« Du Boisguy se trouvait presque seul au village de la Bataillère ; sa première colonne du Centre, avec laquelle il marchait toujours, était dispersée dans les villages voisins, en Parigné et le Châtellier, lorsqu’il fut surpris par cinq à six cents Républicains, qui le poursuivirent si vivement qu’il eut grand’peine à rejoindre ses troupes ; celles-ci cependant se rassemblaient de toutes parts ; il trouva Louvières qui avait déjà réuni les grenadiers de Boismartel, les compagnies des capitaines Oger, Maupilé et Delacroix, qu’il avait rangées en bataille. Le drapeau porté par Pierre Boismartel, du Châtellier, flottait pour la première fois dans les rangs : « Soldats ! honneur à votre drapeau, » dit du Boisguy en arrivant, « en avant ! » Et aussitôt, il repoussa les ennemis qui le poursuivaient, jusqu’au village de la Ribassais, dans le Châtellier, où toute la colonne républicaine avait pris position. Cette colonne accueillit les Royalistes par un feu terrible, que ceux-ci soutinrent avec désavantage, vu leur petit nombre ; mais, bientôt, les autres compagnies arrivèrent de toutes parts, et leur feu se fit entendre sur la droite et sur la gauche des Républicains, qui, n’ayant pas quitté la grande route, où ils se trouvaient massés, perdaient beaucoup de monde ; dans ce moment, du Boisguy, suivi des plus braves, s’élance au milieu d’eux et décide ainsi leur déroute qui fut complète. Ils furent poursuivis jusqu’à Fougères, avec perte d’environ deux cents hommes. Les Royalistes eurent cinq hommes tués et huit blessés, parmi lesquels, les sous-lieutenants Hubert Pierre, et Simon Michel[1]. »
— Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand