La centrale de Saint-Narcisse est la seconde centrale construite sur La Grande Chute. La première centrale fut construite en 1897 par la North Shore Power Company pour alimenter Trois-Rivières en électricité. Une ligne de 12 kV longue de 29 km, la plus longue de l'Empire britannique à l'époque, fut aménagée pour porter l'énergie de la centrale à la ville. Cette centrale fut agrandie en 1904. En 1907 la North Shore Power Company fut vendue à la Shawinigan Water and Power Company[1]. La plus vieille partie de l'ancienne centrale a été démolie en 1950 alors que l'autre a été classée comme site historique en 1963[2].
En 1926 la Shawinigan Water and Power Company décida de construire un nouveau barrage et une nouvelle centrale plus puissante, augmentant la chute grâce à une galerie d'amenée, ce qui la porta à 44,8 m. La centrale fut nationalisée en 1963.
Alors que la centrale poursuit son activité de production hydroélectrique pour le compte d'Hydro-Québec, le site de la première centrale est laissé à l'abandon. Un premier projet de mise en valeur du site construit à la fin du XIXe siècle est entrepris par un notaire de Saint-Narcisse, en 1970, qui voulait convertir l'ancienne annexe en centre de plein air. Le projet est abandonné deux ans plus après la mort d'un ouvrier à la suite d'un éboulement[3].
Face à la détérioration de l'ouvrage et aux surplus d'énergie, la direction de la société d'État évoque la mise en dormance de la centrale en 2018[4]. L'exploitation de la centrale a été suspendue en 2020. Les travaux de réfection qui seraient nécessaires pour remettre la centrale en service sont estimés par l'entreprise à 180 millions $[5]. En , Hydro-Québec confirme l'arrêt définitif de la centrale, la structure étant endommagée. Les travaux de démantèlement commenceront en 2022 et visent à « redonner à la rivière son état original »[6].
La décision d'Hydro-Québec de démanteler la centrale a été mal accueillie par la municipalité qui souhaiterait plutôt que le producteur hydroélectrique cède l'installation et que les profits de l'exploitation de cette installation reviennent à la communauté[7].
En 2022, Hydro-Québec accepte de sursoir à la démolition et d'analyser d'autres options[8].
Le 28 mai 2024, la municipalité de Saint-Narcisse, le Conseil des Atikamekw de Wemotaci, la Nation huronne-wendat, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan et la MRC des Chenaux annoncent la conclusion d'un partenariat historique afin de réaliser le projet de relance de la centrale de Saint-Narcisse actuellement propriété d’Hydro-Québec sous la formule de l’énergie communautaire. Les cinq communautés ont ratifié leur accord visant à créer la société en commandite Énergie communautaire de la rivière Batiscan. C’est cette nouvelle organisation qui sera en charge d'analyser la faisabilité du projet de relance.
Hydro-Québec analyse présentement la possibilité de permettre au milieu de remettre en exploitation l’aménagement hydroélectrique de Saint-Narcisse ainsi que les conditions entourant ladite remise en exploitation, le cas échéant[9].
Bibliographie
Romain Baril et Georges Hamelin, Le Premier barrage Saint-Narcisse (1897-1928), Saint-Narcisse, Québec, Éditions du Spectre, , 86 p. (ISBN2980079219)
Notes et références
↑(en) Plugging into the Mauricie, Hydro-Québec, , 48 p. (ISBN2-550-22494-9)