L'année 1981 au sein de la société Walt Disney Productions est marquée la sortie de Rox et Rouky et le lancement du spectacle sur glace qui deviendra Disney on Ice. Les divisions cinématographique et télévisuelles sont en berne, l'activité étant maintenant par des ressorties et les éditions en vidéos tandis que les parcs d'attractions fêtent leur anniversaire respectif.
Du côté des futures filiales, ABC, ESPN, Lucasfilm et Marvel poursuivent leur croissance.
Résumé
Plusieurs indices montrent un début de changement profond de l'entreprise Disney avec une part important des revenus provenant des parcs à thèmes et des éditions vidéos et non plus des sorties en salles, le marché du cinéma étant marqué par des ressorties. Le studio a recours à des techniques comme le double programme pour augmenter ses recettes. Mais le succès de franchises produites par d'autres studios d'Hollywood (Star Wars, Indiana Jones,...) montrent que le problème est interne.
Walt Disney Productions achète pour 46,2 millions d'USD à la société Retlaw Enterprises, détenue par la famille Disney (sa veuve et ses deux filles), les droits sur le nom « Disney », ainsi que le monorail et le train de Disneyland[1].
En 1981, une étude interne comprenant un inventaire établit que le studio possède 250 longs métrages, 456 courts métrages d'animation et 27 années des programmes télévisuels, la plupart jamais rediffusé[2]. Jim Jimirro, directeur du service des nouveaux marchés propose à la direction de la société Disney de créer sa propre chaîne de télévision[2]. Le projet mettra deux années à voir le jour.
L'entreprise ferme la filiale The Walt Disney Distributing Company, créée en 1971[3], qui à ses débuts vendait des licences de biens de consommations à des sociétés tierces puis concevait des designs pour ces sociétés[4],[5].
Productions cinématographiques
L'entreprise poursuit ses tentatives de toucher un plus large public malgré l'échec du Trou noir (1979) et planifie une seconde sortie des Yeux de la forêt (1980) avec une version alternative à la suite de l'accueil initial. Le film Tron est en production. Comme préconisé par Terry Lawson du Dayton Journal Herald en 1979, avec cet échec « la machine à rêve devra se contenter d'une ressortie de ses classiques d'animation deux fois par an et quelques nouveaux films comme ceux avec Don Knotts[6] ». Les recettes cinématographiques restent constantes toutefois ce ne sont pas les nouvelles productions qui génèrent ces revenus mais les sorties sur support vidéos avec le marché à la maison[7], surtout la location de cassettes VHS. Le magazine Disney News annonce un film biographique sur Albert Einstein mais il n'a jamais été produit[7].
Pour Les Aventuriers de l'arche perdue (1981), la distribution par Disney avait été envisagée mais George Lucas et Steven Spielberg ont demandé une part des profits trop importante et c'est Michael Eisner alors directeur de Paramount Pictures qui accepte la distribution[9]. Eisner deviendra PDG de Disney en 1984 et des attractions Indiana Jones ouvriront à Disneyland et Disneyland Paris dans les années 1990[9]. La société Lucasfilm sera rachetée par Disney en 2012.
Productions télévisuelles
Le studio annonce la mise en production de la série télévisée Herbie, un amour de Coccinelle, composée de cinq épisodes et diffusée en 1982, avec le retour de l'acteur Dean Jones n'ayant plus incarné le rôle depuis 1977[9].
Le , NBC annonce l'arrêt de l'émission Disney's Wonderful World pour la prochaine saison sans donner de raison hormis que le contrat prend fin en septembre 1981[10]. Toutefois William Yates, vice-président de Walt Disney Television prévoit d'autres émissions[11]. Diffusé depuis 20 ans sur NBC, l'émission change alors de réseau et de nom pour Walt Disney sur CBS[7].
Pour l'émission Disney's Wonderful World et Walt Disney, le studio produit plusieurs films et émissions[7] :
Disney Animation : The Illusion of Life, qui sera le titre d'un ouvrage de Frank Thomas et Ollie Johnston édité en juin 1981
A Disney Halloween
A Disney Storybook
The Cherokee Trail
A Magical Disney Christmas
Walt Disney ... One Man's Dream, initialement intitulé durant la production Walt Disney, The Man, The Artist, The Dreamer
Il y aussi une émission spéciale pour les dix ans de Walt Disney World intitulée Florida's Disney Decade[7].
L’Epcot Center Preview Center ouvre au Magic Kingdom, présentant le futur parc EPCOT[7] à compter du 1er juin 1981[13] avec entre autres le film A Dream Called Epcot[14].
Le succès de la compilation musicale Mickey Mouse Disco en 1980 a provoqué l'édition d'autres compilations intitulées Once Upon a Mouse et Mousercise[9]. Ces albums ont été certifiés platine et le second a fait l'objet d'une série sur Disney Channel (à partir de 1983) et de produits dérivés.
La dessinateur Manuel Gonzales, entré comme artiste dans le service publicité de Disney en 1938 prend sa retraite après avoir dessiné et encré les planches hebdomadaires de Mickey Mouse depuis le milieu des années 1940[16],[17].
Etagères de comics en 2013.
La société Western Publishing cesse de diffuser ses comics dans les magasins de journaux sous la marque Gold Key Comics et préfère les proposer en lot de 3 sous sachets plastiques dans les supermarchés et les drugstores[18]. Ces comics portent alors la marque Whitman Comics[9]. Ce changement de label s'explique par une modification du marché[18]. En effet, les ventes dans les kiosques s'effondrent et les éditeurs cherchent de nouveaux points de vente[18]. Si l'essor progressif des magasins spécialisés dans la vente de comics permet aux éditeurs indépendants puis aux éditeurs de comics de super-héros de s'en sortir, cela n'apporte rien aux éditeurs qui s'adressent aux enfants car ceux-ci ne se rendent pas dans ces boutiques[18]. La vente dans les grands magasins apparaît donc comme une solution à ce problème mais les résultats pour Western Publishing ne sont pas probant et en 1984, la division comics est fermée[18]. Deux mini-séries associées à Rox et Rouky et Condorman sont publiées[9], sous le label Whitman. De son côté Marvel Comics édite la bande dessinée associée au film Le Dragon du lac de feu[9]
↑(en) Terry Lawson, « The Good Ship Disney rockets into the space war », Dayton Journal Herald, vol. 172, no 300, , p. 25 (lire en ligne, consulté le )
↑ abcd et eJean-Paul Gabilliet, Des comics et des hommes : histoire culturelle des comic books aux Etats-Unis, Nantes, Éditions du Temps, , 483 p. (ISBN2-84274-309-1, lire en ligne), p. 123
↑ a et b(en) Leonard Goldenson et Marvin Wolf, Beating the odds, p. 429.
↑ a et b« Marvel Grows into $100 Hulk », Variety, , p. 92 (lire en ligne [archive] [jpeg], consulté le )
↑ a et b(en) Barbara Ettorre, « Davis brings in Marc Rich, oil trader, as Fox partner », New York Daily News, vol. 63, no 28, , p. 42 (lire en ligne, consulté le )