En 1766, une délibération du Conseil de Ville ordonna que, désormais : « Les aubergistes et cabaretiers ne pourront vendre aux particuliers que du vin du lieu et en bouteilles cachetées. Les messieurs de la police sont chargés de mettre le sceau aux dites bouteilles et les vendeurs devront justifier l'origine de leur vin. » Au siècle suivant, vers 1850, il y eut une forte demande de vin blanc. Celui-ci était consommé « bourru » sur les places de Saint-Étienne et Lyon.
Période contemporaine
Les vignerons de la commune obtinrent la dénomination côtes-du-rhône cairanne en 1953, puis ce fut le classement en tant que côtes-du-rhône-villages cairanne en 1967.
Situation géographique
La commune étend son vignoble entre le talweg de l'Aygues, rivière torrentueuse et ses dépôts alluvionnaires. Ses vignes ont conquis garrigues et coteaux.
Orographie
Le point culminant du terroir de Cairanne, le belvédère des Côtes-du-Rhône, est situé à 320 mètres d'altitude. Il s'abaisse graduellement de la colline de Ventabren[5] par terrasses et coteaux, jusqu'à la plaine caillouteuse du Plan-de-Dieu.
Géologie
C'est un terroir composite formé de terres rouges (argilo-calcaires) reposant sur un substrat de grès. Quand le relief s'élève, la vigne est implantée sur des terrasses argileuses et caillouteuses où se mêlent des mollasses sableuses.
Climatologie
Ce terroir viticole est situé dans la zone d’influence du climat méditerranéen. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée en altitude des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[6]. Le climat de ce terroir est soumis à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps. Sa spécificité est son climat méditerranéen qui constitue un atout exceptionnel :
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
Selon Météo-France, le nombre par an de jours de pluie supérieurs à 2,5 litres par mètre carré est de 45, et la quantité d'eau, pluie et neige confondues, est de 660 litres par mètre carré. Les températures moyennes oscillent entre 0 et 30 °C selon la saison. Le record de température, depuis l'existence de la station de l'INRA, est de 40,5 °C lors de la canicule européenne de 2003, le 5 août (et 39,8 °C, le 18 août 2009) et −12,8 °C le . Les relevés météorologiques ont lieu à l'Agroparc d'Avignon.
Mistral
Le vent principal est le mistral, dont la vitesse peut aller au-delà des 110 km/h. Il souffle entre 120 et 160 jours par an, avec une vitesse de 90 km/h par rafale en moyenne[7]. Le tableau suivant indique les différentes vitesse du mistral enregistrées par les stations d'Orange et Carpentras-Serres dans le sud de la vallée du Rhône et à sa fréquence au cours de l'année 2006. La normale correspond à la moyenne des 53 dernières années pour les relevés météorologiques d'Orange et à celle des 42 dernières pour Carpentras[8].
Légende : « = » : idem à la normale ; « + » : supérieur à la normale ; « - » : inférieur à la normale.
Vitesse des vents du mistral
Jan.
Fév.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juil.
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
Vitesse maximale relevée sur le mois
96 km/h
97 km/h
112 km/h
97 km/h
94 km/h
100 km/h
90 km/h
90 km/h
90 km/h
87 km/h
91 km/h
118 km/h
Tendance : jours avec une vitesse > 16 m/s (58 km/h)
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+++
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++++
++++
=
=
++++
+
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=
++
Vignoble
Présentation
Le vignoble s'étend sur la commune de Cairanne. Il s'étend sur 760 hectares et produit 24 540 hectolitres par an.
Encépagement
Les rouges sont faits à partir de grenache noir (60 à 70 %), de syrah (20 à 30 %) et de mourvèdre (10 à 20 %).
Le décret du , impose un cahier des charges précis, dans le cadre de l'appellation avec un rendement maximum de 42 hl/ha, une taille courte en gobelet ou en cordon, un degré alcoolique minimum, pour les rouges de 12,5 %, pour les blancs de 12 %. À ceci s'ajoutent un contrôle analytique des vins et un agrément après dégustation.
Terroir et vins
Plusieurs terroirs composent la commune. Au nord, les coteaux du versant sud de la Montagne, mêlant argile blanche et calcaire, qui s'affaisse vers le sud sur une terrasse caillouteuse, arrière-pays entre l'Aigues et l'Ouvèze, dénommée le Plan de Dieu.
Au sud et à l'ouest, les Garrigues formées d'argiles rouges, qui jouxtent les terrasses de l'Aygues, formées d'alluvions du diluvium alpin. Au nord-ouest de la commune, les Hautes-Rives et les Bayes sont composées de terres siliceuses.
Le syndicat des vignerons de Cairanne, créé en 1929, regroupe actuellement 22 vignerons indépendants et 200 coopérateurs.
Type de vins et gastronomie
Les rouges évoluent des arômes de fruits à noyau en leur prime jeunesse vers des notes de cuir et de truffes en vieillissant. Ce sont des vins de grande garde — dix ans et plus —, traditionnellement conseillés sur du gibier et de la venaison, et il s'accorde parfaitement avec les daubes (avignonnaise ou provençale), les civets de chevreuil, de lièvre ou de sanglier et avec une gardiane de taureau.
Le blanc, traditionnellement, est conseillé soit en apéritif, soit sur des poissons, coquillages et crustacés. Il se révèle parfait en accompagnement d'un fromage de chèvre.
Commercialisation
La commercialisation, sur le marché intérieur, se fait à partir des CHR, cavistes, grande distribution, salons pour les particuliers et les professionnels.
À l'exportation, les plus importants marchés se trouvent en Suisse, aux États-Unis, au Canada et en Asie du Sud-Est.
Dans le village, le Caveau du Belvédère a été le premier caveau créé en Côtes-du-Rhône en 1959, il regroupe actuellement vingt vignerons et commercialise une soixantaine de vins différents.
Domaine Marcel Richaud, millésime 2008.
Domaine Alary Cuvée La Chèvre d'Or.
Domaine de la Présidente, millésime 2006.
Domaine des Amadieu, millésime 2006.
Domaine Rabasse Charavin.
Cairanne médaillé.
Producteurs de l'appellation
Liste non exhaustive des producteurs de l'appellations[9] :
Camille Cayran ( nom commercial de la Cave Coopérative de Cairanne )[10]
↑D'après le toponymiste Charles Rostaing, Ventabren trouve ses racines dans un nom pré-celtique, vin-t, signifiant « hauteur », et que l'on retrouve dans Ventoux, et un suffixe celte bren, désignant une colline.