Elle passe une grande partie de son enfance à Genève et à Caracas. La famille rentre en France en 1961, peu avant la mort d'Yvan Wiazemsky. La famille va alors vivre auprès de François Mauriac. Elle racontera l'affection la liant à son grand-père et leurs discussions sur « la littérature, le bien, le mal » mais pas « la religion, un sujet de discorde »[5]. Anne Wiazemsky est élève d'institutions privées, l'école Sainte-Marie de Passy de 1964 à 1966.
Cinéma et rencontre avec Jean-Luc Godard
Alors qu'elle est en classe de première, elle est présentée à Robert Bresson par Florence Delay, qui a joué le rôle de Jeanne dans Procès de Jeanne d'Arc en 1962. Bresson lui donne le rôle principal d’Au hasard Balthazar[3] qui est tourné pendant l'été 1965. Sur le lieu du tournage, en août, elle rencontre Jean-Luc Godard qui a presque dix-sept ans de plus qu'elle. Elle refuse ses avances, jusqu'à ce que, dix mois plus tard en , elle lui adresse une déclaration d'amour par lettre[7],[8].
Durant l'été 1966, tout en faisant ses révisions, elle est présentée à Michel Cournot et François Truffaut par Jean-Luc Godard. Elle fréquente aussi Francis Jeanson, ami et mentor, qui lui donne des cours de philosophie. En septembre, à la session de rattrapage, elle obtient le baccalauréat et s'inscrit en première année de philosophie à l'université de Nanterre, qui a ouvert deux ans auparavant[8].
Durant l'année 1966-1967, Jean-Luc Godard prépare, puis tourne (mars et avril) son film La Chinoise, avec Jean-Pierre Léaud et Juliet Berto, dans lequel Anne Wiazemsky joue le rôle d'une jeune révolutionnaire pro-chinoise, Véronique Supervielle.
À la faculté des lettres de Nanterre, elle se trouve en relation avec Daniel Cohn-Bendit et Jean-Pierre Duteuil. Un tract écrit par eux, appelant au sabotage des examens, est lu par le personnage de Véronique dans le film[9]. À la fin de l'année, peu enthousiasmée par ses études, elle décide d'y mettre un terme sans même se présenter aux examens.
En , Jean-Luc Godard, parti deux mois à Prague tourner Pravda, la rejoint sur le tournage de Porcherie que réalise Pier Paolo Pasolini. Son mari est depuis mai 68 en rupture avec le cinéma d'avant et avec lui-même[11]. Les retrouvailles se passent mal. Une nuit, le cinéaste, jaloux, fait une tentative de suicide[12]. Le couple se sépare un an plus tard.
1989 : Vous qui habitez le temps de Valère Novarina, mise en scène de l'auteur, Festival d'Avignon
Publications
Plusieurs de ses livres sont des biographies familiales ou des autobiographies : Mon enfant de Berlin, Jeune fille, Une année studieuse. Dans Jeune fille (2007), elle raconte ses débuts au cinéma sous la direction de Robert Bresson[4].
Une année studieuse (2012) raconte sa rencontre avec Jean-Luc Godard et la suite des événements, jusqu'à son mariage en [3].
2012 : Photographies, Gallimard (recueil de photos prises par elle ayant comme sujet le monde du cinéma français de la seconde moitié des années soixante)