Lieutenant-colonel Joulia : blessé le , tué le à Verdun
Lieutenant-colonel Fouchard : blessé en
Historique des garnisons, campagnes et batailles du 9e Zouaves
Première Guerre mondiale
À la 3e brigade marocaine isolée de septembre 1914 à avril 1915[3]
À la 3e brigade marocaine au sein de la 153e DI d’ à [10]
À l'infanterie divisionnaire de la 153e DI de à [10]
1914
Le régiment de marche de la 3e brigade du Maroc est formé à Caudéran, par la réunion de trois bataillons de zouaves, issus des 1er et 4e régiments de zouaves, débarqués à Bordeaux et venus du Maroc[1].
Le régiment participe aux combats dès le à Carlepont dans l'Oise. Sans préparation particulière au combat et recevant son baptême du feu par un assaut sur des positions fortifiés après avoir dû marcher 35 kilomètres, il emporte ses premiers objectifs au prix de 160 tués[3].
Il reste dans le secteur jusqu'en avril 1915, attaquant et défendant vers Tracy-le-Val, Bailly et Quennevières[11].
1915
Photographie du 9e zouaves de marche lors de la revue où le président Poincaré lui remet son drapeau.
Appelé en Belgique sur l'Yser. Il gagne sa première citation après les combats de l'écluse de Het-Sas sur le canal d'Ypres à l'Yser : après une attaque ratée le 26 avril, il établit une tête de pont le 27 qu'il tient jusqu'au sans avoir été relevé[3].
Du 25 septembre au 6 octobre, le régiment est engagé lors de seconde bataille de Champagne, subissant de lourdes pertes face aux contres-attaques allemandes[3].
1916
Il arrive le 24 février 1916 à Verdun, ses bataillons occupant divers points dont le bois de Caillette. Il est compris dans la citation collective reçue par la 153e DI pour sa résistance pendant onze jours sans avoir cédé de terrain[3].
À partir du 20 juillet, le régiment participe aux assauts de l'offensive de la Somme. Il prend le la moitié sud de Maurepas puis le reste du village le 18.
Rassemblé à Bray-sur-Somme en juillet 1916 avant l'offensive de la Somme, le régiment est harangué par le lieutenant-colonel Fouchard.
Réorganisé et revenu au front à Saillisel le 12 novembre, le régiment subit le 15 une attaque massive sur la tranchée de Reuss et perd plus de 1 000 hommes, tués, blessés ou disparus[3].
Il est ensuite engagé dans la Somme en août 1918 et est cité une cinquième fois. Il combat à Berry-au-Bac le 9 octobre, sanctionné par une sixième citation. Il termine la guerre près de Landifay[3].
Entre-deux-guerres
Le 9e zouaves défile à Alger à son retour en février 1919.
Le régiment est dissous en février 1919, après avoir débarqué à Alger et à Tunis[13].
Pourtant, le à Paris, son drapeau est décoré par le président Poincaré de la Légion d'honneur avec une septième citation[14]. Le président Poincaré décide donc de donner le numéro 9 à un des deux nouveaux régiments créés le [13] et le 9e régiment de zouaves prend garnison à Alger[3].
Il combat au Maroc lors de la guerre du Rif en 1925 et 1926. Revenu en Algérie, il tient garnison à Fort-National (Ier bataillon), à la caserne d'Orléans à Alger (IIe bataillon) et à Aumale (IIIe bataillon)[15].
Mais l'offensive allemande s'est déclenchée le et l'ennemi a percé à Sedan. Aussitôt le régiment s'établit à partir du sur les berges du canal de l'Ailette dans l'Aisne. Le régiment résiste aux attaques allemandes successives qui se déclenchent à partir du . Ayant ordre de tenir coûte que coûte, il bloque toutes les attaques jusqu'au en soirée : devant une menace d'encerclement le régiment reçoit l'ordre de décrocher, mission exécutée dans la nuit au contact de l'ennemi[15].
