Le nom « îles Marshall », avec une minuscule à « îles », désigne l'archipel (au sens géographique), alors que le nom « Îles Marshall », avec une majuscule à « Îles », correspond au nom politique du pays[5]. En marshallais le pays s'appelle Aleōn in M̧ajeļ[5], M̧ajeļ[5] et Aolepān Aorōkin M̧ajeļ[5] ; en anglaisMarshall Islands[5] et Republic of the Marshall Islands[5].
On connaît peu de choses sur l’histoire ancienne de ces îles. Il y a 5 000 ans (3000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du Sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taïwan. Vers 2000 av. J.-C., des migrations ont lieu de Taïwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Célèbes et Timor et, de là, les autres îles de l'archipel indonésien. Vers 1500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au-delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité.
Le , l'explorateur espagnolAlonso de Salazar est le premier Européen à apercevoir les Ralik et les Ratak, mais celles-ci restent très peu visitées jusqu'en 1788, date à laquelle le capitaine britannique John Marshall les traverse par hasard à nouveau, de concert avec le capitaine Thomas Gilbert. C'est l'amiral estonien, au service du tsar, Johann Adam von Krusenstern, qui leur donne leur nom moderne d'îles Marshall vers 1820, confirmé la même année par le capitaine français Louis Isidore Duperrey. Toutefois, jusqu'au milieu du XIXe siècle, on leur donne encore alternativement le nom d'îles Mulgraves.
Une société de commerce allemande colonise les îles en 1885, puis elles intègrent le protectorat de la Nouvelle-Guinée allemande quelques années après. Le , les Japonais débarquent sur ces îles et les administrent comme territoire sous mandat des îles du Pacifique accordé par la Société des Nations le .
Lors de la Seconde Guerre mondiale, certains des atolls sont l'enjeu de violents combats entre les forces japonaises et américaines. Les États-Unis envahissent les îles () qui sont placées sous leur tutelle en 1947 (). Dès la fin de la guerre, les États-Unis commencent à effectuer des essais nucléaires qui continuent jusque dans les années 1960. Beaucoup de Marshallais souffrent des niveaux élevés de rayonnement radioactifs et des réclamations de dédommagements sont toujours en cours[6],[7],[8],[9].
Le , la république des Îles Marshall signe un accord d'association libre avec le gouvernement américain. Cet accord devient effectif le , avec la dissolution de l'ancienne tutelle. L'indépendance formelle date du , date à laquelle le Conseil de sécurité des Nations unies ratifie la fin de la tutelle.
Le , le gouvernement des Îles Marshall dépose simultanément au greffe de la Cour internationale de justice des requêtes introductives d’instance contre neuf États : les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, l'Inde, le Pakistan, la Corée du Nord, Israël et le Royaume-Uni. Il les accuse de « ne pas s’acquitter de leurs obligations relatives à la cessation de la course aux armes nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire ». La Cour a toutefois indiqué qu'elle n'avait admis que les plaintes contre le Royaume-Uni, le Pakistan et l'Inde, car ces trois États ont accepté par le passé la « compétence obligatoire » de la CIJ, ce qui n'est pas le cas des autres États nommés[10].
En 2018, le pays devient le premier au monde à lancer une cryptomonnaie légale[11].
En 2022, le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU apporte son soutien à la campagne du gouvernement en vue d'obtenir des États-Unis réparation à la suite des essais nucléaires[12].
Le pays est constitué de 30 atolls et d'environ 1 100 îles dont les plus importantes
forment deux groupes disposés en chaînes parallèles : la chaîne de Ratak (du soleil levant) constitués de dix-huit îles principales situées à l'est et où se trouve le centre administratif Majuro ; et la chaîne de Ralik (du soleil couchant) constitués de quatorze îles situés à l'ouest dont Bikini, Eniwetok et Kwajalein, le plus grand atoll du monde (si l'on tient compte du lagon intérieur).
Les deux tiers de la population du pays vivent sur l'atoll Majuro, où se trouve la capitale, et sur Ebeye. Les îles extérieures sont peu peuplées à cause des faibles possibilités d'emploi et de développement économique.[réf. nécessaire]
Le climat des Îles Marshall est chaud et humide, avec une saison des pluies de mai à novembre. Les îles sont parfois sur le passage des ouragans.
Les îles Marshall sont particulièrement vulnérables au changement climatique. L’élévation du niveau de la mer provoque de fortes marées qui inondent les rivages. L'érosion aggrave le danger dû à l'enfouissement de résidus des explosions des bombes nucléaires américaines[8]. La multiplication des moustiques à cause de la chaleur et de l’humidité est à l'origine d'une épidémie de dengue en 2019. Les typhons sont de plus en plus intenses[13].
