Ces troupes sont perçues comme amicales, ainsi que le montrent les lettres d'époque dans lesquelles les habitants écrivent (el)ΠΕΑ (Πρώτο Ετος Απελευθέρωσης, « An 1 de la libération »)[réf. nécessaire], et forment même une milice civique pro-française. À cette époque, le poète Rigas Ferraios soutient la Révolution française tout en appelant à un soulèvement grec contre le pouvoir ottoman.
En 1798, Napoléon débute la campagne d'Égypte et déclare ainsi la guerre à l'Empire ottoman voisin, ce qui compromet la situation des troupes françaises à Préveza.
Assaut contre Prévéza
À l'automne 1798, le gouverneur ottoman de la région, Ali Pacha de Janina, qui cherche à devenir semi-indépendant du pouvoir central, attaque Prévéza avec une forte armée. Le [1] ( julien) ses 7 000 soldats turcs et albanais submergent la garnison, malgré le renfort de 200 gardes civils locaux et de 60 souliotes.
Massacre
Durant les deux jours suivant l'assaut, les 24 et , un massacre généralisé des troupes françaises et de la population grecque a lieu à Prévéza et à Port Salaora sur le golfe Ambracique. Le massacre se déroule avant l'arrivée d'Ali Pacha, mais continue en sa présence[2]. Le sac de Prévéza est encore dans les mémoires et est un événement notable de l'histoire grecque[réf. nécessaire]. Le , Ali Pacha annonce à ceux qui se sont réfugiés dans les montagnes qu'ils peuvent revenir sains et saufs dans la ville. Il fait pourtant exécuter 170 d'entre eux à la douane du port de Salaora[3]. Un grand nombre des prisonniers survivants meurent des privations du voyage vers Janina. À l'arrivée, les survivants sont contraints de participer à la procession victorieuse d'Ali Pacha en portant les têtes coupées et salées de leurs compagnons, sous les lazzis de la population[réf. nécessaire].
Même si Prévéza reste sous domination ottomane encore plus d'un siècle, cet événement — tant la période où une milice grecque était active, et influencée par les idées révolutionnaires, que le choc du massacre — a sa part dans le développement du nationalisme grec qui aboutit à la guerre d'indépendance grecque quelque 23 ans plus tard.
Épisodes de la bataille vus par Felician Myrbach (1894)