Le , il franchit l'Aisne à Vic-sur-Aisne. Puis c'est Crépy-en-Valois, mais le bourg est déjà occupé par les troupes allemandes. Le Ier bataillon se sacrifie et permet aux autres unités de s'échapper à la capture avant de se regrouper sur la Gergogne, à Vincy-Manœuvre. Le lendemain, le régiment reçoit pour mission de tenir la zone de Saint-Germain-sur-Morin, et enfin de se porter au sud de la Seine. Lors de l'arrêt des combats le , le 9e zouaves est sur la Vienne, prêt au combat, après un repli en bon ordre de plus de 400 kilomètres[15].
Dans les seuls combats de l'Ailette, le régiment déclare avoir fait 1 800 morts et 4 500 blessés allemands, ayant lui-même perdu 28 officiers, 97 sous-officiers et 1 038 caporaux et zouaves tués, blessés ou disparus[15].
Une huitième palme et la Croix de guerre 1939-1940 viennent alors s'accrocher à son drapeau, accompagnées de la citation à l'ordre de l'armée suivante :« Sous les ordres du Lieutenant-Colonel Tasse, a, depuis le , constamment tenu tête à l'ennemi ; sur l'Ailette pendant deux jours, à l'est de la forêt de Compiègne pendant deux jours, pour couvrir le flanc droit des Divisions voisines, pendant deux jours enfin, sur le front de la Seine, se laissant encercler dans ses points d'appui formés sans aucune défaillance, se dégageant la nuit, et ne quittant la position que lorsque l'ordre de repli était imposé par le Commandement.
A fait au cours de ces combats plus de 200 prisonniers allemands. »[réf. souhaitée] Le .
Signé : Weygand.
En juillet, le régiment s'installe dans l'Indre, prenant le nom de « régiment de l'Indre » dans l'Armée d'armistice. Le mois suivant, les rescapés du 9e zouaves rejoignent Alger[15].
Campagne de libération 1943-1945
Après le débarquement allié en Afrique du Nord en et la reformation de l'armée française, les zouaves, en raison de la crise des effectifs, recrutent aussi des combattants « indigènes » et deviennent des unités mixtes[16].
Le le régiment est reconstitué et est en garnison à Alger et à Tizi-Ouzou[17]. Le il reçoit de nouveau son drapeau de 1915.
Il s'installe en Corse à partir de novembre 1943[18]. Lors de la conquête de l'île d'Elbe, en juin 1944, une compagnie du régiment rattachée à la 9e division d'infanterie coloniale (9e DIC) débarque sur l’île de Pianosa et l’occupe sans combat puis retourne en Corse[17]. Lors de ce passage en Corse, Simone de Lattre, épouse du général de Lattre de Tassigny, commandant la 1re armée française, fait part d'une anecdote survenue en août 1944 à Olmeta-di-tuda, petite commune où est installé le quartier général de de Lattre : « c'est le Ramadan, et deux soirs de suite, nos braves musulmans du 9e Zouaves nous causent des émotions, à l'heure précise où nous espérons un « communiqué » : le premier soir, le sous-officier, chargé d'annoncer la fin du jeûne, jette des grenades aux quatre sorties du village, si près des maisons que tout tremble et que maintes vitres sont brisées. Il y a même un vitrail de l'église qui éclate. Petit drame dans Olmeta-di-Tuda! Le deuxième soir, on prend des précautions ; les grenades sont lancées à une bonne distance des habitations, mais l'herbe est sèche, et voilà le feu qui court dans le maquis et les broussailles. Pendant près de deux heures, nous faisons la chaîne avec des seaux, et nous coupons des branches pour frapper, afin de maîtriser l'incendie. »[19].
Sous les ordres du lieutenant-colonel Aumeran, le 9e RZ met pied en métropole fin [17]. Alors au sein même de la 1re armée française du général de Lattre de Tassigny, et aux côtés de leurs camarades chasseurs d'Afrique, légionnaires et coloniaux, les zouaves participent dans le Doubs vers la frontière suisse à une suite de combats acharnés en enlevant de haute lutte le village de Roches-lès-Blamont le , puis la ville d'Hérimoncourt le [20].
