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Béatrice Dalle est issue d'une famille modeste, elle est la fille d'un ancien fusilier marin (enfant de la de DASS et d'une femme au foyer. La native de Brest affirme qu'elle ne serait certainement pas devenue actrice si ses parents avaient eu assez d'argent : « Quand tu n'as rien, tu as forcément les crocs... J'ai tellement faim de tout... »[1].
Béatrice Cabarrou et sa sœur aînée Marie-France passent leur enfance heureuse dans un HLM de la cité des Sablons du Mans où son père a décroché un travail de mécanicien[1]. Elle s'accroche à l'école et imagine de faire des études pour devenir anthropologue, vulcanologue ou médecin légiste[1]. À quatorze ans, Béatrice quitte Le Mans pour rejoindre Paris où elle vit dans le milieu underground[1].
Carrière
Débuts
Fréquentant le milieu punk, elle participe à un casting de lolitas pour le magazine Photo qui choisit sa photo pour sa couverture. Le cliché intéresse le directeur des auditions et futur agent artistique Dominique Besnehard ; ce dernier lui propose, en 1985, de donner la réplique à Jean-Hugues Anglade dans 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix. Dans le rôle de Betty, elle contribue au succès public et international de ce film culte dont la scène de sexe torride la fait passer au rang d'icône du cinéma français[2] : la carrière cinématographique de l'actrice à la bouche charnue et la poitrine opulente est lancée[3],[4].
Si, dans un premier temps, Béatrice Dalle (son nom d'épouse) fait essentiellement usage de son sex appeal (La Sorcière, Les Bois noirs)[5], elle parvient peu à peu à imposer son caractère entier à des réalisateurs de renom, mais aussi sa répartie et son franc-parler aux animateurs lorsqu'elle fait la promotion de ses films, faisant d'elle une figure libre dans un monde du cinéma plutôt enclin aux figures imposées[6]. Partenaire d'Isabelle Huppert en 1990 dans La Vengeance d'une femme, huis clos de Jacques Doillon, elle est ensuite demandée par les jeunes réalisateurs du cinéma indépendant américain, comme Jim Jarmusch ou Abel Ferrara. L'actrice, dont la présence animale[7] crève l'écran, devient une habituée des atmosphères sensuelles et tourmentées de Claire Denis, avec des films comme J'ai pas sommeil, Trouble Every Day (récit d'une passion cannibale qui secoue le festival de Cannes 2001), ou encore L'Intrus (2004).
En 1985, elle épouse le peintre Jean-François Dalle, dont elle divorce trois années plus tard tout en gardant son nom de famille. Après une liaison avec Arno Klarsfeld[16], puis une longue liaison d'une dizaine d’années avec le rappeurJoeyStarr dans les années 1990[17], elle épouse le , à la prison de Ploemeur, Guénaël Meziani, de dix ans son cadet, incarcéré pour viol et qu'elle a rencontré dans cette même prison, sur le tournage de l'adaptation cinématographique de la pièce Tête d'or par Gilles Blanchard[18]. En 2013, elle divorce de Guénaël Meziani, redevenu violent[19],[20]. En 2013, Béatrice Dalle confie lors d'un entretien avoir elle-même frappé certains hommes qui ont partagé sa vie lorsqu'elle était irritée : « La violence intellectuelle, j’en ai besoin, mais pas physique, ça non, je ne supporterais pas. Moi oui, je fais le coup de poing. J’ai quasiment frappé tous mes fiancés. Un truc qui ne me plaisait pas et je leur mettais un pain dans la gueule[21]. »
En janvier 2019, elle déclare à Léa Salamé sur France 2 soutenir le mouvement des « Gilets jaunes » : « Je suis à moins mille sept cents balles sur mon compte, j'ai pas d'appart, j'ai pas de bagnole, j'habite chez un pote. Moi, je ne fais que des films indépendants. Je ne fais que du théâtre subventionné. J'ai jamais une thune[25]. »
Béatrice Dalle, actrice conservant des affinités punk, est connue pour être elle-même un personnage ambivalent, "trash et cash", jouant de sa vie plurielle et chaotique[26], de sa voix rauque abîmée mais forte, impressionnante et sensuelle, de son franc-parler sans tabou y compris sur elle-même et parfois dans l'autocritique, et de sa féminité anticonformiste[27]. Elle déclare qu'elle est d'autant plus à l'aise que les choses sont trash[28]. Elle confie sans problème ce qui la concerne, forces et faiblesses, et ce qu'elle pense. D'une absolue liberté de ton et d'un féminisme nuancé, elle soutient la libération de la parole mais n'hésite pas à critiquer certaines actrices ayant pris part à #MeToo au motif de leurs mensonges supposés[29], d'autant plus qu'elle dit avoir eu un parcours compliqué par les opinions réactionnaires de son milieu familial[27], et s'être construite de façon marquée par l'inceste d'un grand-père sur elle[30].
Affaires judiciaires
Condamnée en 1992 pour un vol de bijoux à Paris, puis en 1996 pour usage de stupéfiants (20 000 francs français d'amende), elle est arrêtée en 1999 à Miami en possession de cocaïne.
Début 2016, elle déclare dans des interviews avoir dans sa jeunesse mangé un morceau de cadavre alors qu'elle travaillait dans une morgue avec des « potes zicos » :
« Une fois, on s'était fait un plat, on voulait le manger parce qu'on avait pris un acide… Alors, tu sais, on peut bien couper des mains quand on pense à le manger… [...] On a goûté, c'était de l'oreille. Oh, là, là ! C'est pas grave. De toute façon, le mec ne s'est pas plaint hein, il ne sait même pas que j'ai mangé ses oreilles[31],[32] ! »
Le 2 juillet 2018, elle affirme sur Instagram, à propos de l'évasion du braqueur Rédoine Faïd du centre pénitentiaire de Réau, où il purgeait une peine de vingt-cinq ans de réclusion, notamment pour la participation au meurtre de la policière municipale Aurélie Fouquet en 2010 : « Que Dieu te protège. Bravo, Rédoine Faïd, toute la France est avec toi, enfin moi en tout cas c'est sûr… Au revoir pénitentiaire, au revoir… Bordel, je vais danser le mia pendant des heures pour fêter ça[33]. »
2023 : Troubles, lectures musicales de textes féministes et antiracistes avec la rappeuse Casey, l'écrivaine Virginie Despentes et la participation du groupe Zëro.
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Récompenses
Fright Meter Awards 2008 : meilleure actrice dans un second rôle pour À l'intérieur
↑ a et bFrançoise-Marie Santucci, « La passion selon Béatrice », Libération, (lire en ligne).
↑De son deuxième film (On a volé Charlie Spencer), Béatrice Dalle dira dans une interview donnée au journal gratuit À nous Paris en juin 2007, que c'est le seul de sa carrière qu'elle regrette avoir tourné :
« Tout pourri ce film ! Une merde ! Il (Francis Huster) a jeté le scénario dès le départ et a décidé de faire autre chose. Normalement, je n'en ai rien à faire, mais là, quand on te propose ensuite un film nul où tu te retrouves en lingerie à courir après un taxi… Aïe, aïe, aïe ! »