Il entre dans la carrière militaire en 1803 et sert dans le 10e régiment d'infanterie légère, avant d'être promu sergent à la fin de l’année (10 novembre 1803). L'année suivante, il est attaché à l'état-major de l'Armée des côtes de l'Océan au camp de Boulogne et est promu sous-lieutenant le [2].
Guéhéneuc suit ensuite Lannes en Espagne et y est blessé par balle à Tudela en novembre 1808. Deux mois plus tard, le 9 janvier 1809, il est nommé colonel et rentre en France. Puis il part en Allemagne pour participer à la campagne du Danube de 1809. Le 20 avril, il capture avec succès 82 dragons autrichiens à Abensberg. À la suite de la mort de son beau-frère Lannes le 31 mai 1809, le colonel Guéhéneuc reçoit un nouveau poste d'aide-de-camp de l'empereur Napoléon. Plus tard cet été-là, le 15 août 1809, il est fait baron de l'Empire[2].
Dans les années qui suivent, Guéhéneuc est nommé colonel du 26e régiment d'infanterie légère. Lors de la campagne de Russie de 1812, il est affecté à la 6e division du IIe corps du général Legrand. Vers le début de la campagne, alors que l'armée doit traverser la rivière Néris, Guéhéneuc la passe à la nage, emmenant avec lui un groupe de soldats nageurs afin de sécuriser un passage. Alors qu'un lancier commence à être emporté par le courant, il saute immédiatement dans la rivière entièrement vêtu et sauve l'homme[3]. Quelques mois plus tard, lors de la retraite de Russie, le colonel Guéhéneuc est blessé au bras lors de la bataille de la Bérézina le 25 novembre 1812. Mais le 26 décembre 1812, il est promu général de brigade et redevient aide-de-camp de l'empereur. Il sert à ce titre en Saxe en 1813[2].
Au retour de Napoléon lors des Cent-Jours, auxquels il ne participe pas, il est fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis le 7 mars 1815. Mais après la seconde abdication de l'empereur et le retour des Bourbons, il est mis en disponibilité du 30 décembre 1818 au 13 mai 1831 et s'installe à Antibes[2].
Sous la restauration
Après la révolution de juillet 1830, il est rappelé par Louis-Philippe le 13 mai 1831, qui le nomme commandant en chef de la Brigade française d'occupation en Morée en Grèce[2]. Il succède ainsi au maréchal Maison (1828-1829) et au général Schneider (1829-1831) à la tête de ce corps expéditionnaire qui fut chargé en 1828 de libérer le Péloponnèse des troupes d'occupation turco-égyptiennes d'Ibrahim Pacha lors des dernières années de la guerre d’indépendance grecque. À la tête de cette Brigade de 5 000 hommes, le général Guéhéneuc a pour mission de maintenir l'ordre dans le pays nouvellement libéré et indépendant, de conserver une influence française dans la région, ainsi que de participer à la reconstruction du pays[4],[5]. Les derniers régiments français quittent définitivement le pays en août 1833, peu après l’arrivée sur le trône de Grèce du roi Othon Ier au mois de janvier 1833. Pour son service, le roi le fera plus tard Grand-commandeur de l' Ordre du Sauveur[6]. À son retour en France, il est remis en disponibilité. Il est cependant nommé lieutenant-général le 22 novembre 1836.
C'est en cette qualité qu'il est nommé le 8 août 1838, commandant de la province d'Oran en Algérie, poste qu'il occupe jusqu'au 8 septembre 1840. À son retour en France, son père meurt et, le 28 septembre 1840, il est fait comte Guéhéneuc. Il est ensuite nommé le 16 novembre 1840 au commandement de la 15e division militaire de Bourges, poste qu'il occupe jusqu’à la révolution de 1848. Il est finalement admis en retraite le 17 avril.
Le général Guéhéneuc meurt à Paris, le 26 août 1849[2].
« Armes des Guéhéneuc sous l'Ancien Régime :D'azur au lion léopardé d'argent, accompagné en chef de deux fleurs de lys du même.[7]
Ou,
D'azur au lion léopardé d'argent, surmonté de deux macles du même.[8] »
« Armes du Baron de Guéhéneuc et de l'Empire : Coupé, au 1, parti de sinople, à une épée d'or, la garde liée d'un ruban de gueules, flottant à dextre et à senestre et du quartier des barons militaires de l'Empire ; au 2, d'azur, semé d'étoiles d'argent, et un bouclier ovale d'or, brochant sur le tout, ledit bouclier ch. d'une croix florencée ayant entre ses bras quatre étoiles, le tout aussi d'or.[9],[10] »
Coupé, au 1, parti de sinople, à une épée d'or, la garde liée d'un ruban de gueules, flottant à dextre et à senestre et du quartier des barons militaires de l'Empire ; au 2, d'azur, semé d'étoiles d'argent, et un bouclier ovale d'or, brochant sur le tout, ledit bouclier ch. d'une croix florencée ayant entre ses bras quatre étoiles, le tout aussi d'or.[9],[10]
Annexes
Bibliographie
Charles Mullié: Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850. Poignavant, Paris 1851 (2 Bde.).
Georges Six. Dictionnaire Biographique des Généraux & Amiraux Français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814). 2 vols. Paris: Gaston Saffroy, 2003.
Jacques Louis Lacour, Excursions en Grèce pendant l'occupation de la Morée par l'armée française en 1832-33, Arthur Bertrand, Paris, 1834.
Abel Hugo, France militaire. Histoire des armées françaises de terre et de mer de 1792 à 1837. Delloye, 1838.
↑ abcdefg et hCharles Mullié: Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850. Poignavant, Paris 1851 (2 Bde.).
↑Armand de Caulaincourt, With Napoleon in Russia, ed. Jean Hanoteau and George Libaire, (Mineola: Dover Publications, 2005), 49.
↑Jacques Louis Lacour (sous-intendant militaire dans la brigade d'occupation), Excursions en Grèce pendant l'occupation de la Morée par l'armée française en 1832-33, Arthur Bertrand, Paris, 1834