Après une période de stabilisation dans la région de Mulhouse en décembre et une réorganisation en janvier 1945 au cours de laquelle il intègre deux bataillons du régiment FFI Corrèze-Limousin, dissous, le régiment revient dans le secteur des Vosges au col de la Schlucht, où ni le froid, ni la neige, ni les attaques allemandes soudaines ne sont parvenus à le déraciner de sa position. Le "9" repart à l'attaque le et libère Munster le [20].
Au coude à coude avec leurs camarades de la 9e division d'infanterie coloniale, les zouaves franchissent le Rhin le à la hauteur de Karlsruhe. Il bouscule et désorganise alors le dispositif ennemi de la Forêt-Noire, poursuit l'adversaire, lui enlevant au cours de durs combats Baden-Baden, participant ainsi à l'entrée des troupes françaises dans Stuttgart. Le 1er mai le 9e régiment de zouaves, au sein de la 5e DB, termine sa marche à Brégence, sur les bords du lac de Constance[20].
Une 8e inscription se grave alors sur son drapeau : « Roche-lès-Blamont 1944 », où s'y accroche la croix de guerre 1939-1945.
Lors des campagnes de France et d'Allemagne, de à , il compte près de 230 tués dont près de la moitié de soldats maghrébins (principalement algériens)[21][réf. à confirmer].
En novembre 1945, le 9e RZ est cité à l'ordre de l'armée en ces termes : « Splendide régiment formé de Nord-Africains et de jeunes volontaires de la métropole, rivalisant d’ardeur et d’enthousiasme, a tout de suite confirmé, grâce au dynamisme de cadres magnifiques, ses traditions de courage et d’héroïsme... A fait preuve au cours de toutes les actions où il a été engagé d’un esprit de sacrifice et d’une tenue au combat qui en ont fait le digne successeur de son aîné »[2].
Le , le 9e RZ fusionne avec le groupement nord-africain pour former le bataillon mixte zouaves-tirailleurs du Levant (BMZTL), en garnison à Lattaquié[22].
Guerre d'Algérie
écusson 9e zouave
En 1946, le régiment est réduit à un bataillon. Dès 1954, il participe aux opérations de police en Kabylie. Il est chargé ensuite du maintien de l'ordre dans la ville d'Alger ou sa 4e compagnie, sous les ordres du capitaine Sirvent, installée dans la Casbah, démantèle plusieurs réseaux du FLN[17].
De mars 1982 au , le Centre d'entraînement commando (CEC) de Givet dans les Ardennes a eu la garde du drapeau du 9e régiment de zouaves (9e RZ) et a assuré la tradition de toutes les unités de zouaves. Le CEC créé en 1961, par la 61e compagnie du génie aéroporté (61e CGAP) unité issue du 17e bataillon du génie aéroporté (17e BGAP), pour la 11e division légère d'intervention (DLI) s'est appelé successivement « Centre d'entraînement commando de la 11e division légère d'intervention », « Centre d'entraînement commando no 2 », « Centre d'entraînement commando-9e régiment de zouaves », puis enfin « Centre d'entraînement commando » (tous les autres ayant été dissous successivement dans le cadre de diverses restructurations de la Défense). Le départ du drapeau du 9e RZ eut lieu le et il a été choisi de confier au centre les traditions du 3e régiment de chasseurs parachutistes (3e RCP). Le centre d’entraînement commando de Givet a fermé ses portes à l’été 2009 à la suite d'une nouvelle restructuration.
Les traditions des Zouaves et le drapeau ont été remis en 2006 à l’École d’Application d’Infanterie à Montpellier, elle-même restructurée en 2010. Le drapeau n'a pas suivi l'école lors de son départ au quartier Bonaparte de Draguignan en (co-localisation avec l'École de l'artillerie afin de générer des économies). Le Drapeau est actuellement en remise comme l'ensemble du Musée de l'Infanterie, qui n'a pas trouvé place à Draguignan (stocké probablement avec les autres pièces de collection du musée à Saint-Astier), dans l'attente d'une nouvelle implantation du Musée de l'Infanterie (le projet de la cité Vauban à Neuf-Brisach n'ayant pas abouti pour sa part).
