Le père d'Albert Varloteau était peintre en bâtiment. Albert est ouvrier de la céramique. Il passe progressivement d'un engagement catholique à un engagement communiste, non sans mal, étant tout d'abord influencé par le militantisme catholique et les milieux de la petite bourgeoisie. Ce sont ses lectures de Jésus, ouvrage d'Henri Barbusse, puis celles de Paul Lafargue, Nikolaï Boukharine, Karl Marx et Lénine qui l'engagent progressivement dans le militantisme communiste[1],[2].
Il devient militant communiste en 1933. Il est par la suite unitaire de la Céramique et fait partie de la Fédération du Bâtiment. Il devient secrétaire du Syndicat du Bâtiment, puis secrétaire de l'Union des syndicats de Corbeil. En 1937-1939, il est l’un des secrétaires de l’Union des syndicats de la région parisienne[3],[4],[5].
Il épouse Madeleine Langevin (1903-1977), la première fille du physicien Paul Langevin[6]. Ils habitent à Bois-le-Roi et ont un fils, Jacques Varloteau, qui deviendra instituteur.
En 1941, la police recherche Albert Varloteau du fait de ses activités militantes. Interné politique, il est emprisonné à la Prison de la Santé, à Paris[3]. À la Santé, il se lie d'amitié avec Fernand Gambier. Le 10 juin 1941, la Santé est évacuée. Albert Varloteau et Fernand Gambier se retrouvent sur les routes avec d’autres prisonniers en direction de Gurs. Le 20 juin 1941, à l’entrée de Bordeaux, Paul Langevin et Frédéric Joliot-Curie, en voiture, tentent en vain de les faire évader. Ils sont ensuite internés tous les deux au Camp de Gurs[7].
Après la guerre, il a la responsabilité du syndicat des services de santé privée des départements de la Seine et de la Seine-et-Oise[3]. Il est d'un important secours lors de l'élaboration et des négociations des conventions collectives de la Fédération de la santé et de l’action sociale CGT en 1966[8].
Albert Varloteau meurt dans un accident le à Paris[3].
↑« Albert Varloteau sera d'un important secours, lors de l'élaboration et des négociations des conventions collectives », 15 mars 1966 : Naissance d'une convention collective, CGT Santé Action Sociale, 15 mai 2015.
Voir aussi
Bibliographie
Le livre de Bernard Pudal et Claude Pennetier, Le souffle d', l'engagement des communistes français, paru en 2017 aux éditions de l'Atelier, lui consacre un chapitre détaillé, le chapitre 11, intitulé Du catholicisme au communisme: la conversion d'Albert Varloteau.
Par ailleurs, on trouvera des informations sur Albert Varloteau dans les journaux suivants :
Le Monde Diplomatique, (Carnets du Monde) — Carnets du Monde, 26 mai 1978.
Dimitri Manessis, Les secrétaires régionaux du Parti communiste français (1934-1939): Du tournant antifasciste à l’interdiction du Parti, Éditions Universitaires de Dijon, (ISBN978-2-36441-501-0, lire en ligne), Dimitri Manessis, « Chapitre 1. Qu’est-ce qu’un secrétaire régional ? : Présentation générale et étude du corpus », dans Les secrétaires régionaux du Parti communiste français (1934-1939) : Du tournant antifasciste à l’interdiction du Parti, Éditions universitaires de Dijon, coll. « Histoires », , 27–66 p. (ISBN978-2-36441-501-0, lire en ligne)
José Carlos Rueda Laffond, Yo confieso. Autobiografía y prácticas orgánicas comunistas durante los años treinta (I confess. Autobiography and communist organic practices during the 1930s), Cuadernos de Historia Contemporánea, 2018.
Yann Raison du Cleuziou, De la contemplation à la contestation. La politisation des Dominicains de la Province de France (années 1940-1970), Paris, Belin, 2016
Sabine Rousseau, « Review of De la contemplation à la contestation. La politisation des Dominicains de la Province de France (années 1940-1970) », Revue française de science politique, vol. 69, no 2, , p. 164–166 (ISSN0035-2950, lire en ligne, consulté le )
Bernard Pudal, « Barbusse : jalons pour une étude d’un capital symbolique singulier », Revue d'histoire littéraire de la France, vol. 115, no 4, , p. 783–796 (ISSN0035-2411, DOI10.3917/rhlf.154.0783, lire en ligne, consulté le )
Bernard Pudal et Claude Pennetier, Le Sujet communiste, identités militantes et laboratoires du moi, Presses universitaires de Rennes, 2014.
Philippe Buton, « Review of Le souffle d'octobre 1917. L'engagement des communistes français; Des vies en rouge. Militants, cadres et dirigeants du PCF (1944-1981) », Le Mouvement social, no 272, , p. 204–209 (ISSN0027-2671, lire en ligne, consulté le )