La conférence est ouverte à la cathédrale de la ville le par le pape Paul VI[3], ce qui constitue la première visite pastorale d'un pape en Amérique latine[4]. Paul VI évoque cette participation avec les évêques sud-américains dès les derniers jours du concile Vatican II, en 1965[5].
Thématiques abordées
La « libération des peuples opprimés » est une des thématiques centrales de la conférence[3].
Décisions prises
Face à la violence de certains régimes autoritaires latino-américains, les évêques réunis en 1968 à Medellín dénoncent la « violence institutionnalisée » des structures existantes et reconnaissent également, dans certaines circonstances, la légitimité de l’insurrection révolutionnaire. Hélder Câmara, qui y est présent, affirme qu’il serait « toujours prêt à lever le drapeau de la révolution, pour autant que celle-ci ne soit pas sanglante et que celle-ci soit faite par les masses marginalisées du continent ». Les affirmations posées lors de cette conférence amène par la suite plusieurs théologiens à élaborer une « théologie de la libération »[3].
D'autre part, la conférence de Medellín est la première manifestation publique de l’« option préférentielle [de l'Église] pour les pauvres », ainsi que du « développement intégral de tout l’homme et de tous les hommes »[3].
Conséquences
Plusieurs théologiens sud-américains analysent la conférence de Medellín comme une « réception créative et sélective » de Vatican II[6]. C'est « le seul exemple d'une réception continentale de Vatican II »[2].
À ce titre, il est estimé que la conférence de Medellín avait marqué une rupture franche avec celle de Rio[7]
Une partie du clergé et plusieurs gouvernements latino-américains contestent les déclarations de Medellín. Dans plusieurs pays où sévissent dans les années 1970 des régimes autoritaires, des jeunes prêtres souhaitent mener de front une réforme interne de l’Église à une réforme socialiste de l’État, parfois même en préconisant le recours à la violence[3].
Du 23 au , le cinquantenaire de la conférence est célébré à Medellín en présence de trois cents personnalités. À cette occasion, des observateurs estiment que les déclarations de 1968 influencent et inspirent tant le travail quotidien que les grandes décisions de l'épiscopat latino-américain[3].
↑(en) David Schultenover, 50 years on : probing the riches of Vatican II, Liturgical Press, , 492 p. (ISBN9780814683262).
↑João Baptista Libanio, « Conférence d'Aparecida — Cinquième conférence de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes », Étvdes, t. 407, , p. 499 (ISSN1133-0104, lire en ligne).
[Las cinco conferencias generales 2014] (es) Las cinco conferencias generales del episcopado latinoamericano : Río de Janeiro, Medellín, Puebla, Santo Domingo, Aparecida, Bogota, Conseil épiscopal latino-américain, , 956 p. (ISBN9789586257329)