Traditions
Drapeau
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[26]:
Citations collectives à l'ordre de l'armée obtenues par le 9e RZ
Première Guerre mondiale
6 citations à l'ordre de l'armée.
Seconde Guerre mondiale
Bataille de France (1940)
1 citation à l'ordre de l'armée.
Campagne de France et d'Allemagne (1944-1945)
« Splendide régiment formé de Nord-Africains et de jeunes volontaires de la métropole, rivalisant d’ardeur et d’enthousiasme, a tout de suite confirmé, grâce au dynamisme de cadres magnifiques, ses traditions de courage et d’héroïsme. Commandé par le colonel Aumeran, chef ardent et courageux, a forcé l’admiration de tous au cours de cinq mois de combats et de succès ininterrompus. Du 14 au 19 novembre 1944, dans la région du Lomont, a conduit contre un ennemi solidement retranché, protégé par des champs de mines, un combat acharné, enlevant de haute lutte Écurcey, Roches-lès-Blamont, Thulay et Hérimoncourt, ouvrant ainsi aux blindés la trouée de Belfort. Après une période de stabilisation dans la région de Mulhouse, est entré dans le secteur des Vosges à la Schlucht. Ni le froid, ni la neige, ni les incessantes réactions d’un ennemi très mordant ne sont parvenus à le déraciner de sa position. Est reparti à l’attaque du 3 février sous une violente tempête de neige et, dans un élan irrésistible, a libéré Soultzeren, Stosswihr et Munster. Enfin, du 6 avril au 1er mai, après avoir monté une garde vigilante au Rhin, a pris une part brillante aux opérations qui ont conduit la division à la frontière suisse et au Danube. Ayant franchi le Rhin, à hauteur de Karlsruhe, par une manœuvre audacieuse à travers des bois denses et sans chemin, a surpris, bousculé et désorganisé le dispositif ennemi de la Forêt-Noire, en s’emparant de Schollbrunn, de Schluttenbach, de Sulzbach et Malsch. Sans lui laisser le temps de se ressaisir, a poursuivi inlassablement l’ennemi, lui enlevant au prix de durs combats Gaggenau, Baden-Baden, Bühlertal, Forbach et Hundsbach. A terminé sa glorieuse poussée le 1er mai, à la tête de pont de Bregenz. A fait preuve au cours de toutes les actions où il a été engagé d’un esprit de sacrifice et d’une tenue au combat qui en ont fait le digne de successeur de son aîné. »
— Citation à l'ordre de l'armée, décision n° 1064 du 20 août 1945, journal officiel du 18 novembre 1945[2]
Insigne
Blason du 9è régiment de zouaves figurant sur le monument hommage de Maurepas (Somme).
Un tigre surgissant d'un 9 (garance sur l'insigne métallique) et d'un Z (bleu foncé sur l'insigne métallique) entrelacés[15].
↑ a et bService historique de l'état-major des armées, Les Armées françaises dans la Grande guerre, vol. 2, t. X : Ordres de bataille des grandes unités : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie, Paris, Impr. nationale, , 1092 p. (lire en ligne), p. 840-841
↑ abcdefg et hJean-François Catteau, « L'épopée du 9e zouaves », Militaria Magazine, no 129, , p. 9-11
↑Anthony Clayton (trad. de l'anglais par Paul Gaujac), Histoire de l'armée française en Afrique : 1830-1962 [« France, soldiers and Africa »], Paris, A. Michel, , 550 p. (ISBN978-2-226-06790-6, OCLC30502545), p. 258
↑Paul Gaujac, « Septembre-octobre 1943, la libération de la Corse », Militaria Magazine, no 123, , p. 44-51
↑Simonne de Lattre, Jean de Lattre, mon mari: 25 septembre 1926-8 mai 1945 , presses de la cité, 1971, p. 427.
↑ ab et c« Le général Adolphe Aumeran, libérateur de Munster en 1945, éminent agronome, grand soldat des deux guerres, diplomate et homme politique » in Annuaire de la Société d'histoire du val et de la ville de Munster, 1975, pp. 100-101. Lire en ligne.
↑Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne)