L'herboristerie familiale du côté de sa mère, fondée en 1827, est située au n°28 de la rue Coutance à Genève, dans un bâtiment où vécut Jean-Jacques Rousseau de 1718 à 1722[2]. Ce cadre expliquera par la suite le fort attachement de Claude Richardet vis-à-vis du philosophe des Lumières[2].
En 1964, Claude Richardet a son premier contact avec le cinéma comme assistant cameraman sur le tournage de Rescapés de l'Amazonie[5]. L’année suivante, en 1965, il écrit, réalise, monte, et sonorise La Pomme[5]. En 1967, il présente Bohèmes mais pas beatniks au festival de Nyon. Le film est un reportage de vingt minutes tourné en une matinée, qui suit deux beatniks dans la ville de Genève[5],[6]. Il est sélectionné pour le festival et remarqué par le jury, mais obtient un accueil mitigé du fait de la réticence du public à l'égard des beatniks[5].
Il réalise ensuite Trois petites lettres avec des amis du club Migros-Jeunesse, présenté au Théâtre-Club de Genève. Le film est très apprécié, et quelques amis le poussent à le présenter à Nyon[5]. Celui-ci le remonte, le resonorise et refait quelques séquences. De 80 minutes, le film passe à 20 minutes et est renommé J’arriverai à 10 heures[5]. Il remporte du même coup l’Écran d’argent, le prix du Club des cinéastes amateurs, le prix du Club jeunesse et le prix Panorama[5].
En 1968, il commence sa carrière dans le cinéma et la vidéo en enseignant ces disciplines au Cycle d’orientation de Genève et à l'École de culture générale jusqu'en 1983[4],[7],[8]. Il préside également le groupe des enseignants d'« information générale », qui désigne alors un cours d'une heure destiné à traiter d'actualité ou du culture : arts plastiques, cinéma, littérature et musique notamment[9].
À l'École de culture générale, il crée un cours d’initiation à la vidéo[7]. Le metteur en scène Pierre Naftule, lauréat de La Course autour du monde, est l’un de ses anciens élèves (1975 à 1983).
En 1974, il participe, avec le Centre d’animation cinématographique, à l'organisation de « SAVI 74 », le premier salon de la vidéo en Suisse, au Palais des expositions de Genève[18],[19].
Il fait partie des commissions de contrôle des films du département de Justice et Police de Genève (1972-1986) et de Cinéma-spectacles du département de l'Instruction publique de Genève (1973-1980)[20].
Première expérience de télévision locale à Genève aux Avanchets en 1977.
De 1976 à 1985, il crée avec Pierre Binggeli[21] le premier studio vidéo privé en couleur en Suisse romande pour la réalisation de vidéos industrielles et publicitaires[22]. Le studio participe notamment en 1977 à la première expérience de télévision locale (Canal 29[23]) aux Avanchets, une cité située au nord-est du territoire de la commune suisse de Vernier dans le canton de Genève[24].
Il possède la licence exclusive du procédé d'animation américain Aniform's pour la France et la Suisse[25]. Les personnages sont animés en direct et sont utilisés dans plusieurs émissions de la Télévision suisse romande. Le personnage de Victor est utilisé pour les cours de langues de l'institut Victor Ebner (1982 à 1985)[26].
De 1986 à 1988, il anime avec le journaliste Christian Defaye des stages d’entreprises à l'expression télévisuelle pour de grandes entreprises suisses[1],[27].
Distribution de vidéocassettes
De 1978 à 1985, il est administrateur de la société « Vidéo Programs »[4],[28] qu'il crée à Genève lors de l’avènement des vidéocassettes pour distribuer dans les vidéoclubs de Suisse romande[29] les catalogues des éditeurs français (Régie Cassette Vidéo, Proserpine)[30] et américains (Paramount et Universal)[1],[31].
En 1981, il est également membre fondateur de l’Association suisse du vidéogramme réunissant les distributeurs de vidéocassettes[32]. En 1983 il crée la première chaîne des vidéoclubs pour les librairies Naville avec 35 magasins dans toute la Suisse romande[33].
