Ces insectes ailés sont minuscules, les adultes ayant de 1 à 3 mm de long. Ils ont des pièces buccales piqueuses suceuses, deux paires d'ailes semblables recouvertes d'une poussière cireuse blanche d'aspect farineux (d'où leur nom, tiré du grec ἄλευρον, qui signifie farine de froment) qui recouvre également le corps de l'imago, d'où le nom de « mouches blanches » dont certaines espèces comme Aleyrodes proletella(en) (aleurode du chou) furent classés initialement dans les lépidoptères par Linné. Le dernier tergite abdominal comporte un orifice spécifique (utilisé comme caractère de la diagnose d'espèce) sécrétant le miellat sur lequel se développe un feutrage noir qui est produit par un champignon microscopique, la fumagine[1].
Le développement est du type hétérométabole progressif mais avec la présence d’un 4e stade larvaire particulier, dit « puparium » ou pseudo-nymphe. L’œuf, accroché sur le végétal-hôte par un court pédicelle donne une larve mobile (dite larve « baladeuse ») puis sessile.
Ils causent des dommages importants dans de nombreuses cultures, notamment de plantes potagères, tant par les dégâts directs qu'ils provoquent en se nourrissant sur les plantes (piquant généralement les feuilles), qu'en transmettant des maladies virales. Les aleurodes sont les vecteurs de plus d'une centaine d'espèces de virus phytopathogènes des genres Begomovirus, Crinivirus, Carlavirus et Ipomovirus[3].
Une étude publiée en 2019[4] montre que la « mouche blanche » (aleurode) a les capacités bio-physiologiques de « pirater » le système de défense de la plupart des plantes qu'elle attaque (tomates, pommes-de-terre, etc.) en faisant envoyer des messages chimiques par la plante attaquée, qui affaiblissent à leurs tours des micro-organismes parasites de l'aleurode potentiellement présents, laissant ainsi le champ libre à la mouche[5].
Les moyens de prévention sont essentiellement l'élimination des mauvaises herbes et la pose de piège chromatique englué (plaque couleur jaune vif afin de dépister au plus tôt les débuts de population). Le moyen de les contrôler est la lutte biologique (guêpe parasite Encarsia formosa, pyrèthre, savons à l'efficacité partielle uniquement contre les adultes d’aleurode[6], et une coccinelle aleurodiphage, Clitostethus arcuatus[7]) et chimique (produits insecticides en rotation pour éviter les résistances mais efficacité relative sur les espèces composées de différents biotypes)[8].
Notes et références
↑ a et bAlain Fraval, « Les aleurodes », Insectes, no 155, , p. 27.
↑« aleurodes », sur www.hemiptera-databases.com (consulté le )
↑(en) « Plant Viruses Transmitted by Whiteflies », sur Springerlink, European Journal of Plant Pathology -Volume 109, Number 3, 195-219, doi: 10.1023/A:1022846630513 (consulté le ).
↑Peng-Jun Zhang, Chan Zhao et Ted C. J. Turlings, « Airborne host–plant manipulation by whiteflies via an inducible blend of plant volatiles, Jia-Ning Wei https://orcid.org/0000-0002-8517-2164 », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 116, no 15, , p.7387-7396 (DOI10.1073/pnas.1818599116, lire en ligne).
↑Z. Tavadjoh, H. Hamzehzarghani, H. Alemansoor et J. Khalghani, « Biology and Feeding Behaviour of Ladybird, Clitostethus arcuatus, the Predator of the Ash Whitefly, Siphoninus phillyreae, in Fars Province, Iran », Journal of Insect Science, vol. 10, (ISSN1536-2442, PMID20874601, PMCIDPMCPMC3016995, DOI10.1673/031.010.12001, lire en ligne, consulté le )