Il étudie également à l'Institut d'études politiques de Paris[4], où il soutient, en 1963, sous la direction de René Remond, une thèse intitulée « Les effectifs de la CGT au temps du Front Populaire, 1934-1939 »[5].
Il soutient sa thèse d'État en 1975 à Paris 4, intitulée Les Anciens Combattants et la société française (1914-1939), sous la direction de Louis Girard[6].
Depuis 2012, il est membre du Comité pour l'histoire préfectorale[8] et préside le Conseil scientifique de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale[9]. Il est membre du conseil d'administration de l'université d'Orléans. Il préside également le Conseil scientifique du Mémorial de Verdun[10] ainsi que le comité historique et pédagogique de la Fondation de la Résistance.
Engagement syndical
Antoine Prost est président de la Fédération française des étudiants catholiques de 1955 à 1956. Hostile au communisme et favorable à la constitution d'une centrale syndicale ouvrière concurrente à la CGT à travers la transformation de la CFTC, il adhère au SGEN à partir de 1960, dont il devient ensuite l'un des responsables nationaux en intégrant le bureau national de 1962 à 1970[11]. À ce titre, il est l'un des animateurs de la commission socio-pédagogique du syndicat jusqu'en 1970[12].
Par la suite, il reste membre du syndicat jusqu'en 1977, date à laquelle il en démissionne pour défendre sa candidature individuelle lors des élections au Comité consultatif des Universités, tout en restant proche de la CFDT[12].
En 1981, il remit au Président François Mitterrand le rapport Prost sur les lycées.
En 1982, il est missionné par le ministre de l'Éducation nationaleAlain Savary de présider un groupe de travail sur les lycées. Celui-ci organise une consultation nationale dans ces établissements du secondaire qui aboutit, en novembre 1983, sur la publication d'un rapport intitulé "Les lycéens et leurs études au seuil du vingt et unième siècle". Ce dernier prône notamment la diminution des horaires de cours pour les élèves, l'amélioration de l'aide au travail individuel, la réforme du baccalauréat, et la mise en place de contrats avec les lycéens pour effectuer des bilans réguliers[13].
Du 17 mai 1988 au 26 septembre 1990, il est chargé de mission auprès du Premier ministre Michel Rocard pour les questions d'éducation[14].
Malgré ses nombreuses activités à Paris, Antoine Prost se veut résolument « provincial ». Il réside à Orléans, ville dont, de 1989 à 2001, il est adjoint délégué à l’urbanisme au maire Jean-Pierre Sueur (Parti socialiste), au sein d'une majorité de gauche plurielle sans le Parti communiste.
En 2012, il a notamment dénoncé le passage à la semaine de 4 jours dans le primaire et soutenu le retour à une semaine de 4 jours et demi[15].
En 2013, Antoine Prost remet un rapport au ministre délégué aux anciens combattants, Kader Arif, concernant les conditions de réhabilitation des soldats fusillés pour l'exemple. Le chef de l'État François Hollande devait s'appuyer sur ce document afin de prendre une décision[16] mais ne tranchera finalement pas, repoussant le débat à l'occasion du centenaire de 2018[17],[18].
Antoine Prost est un historien de la société française au XXe siècle à travers notamment l'étude des groupes sociaux, des institutions et des mentalités.
Spécialiste des questions d'éducation, il collabore à plusieurs reprises à la définition des politiques d'éducation depuis 1964. Méthodologiquement, il a contribué de manière décisive à l'évolution de l'histoire politique contemporaine, notamment par sa réflexion sur les mots et le langage en politique[réf. nécessaire][21].
Mesurer, comprendre, et le travail d'historien
Dans une interview donnée au journal Le Monde concernant la guerre de 14-18, Antoine Prost déclare, en opposition avec une volonté de méthodologie précise, que les chiffres ne sont pas une donnée importante pour comprendre les enjeux mémoriels liés à la Grande Guerre : « Pas besoin de chiffres pour démontrer l’ampleur du massacre »[22].
En revanche, il a toujours insisté sur l'importance de mesurer quantitativement les éléments dans le cadre d'un travail d'historien : « L'histoire sociale suppose des chiffres »[23].
La CGT à l'époque du Front populaire (1934-1939), Paris, A. Colin, 1964 (thèse de 3e cycle).
L'Enseignement en France (1800-1967), Paris, A. Colin, coll. « U », 1968.
Le Vocabulaire des proclamations électorales, 1881, 1885, 1889, Paris, PUF, Publications de la Sorbonne, 1974.
Les Anciens Combattants et la société française (1914-1939), Paris, Presses de la FNSP, 3 vol., 1977 (thèse d'État).
Les Anciens Combattants 1914-1940, Paris, Gallimard-Julliard, Paris, coll. « Archives », 1977, 247 p.
Les lycées et leurs études au seuil du XXIe siècle, Rapport du groupe de travail national sur les seconds cycles, Paris, Ministère de l'éducation nationale, 1983
Éloge des pédagogues, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points histoire », 1985, 244 p.
L'enseignement s'est-il démocratisé ?, Les élèves des lycées et collèges de l'agglomération d'Orléans de 1945 à 1980, Paris, PUF, « coll. Sociologies », 1986, 2e éd. augmentée 1992, 206 puis 227 p.
Éducation, société et politiques. Une histoire de l'enseignement en France, de 1945 à nos jours, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points histoire », 1992.
La Résistance, une histoire sociale, Paris, Éd. de l'Atelier, 1997.
Aryanisation économique et restitutions, Paris, La Documentation française, 2000, 286 p. (rapport rédigé pour la Mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France, coécrit avec Rémi Skoutelsky et Sonia Étienne)
(en) Republican Identities in War and Peace, Representations of France in the 19th and 20th Centuries, Oxford, Berg Publishers, 2002, xii-254 p.
Guerres, paix et sociétés : 1911-1946, Paris, Les Éditions de l'Atelier, 2003. (ISBN2-7082-3699-7)
Penser la Grande Guerre : un essai d'historiographie, Paris, Éditions du Seuil, 2004 (coécrit avec Jay Winter) (ISBN2-02-0540398)
La Grande Guerre expliquée à mon petit-fils, Paris, Éditions du Seuil, 2005. (ISBN2-0208-1242-8)
Autour du Front Populaire. Aspects du mouvement social au XXe siècle , Paris, Éditions du Seuil, 2006, 351 p.
Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France, t. IV, L'école et la famille dans une société en mutation (depuis 1930) Paris, Perrin, coll. « Tempus », 2004, 809 p.
Grand officier de la Légion d'honneur (il est élevé à la dignité de grand officier par décret du [24]. Il avait été promu au grade de commandeur le [25]. Il était officier du [26], et chevalier depuis le ).
Avec l'intervention d'Antoine Prost : « Rendez-vous au monument aux morts » (2014, 47 min), un film de Jacquie Chavance et Marie Mora Chevais, produit par CNRS Images