Journalisme
Claude Richardet dans l'émission Midi Public de la Télévision suisse romande, à propos des nouvelles sorties en vidéocassettes (1984).
Dans le courant des années 1990, il s'intéresse aux possibilités offertes par le support CD-Rom et le développement d'Internet pour aborder la pédagogie d'une manière interactive et ludique[34].
Toujours avec Patrick Mendelssohn, il participe à la même époque à la création d'un site Internet pédagogique intitulé « La Mémoire du Monde »[34]. La mascotte du site, un garçon prénommé Arthur, accompagne l'internaute dans sa navigation à travers l'histoire de l'humanité[34]. Le projet, initialement intitulé « Les Évolutions du Monde », est mené sous le patronage de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) et du Conseil de l'Europe, avec l’aide financière du Fonds national suisse de la recherche scientifique[39]. Claude Richardet envisage d'adapter le concept du site sous forme de film, dont la réalisation aurait été confiée à François Reichenbach[34]. L'intrigue du film se serait concentrée sur le personnage d'Arthur, qui serait tombé dans le cyclotron du CERN et aurait été projeté à différentes périodes-clés du développement de l'humanité, mais le projet n'est pas réalisé[34].
Claude Richardet (à droite) avec Jeanne Moreau (au centre) et Jean-Paul Prado du studio Galiléa (à gauche) sur le tournage du jeu Genesys (2000).
Claude Richardet, qui porte toujours un intérêt marqué pour les CD-Rom culturels, s'entretient alors avec Emmanuel Olivier, fondateur d'Index+, et donne une seconde vie à ce projet d'adaptation en reprenant l'idée sous forme de jeu vidéo[34]. Le développement technique est confié au studio Galiléa, situé à Grenoble[34]. Le jeu, Genesys, se présente comme une encyclopédie interactive et se fonde sur un travail d'historien pour découvrir l'évolution de l'humanité à travers différentes époques, allant de l'âge de pierre à l'ère informatique[34]. L'actrice Jeanne Moreau est contactée par Claude Richardet via une amie commune, et participe au projet en tant que narratrice du jeu[34].
En 2004, dans le cadre du programme européen E-TEN[40], il fait évoluer le site « La Mémoire du Monde », qui devient le site « Memo », auquel sont ajoutés des contenus relatifs aux itinéraires de voyages culturels à réaliser en France et en Suisse romande[41]. Le site est récompensé par le Prix Tourism@ Awards à Nice en 2004[42].
Engagements locaux
En 2011, il s'installe avec son épouse dans la région de la Dombes et s'engage dès lors dans diverses activités locales.
En 2017, il initie notamment à l'opération « Des lits pour l'hôpital de Gombe-Matadi », dont il est le coordinateur dans la commune de Neuville-les-Dames[2],[45]. En 2020, il travaille également sur la promotion d'itinéraires golfiques thématiques avec le Comité régional du tourisme de la région Auvergne-Rhône-Alpes[2]. Enfin, en 2021, il pilote un projet Interreg France-Suisse sur les synergies transfrontalières du Réemploi, de la Réutilisation et du Recyclage des plastiques et des textiles dans les recycleries, qui bénéficie d'un financement européen[2].
↑Marie-Claude Martin, « Avec la mort de François Reichenbach, le documentaire perd son franc-tireur », Le Nouveau Quotidien, , p. 25 (lire en ligne, consulté le ).
Michel Baettig, Ceux qui font Genève, Genève, Favre/Sonor, , 483 p. (ISBN2-8289-0399-0)
Marc Nicole, Cycles de mémoire, Genève, CO, , 263 p.
Claude Richardet, Jean-Claude Nicole, René Berger, Louis Schneiter, Maurice Wenger et Françoise Labé, Des TV qui se cherchent, Genève, Sonor, , 180 p. (ISBN2-8289-0399-0)
Henri Roth, Censuré ! : Histoire de la commission de contrôle des films de Genève, Genève, Slatkine, , 248 p. (ISBN978-2-8321-0725-6)