L'aide gouvernementale des États-Unis est le soutien principal de cette minuscule économie insulaire. En vertu du contrat de libre association, les États-Unis fournissent approximativement 65 millions de dollars d'aide annuelle. La production agricole est effectuée essentiellement dans de petites exploitations. Les produits agricoles commercialisés les plus importants sont la noix de coco, les tomates, les melons et les fruits de l'arbre à pain.
L'industrie se limite à l'artisanat et à la transformation du poisson et du coprah. L'industrie du tourisme, qui est actuellement une modeste source de devises étrangères et emploie moins de 10 % de la main-d'œuvre, dispose d'un potentiel important. Les îles ont peu de ressources naturelles, et les importations dépassent de loin des exportations.
Le chômage touche près d'un tiers de la population active[Quand ?].
En 1999, des négociations étaient en cours pour un accord prolongé avec les États-Unis. La réduction des effectifs du gouvernement, la sécheresse, une baisse dans la construction et le déclin du tourisme et des investissements étrangers dus aux difficultés financières asiatiques ont fait chuter le PIB en 1996-1998.
Les Îles Marshall font partie des grands pavillons de complaisance depuis 2001 lorsque sa flotte atteint à cette date les 11,7 millions de tonnes de port en lourd contre 2,1 millions de tonnes en 1994[14]. Il est l'un des plus importants dans les années 2010 puisqu'y sont immatriculées, en mars 2017, 3 244 unités pour 223,762 millions de tonnes de port en lourd la mettant au second rang mondial des flottes marchandes mondiales[15] contre 2 580 unités pour 175,345 millions de tonnes de port en lourd (3e rang mondial) au [16]. De nombreux yachts de luxe sont enregistrés aux Îles Marshall.
Le 6 janvier 2020, les Îles Marshall sont retirées de la liste française des paradis fiscaux par arrêté ministériel [19].
Forces armées
Le pays n'a pas d'armée. La défense du territoire est assurée par les États-Unis.
Démographie
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.Répartition de la population aux Îles Marshall.
Les Marshallais sont à l'origine des Micronésiens qui ont émigré d'Océanie (sud-est des îles Salomon ou nord du Vanuatu probablement) il y a plusieurs milliers d'années (2 000 ans environ). Bien que l'anglais soit une langue officielle et soit largement parlé, le marshallais est employé par le gouvernement. Le marshallais est une langue de la famille austronésienne et groupe océanien, sous-groupe micronésien (autrefois dite malayo-polynésienne). On en distingue deux dialectes : le ratak et le ralik, correspondant aux deux archipels principaux.
Les Îles Marshall abritaient 70 983 habitants en 2014, contre 63 174 en 2008.
Pratiquement tous les Marshallais sont chrétiens ; la plupart d'entre eux sont protestants.
Villes de plus de 2 000 habitants
Seules quatre villes dépassent les 2 000 habitants :
Les Marshallais étaient par le passé des navigateurs qui utilisaient les étoiles et des cartes faites de bâtons et de coquillages, les cartes à bâtonnets pour se diriger sur la mer. Ils étaient également fort expérimentés dans la fabrication de pirogues à balancier.
Dans le passé, l'art du tatouage était particulièrement développé dans les Îles Marshall ; ceux-ci couvraient une grande partie du corps des individus ; à tel point que, en octobre 1529, lorsque l'expédition d'Alvaro de Saavedra, au retour des Philippines, débarqua sur un atoll au nord-ouest des îles ; les Espagnols furent tellement impressionnés par les tatouages des indigènes qu'ils appelèrent tout le groupe d'îles Los Pintados (« les peints ») et en ramenèrent quelques-uns pour les montrer à la cour.
Hommage rendu au premier président, Amata Kabua, qui est resté en poste de 1979 à 1996. Né dans le village de Jabor dans l'atoll de Jaluit en 1928, il décédera en 1996, à Honolulu, Hawaii[21].
↑(en) Martin J. Wolf, John W. Emerson, Daniel C. Esty, Alex de Sherbinin, Zachary A. Wendling et al., 2022 Environmental Performance Index, New Haven, Connecticut, États-Unis, Yale Center for Environmental Law & Policy, , 192 p. (lire en ligne [PDF]).
↑ abcdefgh et i(fr) Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique, Pays, territoires et villes du monde juillet 2021, , 34 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 22