Aymar de Lairon (mort en 1219), également prénommé Adeymar, Adémar ou Aimerich, est devenu seigneur de Césarée du chef de sa femme vers 1193 jusqu'à la mort de celle-ci entre 1213 et 1216. Durant cette période, il est une figure éminente du royaume de Jérusalem. Après son veuvage, il devient maréchal des Chevaliers Hospitaliers jusqu'à sa propre mort au combat lors du siège de Damiette.
Biographie
Origines
Aymar de Lairon pourrait être originaire d'Ayron, au nord de Lusignan. Son nom pourrait donc être dérivé d'Aymar de L'Ayron[1].
Aymar apparaît comme témoin dans une charte du comte Henri II de Champagne, époux de la reine Isabelle Ire de Jérusalem, en 1193, sous le nom d'Azemarus Cesariensis dominus ("Aymar, de Césarée")[2]. Il souscrit un second acte royal avec ce même titre l'année suivante. Son épouse, au droit de laquelle il détenait ce titre, Julienne Grenier, n'apparaît quant à elle comme la dame de Césarée qu'en 1197, date à laquelle ils confirment ensemble une concession faite par son frère, Walter II, sur son lit de mort. Entre 1201 et 1213, lui et sa femme établissent conjointement un certain nombre de chartes[2].
En 1212 ou 1213, Julienne et Aymar, en difficulté financière (compulsi penuria), contractent deux emprunts auprès des Hospitaliers. Dans leur premier emprunt, des maisons d'Acre et de Tyr, ainsi que la casale de Tulkarem, sont mises en gage moyennant 2 000 besants. Dans le second, les casalia de Capharlet, Samarita et Bubalorum sont mises en vente pour 1 000 besants. Julienne n'apparaît par la suite dans aucune charte après le prêt d'octobre 1213[2].
Maréchal des Hospitaliers
En , Aymar signe pour la première fois une charte non pas en tant que seigneur de Césarée, mais en tant que maréchal de l'Hôpital. Son épouse Julienne a très certainement dû mourir entre-temps, et comme elle est enterrée dans un cimetière hospitalier en tant que sœur converse, il est probable qu'Aymar soit lui-même entré dans l'ordre en tant que frère. Il était encore leur maréchal jusqu'en , lorsqu'il accompagne le roi Jean de Brienne lors de l'invasion de l'Égypte lors de la cinquième croisade. Selon l'Estoire de Eracles, Aymar et le roi mènent une attaque contre les forces égyptiennes lors du siège de Damiette. De plus, selon Olivier de Paderborn, trente-trois Templiers ont été soit capturés, soit tués aux côtés du maréchal de l'Hôpital en 1219 à Damiette[2].
L'Estoire rapporte qu'Aymar avait un neveu du même nom en faisant allusion à sa mort en 1219. Il avait également avec Julienne un fils, Roger de Lairon, dont la nièce Agnès épouse Gilles de Beyrouth, selon les Lignages d'Outremer[2].
Toutefois, son fils ne lui succède pas dans la seigneurie de Césarée, car son épouse avait déjà un enfant de son premier mariage, et c'est celui-ci qui en devient seigneur.
Gustave Schlumberger, Ferdinand Chalandon et Adrien Blanchet, Sigillographie de l'Orient latin, Paris, Librairie orientaliste Paul Geuthner, (lire en ligne)
Notes et références
↑ a et b(en) Jochen Burgtorf, The Central Convent of Hospitallers and Templars : History, Organization, and Personnel (1099/1120-1310), Leiden/Boston, Brill, , 761 p. (ISBN978-90-04-16660-8, présentation en ligne, lire en ligne), p. 489-491
↑ abcd et e, "The Lords of Caesarea in the Period of the Crusades", Speculum22, 2 (1947): 153–154.