L'accord d'Esquipulas (en espagnol : Acuerdo de Esquipulas), officiellement la procédure pour établir une paix ferme et durable en Amérique centrale (en espagnol : Procedimiento para establecer la paz firme y duradera en Centroamérica), est une initiative lancée au milieu des années 1980 visant à résoudre les conflits militaires qui tourmentent l'Amérique centrale pendant de nombreuses années, durant même des décennies dans le cas du Guatemala, notamment. Cet accord de paix est basé sur les travaux effectués par le Groupe de Contadora entre 1983 et 1985. L'accord, aussi nommé l'accord d'Esquipulas II, est signé le et fait suite à la déclaration d'Esquipulas (aussi nommée la déclaration d'Esquipulas I), signée quant à elle le .
Bien que l'accord de 1987 porte le nom de la ville guatémaltèque d'Esquipulas, où les premières réunions ont lieu, il est signé à Guatemala.
Déclaration d'Esquipulas
Le , cinq présidents de pays d'Amérique centrale se rencontrent dans la ville guatémaltèque d'Esquipulas à l'occasion d'une réunion communément nommée « Esquipulas I » qui vise à jeter les bases et à consolider l'action politique des dirigeants de ces pays et à éventuellement établir par Esquipulas II – devant se tenir en 1987 – la procédure pour parvenir à une paix ferme et durable dans la région. Lors de cette réunion « est proposée la création du Parlement centraméricain pour renforcer la participation démocratique et pluraliste au processus »[1]. Le président costaricainÓscar Arias Sánchez soumet par ailleurs un plan de paix à la suite de cette réunion.
Signé le à Guatemala, l'accord d'Esquipulas II définit un certain nombre de mesures pour promouvoir la réconciliation nationale, la fin des hostilités, la démocratisation, des élections libres, la fin de toute assistance aux forces militaires irrégulières, les négociations sur le contrôle des armements et l'assistance aux réfugiés. Il jette également les bases des procédures internationales de vérification et met en place un calendrier pour leur mise en œuvre.
Quant à lui, le gouvernement des États-Unis refuse de reconnaître cet accord en raison de la reconnaissance de facto faite au gouvernement démocratiquement élu du Nicaragua (régime sandiniste), que le gouvernement des États-Unis rejette et considère comme illégitime et antidémocratique[2],[3]. Le rejet n'a aucun effet. Par contre, il est prétendu que celui-ci ait réussi car il s'agissait en fait d'une attaque politique astucieuse visant le gouvernement sandiniste du Nicaragua. Finalement, l'accord est réécrit pour satisfaire tous les pays concernés[4].
L'accord d'Esquipulas conduit le président Óscar Arias à recevoir le prix Nobel de la paix en 1987, en raison de la capacité politique du Costa Rica à négocier. La déclaration comme l'accord portent le nom d'Esquipulas en l'honneur du lieu du même nom, la capitale de la foi d'Amérique centrale, située au Guatemala qui a inspiré le processus de paix. Le président Vinicio Cerezo déclare que le prix aurait dû être décerné à tous les présidents signataires, car ils ont fait de grands efforts pour que les accords d'Esquipulas soient maintenus et réussis.
Notes et références
↑Salazar, Ulate, « Manual de derecho comunitario centroamericano », Manual de derecho comunitario centroamericano, , p. 51 (ISBN978-99961-0-189-2)