaire en bois date de 1753. Commandée initialement au maître menuisier Pierre-Alexis Hémon et au sculpteur Paul-Ambroise Slodtz qui devait représenter les figures du paganisme et de l'hérésie sous la cuve et celle de la religion sur l'abat-voix, la mort de celui-ci en 1758 l'empêcha de mener à bien la réalisation. C'est son frère Michel-Ange Slodtz qui se chargea du décor. L'abat voix fut finalement orné de deux palmiers par Hémon. Michel-Ange Slodtz sculpta notamment la figure de la Religion, détruite à la Révolution et remplacée par un ange en plâtre.
La plus ancienne cloche de Paris, fondue en 1331 qui échappa aux destructions de la Révolution (abritée par le petit campanile dominant le portail gauche).
Une grande Gloire en bois doré de 1753, agrémentée de têtes de chérubins domine le maître-autel en marbre (décoré par Karl-Henri Lehmann de panneaux sur fonds or représentant les Apôtres et des têtes d'anges représentant la Joie et la Tristesse.) La Gloire est une pièce maîtresse du baroque, réalisée au milieu du XVIIIe siècle par la famille Slodtz. Cette œuvre d'art, ornée de rayons dorés, est surmontée d'un triangle symbolisant la Trinité et entourée d'angelots. Une caractéristique particulière de cette Gloire est que les angelots ne regardent pas tous vers le haut, comme c'est traditionnellement le cas, mais certains vers le bas. Ils observaient la châsse contenant les reliques de Saint Merry qui, à l'époque, était surélevée grâce à un système de poulies, désormais disparu.
Les statues de la façade, détruites à la Révolution, furent remplacées en 1842 par Brun et Louis Desprez.
Bonaventure Moussinot, chanoine depuis 1712 et trésorier du chapitre canonial de Saint-Merry, entretint (de 1736 à 1748) une correspondance avec Voltaire, dont il était l'homme de confiance, le factotum et l'ami. Cette correspondance fut publiée en 1781. L'abbé Moussinot est aussi l'auteur d'un Mémoire historique et critique sur la ville souterraine découverte au pied du Mont-Vésuve, publié en 1748 (il s'agit de la ville d'Herculanum)[22]. Il mourut en 1771[23]. Antoine Lavoisier y fut baptisé le .
En , la communauté du centre pastoral Saint-Merry, anciennement « Centre Pastoral Halles Beaubourg » (CPHB), orientée vers un catholicisme de gauche, occupe l'église et participe à la vie de la paroisse. Le Centre pastoral Saint-Merry accueille régulièrement dans l'église des concerts et des représentations théâtrales. Il organise également des expositions d'art contemporain à travers l'association « Voir & Dire ».
La paroisse Saint-Merry a participé dans les années 1980 à la création des Restos du cœur[27].
Jacques Mérienne est curé de 2004 à 2013. Le , fête de l'Assomption, Jacques Mérienne, nommé curé de la paroisse Saint-Merry[28], refuse de lire la prière de l'archevêque de Paris, André Vingt-Trois : « Présentons à Dieu, par l'intercession de Notre-Dame, nos prières (...) pour les enfants et les jeunes (...) ; qu'ils cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l'amour d'un père et d'une mère »[29]. Selon Mérienne, pour le mariage homosexuel, il « faudra que ça se fasse petit à petit »[30].
Le , au second tour de l'élection présidentielle française qui oppose Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le Centre pastoral Saint-Merry publie un communiqué intitulé : « Nous sommes catholiques et nous voterons Macron »[31] ; « Face à un risque majeur, le chrétien ne peut se taire. Il doit s'engager »[32],[33].
À la suite de grandes tensions entre le Centre pastoral et les derniers prêtres qui se succèdent à la paroisse Saint-Merry et démissionnent tour à tour, l’archevêque de Paris, Michel Aupetit, annonce et décide la dissolution définitive du CPHB en date du [24],[35],[36].
En septembre 2021, sur décision de l'archevêque de Paris, Michel Aupetit, la communauté de Sant'Egidio prend la direction de la paroisse[37],[38], avec notamment, l’arrivée des pères Philippe Perraud[39],[40], curé actuel de la paroisse Saint-Merry[41],[3], et Nicolas Bassy, tous deux prêtres membres de la communauté de Sant'Egidio[42]. Fondée à Rome (Italie) en 1968, cette communauté internationale de laïcs présente dans 74 pays, exerce son charisme auprès des pauvres et œuvre pour la paix dans le monde.
Au sein de la paroisse, Sant'Egidio conduit différents services pour les plus pauvres, notamment par l'action bénévole du mouvement des « Jeunes pour la paix »[43], comme l'aide aux devoirs pour les enfants du quartier et des familles en difficultés avec "l'école de la paix", ainsi que les maraudes des Jeunes pour la Paix étudiants, mais aussi la "cantine familiale"[44] où les bénévoles préparent le repas et servent à table, comme à la maison, à des centaines de personnes sans-abris du quartier, chaque dimanche[45].
La paroisse prépare également le petit déjeuner chaque matin, sans interruption depuis plusieurs années, à plusieurs centaines de personnes de la rue[46].
La communauté de Sant'Egidio fait également chaque année depuis 1982, dans tout les pays et villes où elle est présente, un traditionnel « repas de noël »[47]. En 2017, plus de 240 000 personnes ont été invitées au repas de Noël, dans 600 villes de 78 pays du monde[48].
En France, et particulièrement à Paris, à Charenton-le-Pont, Lyon, Brest…, plus de 1000 repas et cadeaux sont offerts en 2022[49] aux personnes sans-abri, âgées, familles de réfugiés, personnes seules[50] ; ce sont des repas à table organisés dans les églises, et surtout dans les rues, le bois de Vincennes, des gymnases, des centres d’hébergement d’urgence, des prisons ou encore des maisons de retraite.
Autres
La maîtrise de l'Académie vocale de Paris, créée en 1993, donne une audition publique tous les samedis en période scolaire, à 17 h 45 (avant la messe de 18 h 30). La qualité de la maîtrise, dirigée par Iain Simcock, est reconnue, nationalement et internationalement[Par qui ?]. Son répertoire est exceptionnellement vaste, tout en suivant de près les différents temps de l'année liturgique[51]. Cette collaboration prend fin en 2013.
Saint-Merry dans la culture
L'écrivain et critique d'art Joris-Karl Huysmans consacre la troisième partie de son œuvre Trois Églises à la description de l'église[52].
« Les femmes qui passaient s’arrêtaient près de lui
Il en venait de toutes parts
Lorsque tout à coup les cloches de Saint-Merry se mirent à sonner
Le musicien cessa de jouer et but à la fontaine
Qui se trouve au coin de la rue Simon-Le-Franc
Puis Saint-Merry se tut
L’inconnu reprit son air de flûte
Et revenant sur ses pas marcha jusqu’à la rue de la Verrerie
[…] »
« Debout sous un porche avec un cornet de frites
Te voilà par mauvais temps près de Saint-Merry
Dévisageant le monde avec effronterie
De ton regard pareil à celui d’Amphitrite. »
Elle apparaît de même dans Le Pantacle de l'ange déchu de Charles-Gustave Burg (Bibliothèque Marabout - Fantastique, no 495, 1974), qui écrit (p. 51) :
« Je pénétrai dans l'église après avoir adressé les salutations d'usage au mystérieux Baphomet placé curieusement à la pointe de l'ogive du portail central. Je savais que l'église Saint-Merri est particulièrement chère aux occultistes ».
↑Anne Massoni, « Les collégiales parisiennes : “filles de l’évêque” et “filles du chapitre” de Notre-Dame de Paris », dans Véronique Julerot, Cédric Giraud, Cécile Davy-Rigaux, Jean-Baptiste Lebigue, Yann Sordet, Charlotte Denoël, Notre-Dame de Paris, 1163-2013 : Actes du colloque international aux Bernardins de Paris, 12-15 décembre 2012, Paris, Brepols, , 658 p. (ISBN9782503549378, OCLC1001116496, lire en ligne), p. 251-263.
↑Georges Poisson, Histoire de l'Architecture à Paris, Paris, 1997, p. 443.
↑Michael Routledge, The Troubadours: An Introduction, Simon Gaunt and Sarah Kay, Cambridge University Press, 1999, p. 112
↑Françoise Gatouillat, Guy Michel Leproux & Élisabeth Pillet, l'église de Saint-Merry de Pris, un monument daté par ses vitraux, dans Les Cahiers de la Rotonde, no 19, Paris, 1997, p. 47-114, 79 fig., 8 pl. coul.
↑Laure Beaulieu, « Mariage homosexuel : certaines paroisses choisissent leur propre prière pour l'Assomption », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑Cécile Chambraud, « "Cette communauté ne comprend pas ce qui lui tombe sur la tête" : le diocèse de Paris met fin à l’expérience du centre pastoral Saint-Merry », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Cécile Chambraud, « A Paris, l’église Saint-Merry se dote d’une nouvelle équipe pastorale pour apaiser la crise », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Sant'Egidio », sur www.santegidio.org (consulté le )
Préfecture du département de la Seine. Direction des travaux, « Église Saint-Merry », dans Inventaire général des œuvres d'art appartenant à la ville de Paris. Édifices religieux, t. 1, Paris, Imprimerie centrale des chemins de fer A. Chaix et Cie, (lire en ligne), p. 365-396
Constant Baloche, Église Saint-Merry de Paris. Histoire de la paroisse et de la collégiale, 700-1910, t. 1, Paris, Oudin, (lire en ligne) 2 vol. (le tome 1er de cet ouvrage a été numérisé sur le site Gallica de la BnF).