Le tramway sur la place du Château de Saint-Germain-en-Laye au début du XXe siècle. Il était à l'époque tracté par de petites locomotives système Francq.
Locomotive Francq sur la place de l'Étoile, à Paris.Locomotive Francq impliquée dans un accident en 1891.Le dépôt de Port-Marly.
Une première concession de tramway à traction hippomobile a été accordée par décret du à M. de Mazenod, afin de relier au chemin de fer de Paris à Saint-Germain les localités de Bougival, La Malmaison et Marly.
Cette ligne ne fut pas réalisée[1], et la concession fut rétrocédée par décret du [2] à M. Eugène Tarbé des Sablons (1846-1876), homme d'affaires et journaliste[3], qui réalisa la ligne.
Société anonyme du Tramway à vapeur de Rueil à Marly-le-Roi (TVRMR)
La ligne, à voie normale, longue de 9 km, débutait en contrebas de la gare de Rueil-Malmaison, et était réalisée pour sa quasi-totalité en accotement de voies publiques, sauf entre la gare de Rueil et l'entrée du bourg.
La voie était établie en rails à patin, initialement en fer de 20 kg/m, rapidement remplacés par un rail en acier de même poids et de même profil. Les rampes ne dépassaient pas 30 ‰ entre Rueil et Port-Marly, mais atteignaient 60 ‰ entre Port-Marly et Marly-le-Roi, ce qui est très important.
La ligne comprenait quatorze arrêts. Les gares sont dotées de voies d'évitement et d'une salle d'attente. Les stations sont implantées sur la voie unique où les voyageurs ne disposent pas d'un bâtiment de protection.
La compagnie commença son exploitation avec quatre locomotives à vapeur, dont deux à chaudière verticale fournies par le constructeur belge Tilkin-Mention.
Celles-ci ne donnant pas satisfaction, le concessionnaire accepta en 1878 les propositions de Léon Francq préconisant l'usage de ses locomotives sans foyer[1].
Compagnie du tramway à vapeur de Paris à Saint-Germain (PSG)
Cette compagnie est créée en 1889. Elle reprend les actifs de la Compagnie du tramway à vapeur de Rueil à Marly-le-Roi, fondée en 1878.
Elle établit deux prolongements :
Courbevoie - Rueil ;
Port-Marly - Saint-Germain-en-Laye.
Ces deux sections sont concédées par décret du , au sieur Tarbé des Sablons.
Elle a son origine place de l'Étoile à Paris et dessert Neuilly, Courbevoie, Nanterre, Rueil, La Malmaison, Bougival. Il existe deux embranchements de Rueil-Ville à Rueil-Gare et de Port-Marly à Marly-le-Roi.
La compagnie TPDS absorbe en 1910 les TMEP et reprend l'exploitation du PSG. La ligne est électrifiée en 1911, l'embranchement du Pecq en 1912 et la section du Pecq à Saint Germain en 1914[6].
Société des transports en commun de la région parisienne (STCRP)
En 1921, la STCRP absorbe l'ensemble des compagnies de tramways du département de la Seine, en grandes difficultés, et reprend l'exploitation du PSG.
Les lignes prennent alors les numéros suivants :
58, Porte Maillot - Saint Germain en Laye ;
59, Port-Marly à Marly-Le-Roi ;
60, Rueil - Le Pecq.
La STCRP modernise alors l'exploitation, en rénovant la voie et le matériel roulant. Malgré cela, le tramway disparait le sur la ligne 58. Les deux autres lignes ont été fermées en 1928.
Infrastructure
Le terminus de Saint-Germain
Le terminus de Saint-Germain-en-Laye est à l'origine établi sur l'actuelle place du Général-de-Gaulle sur le côté sud de l'église. Il comprend deux voies se terminant en impasse pour permettre aux locomotives leur remise en tête des convois. Ce terminus est vers 1915 ou ultérieurement désaffecté et un nouveau terminus est établi sur le côté est de l'actuelle place André-Malraux[note 1]. Le terminus du tramway de Saint-Germain à Poissy est établi à l'origine à proximité de l'autre côté de l'église mais il semble avoir été modifié en même temps que celui de la ligne Paris - Saint-Germain.
Convoi vapeur au premier terminus.
Détail de la voie unique en bout de voie.
Matériel roulant
Un convoi à Nanterre, sur la route de Paris.Matériel remorqué du PSG dans les années 1910 : baladeuse ouverte et remorque fermée à la gare de Rueil-Ville.
Les locomotives « sans foyer » et « à eau surchauffée » conçues par l’ingénieur Léon Francq, avaient l’avantage de ne produire ni fumée ni escarbilles. Elles sont remplacées à partir d' par des locomotives à vapeur classiques, sur la section de Courbevoie à Saint-Germain. Leur manque de puissance ne leur permettait pas de gravir facilement la rampe de Saint-Germain-en-Laye[9].
↑Les premières photographies aériennes de l'IGN disponibles pour la zone en 1923 permettent de constater la suppression de l'ancien terminus mais la date de 1915 nous est connue grâce à une carte postale des éditions l'Abeille d'Asnières postée cette année où est visible la place sans les voies du premier terminus[7],[8].
↑« Décret du 16 juin 1874 déclarant d'utilité publique et approuvant le cahier des charges de la concession d'une voie ferrée à traction de locomotives entre Rueil et Marly-le-Roi (Seine-et-Oise) », Annales des ponts et chaussées, no 216, , p. 687 - 712 (lire en ligne)
↑Éléments biographiques sur Eugène Tarbé des Sablons sur la page : Bertrand Malaud, « Louis Deffès (1819-1900) », MUSICA ET MEMORIA, (consulté le )
A. Sampité, Les chemins de fer à faible trafic en France : Lignes secondaires des grands réseaux, chemins de fer d'intérêt local et tramways à vapeur - établissement et exploitation, Baudry et cie, (réimpr. 2010 par BiblioLife), 467 p. (ISBN978-1-145-90434-7, lire en ligne), « Tramways à traction de locomotives sans foyer : Rueil-Marly », p. 363-368
Le Tramway de Paris à Saint-Germain (1), no 122, 1974
Le Tramway de Paris à Saint-Germain (2), no 123, 1974
Claude Wagner, Les Petits Trains et les Tramways des Yvelines et de l'Ouest parisien du XIXe siècle aux années 2000, Valhermeil, (ISBN978-2-905684-85-1, LCCN2001325709)