L’élection présidentielle estonienne de 2016 (en estonien, 2016. aasta Eesti presidendivalimised) se tient au scrutin indirect les et pour les trois premiers tours et le pour les quatrième et cinquième tour, afin d'élire le président de la république d'Estonie. Le président sortant, Toomas Hendrik Ilves n'est plus rééligible, celui ci ayant accompli deux mandats de cinq ans[1].
La procédure peut prendre jusqu'à cinq tours de scrutin, via deux collèges électoraux différents. Aux trois premiers tours de scrutin, seuls votent les 101 députés membres du Riigikogu. Pour être élu, tout candidat doit recueillir le soutien d'au moins deux tiers du total des députés, soit en l'espèce 68 voix. En cas d'échec au premier tour, un deuxième tour a lieu le lendemain. Si celui-ci ne permet pas de désigner un nouveau chef de l'État, un troisième tour de scrutin est tenu le même jour, où seuls peuvent se présenter les deux candidats arrivés en tête du deuxième tour. Bien que réduit à deux candidats, ce troisième tour peut malgré tout ne pas dégager de vainqueur, le quorum des deux tiers étant maintenu.
Si personne n'a été élu à l'issue de ces trois tours, un collège électoral, constitué des députés et de représentants des collectivités locales, est convoqué par le président du Riigikogu dans un délai d'un mois. Est alors élu celui qui obtient la majorité absolue des voix. Si ce quatrième tour est infructueux, un cinquième est organisé selon les mêmes règles. En cas d'échec de ces deux tours par le collège électoral, la procédure retourne au parlement pour y être recommencée depuis le début.
Conditions de candidature
Aux deux premiers tours, seuls peuvent être candidats les citoyensestoniens âgés d'au moins 40 ans et pouvant justifier du soutien d'au moins un cinquième des députés, c'est-à-dire 21 élus. Au quatrième tour, outre les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix au Riigikogu, tout citoyen justifiant du soutien de 21 membres du collège électoral a le droit d'être candidat.
Le , le Parti populaire conservateur (EKRE) nomme son président Mart Helme comme son candidat mais avec seulement le soutien de sept députés, sa candidature ne peut être validée.
Les candidats peuvent être désignés par un cinquième, soit 21, des députés du Riigikogu[6]. À côté des candidats confirmés, les personnes suivantes sont prêtes à être candidats si elles sont désignées:
Le , le président du Riigikogu, Eiki Nestor n'obtient que 40 voix au premier tour alors qu'il lui en faut 68 pour être élu. À la suite de cet échec, il retire sa candidature. Le lendemain, le Parti social-démocrate et le Parti de la réforme proposent Siim Kallas, ancien Premier ministre, comme candidat.
Lors du second tour, le , Siim Kallas arrive en tête avec 45 voix tandis que Mailis Reps obtient 32 voix et Allar Jõks 20 voix.
Pour le troisième tour, seuls les deux candidats arrivés en tête lors du vote précédent peuvent y participer. Siim Kallas obtient 42 voix et Mailis Reps obtient 26 voix, loin des 68 voix nécessaires pour être élu.
Le troisième tour ayant échoué à faire élire un nouveau président, le collège électoral, constitué des députés et de représentants des collectivités locales, soit au total 335 membres, est convoqué par le président du Riigikogu pour le . Sera élu celui ou celle qui obtiendra la majorité absolue des voix de 168 au premier tour ou au second tour.
Le , Marina Kaljurand démissionne de son poste de ministre des Affaires étrangères et annonce sa candidature à l'élection présidentielle ayant reçu le soutien de 21 membres du collège électoral.
Pour la première depuis l'indépendance du pays en 1991, le président n'est pas élu après les 5 premiers tours. La procédure recommençant, le sixième tour sera similaire au premier et aura lieu le .
Candidats
Le , après le dévoilement des résultats du cinquième tour, les candidats Allar Jõks, Siim Kallas, Mart Helme et Marina Kaljurand annoncent qu'ils ne participeront pas au sixième tour. S'ensuit une inquiétude face à une éventuelle future crise constitutionnelle, les autres candidats n'ayant toujours pas confirmé leur participation.
Le , le conseil des anciens du Parlement estonien (composé du président et des deux vice-présidents du Parlement et des présidents de groupe parlementaire), dans le but de trouver un candidat commun pour tous les partis, décide de proposer le nom de Kersti Kaljulaid, ancienne membre de la Cour des comptes européenne comme candidate. La proposition est accueillie favorablement par les partis représentés au Parlement, la plupart des députés soutenant cette candidature.