Ce que l'édition 2006 confirma : alors que le coureur américain Floyd Landis, de l'équipe Phonak, récent vainqueur de Paris-Nice, l'un des favoris de l'épreuve, faisait partie d'un groupe d'échappés, il chuta à une trentaine de kilomètres de l'arrivée de la première étape. Il attendit le retour du peloton et son équipe donna efficacement la chasse, mais ne put réduire entièrement son retard sur le premier groupe, qui resta aux alentours de la minute.
La mésentente régnant dans le premier groupe, quatre hommes s'en détachèrent : l'Ukrainien Grivko de l'équipe italienne Milram, l'Espagnol Astarloa de l'équipe anglaise Barloworld, l'Italien Basso de l'équipe danoise CSC et le Néerlandais Dekker, Erik de son prénom, de l'équipe Rabobank.
À cinq cents mètres de l'arrivée, alors que les hommes de tête redoutaient le retour du deuxième groupe, au sein duquel le Luxembourgeois Kim Kirchen avait la vélocité d'un vainqueur potentiel (malgré son appartenance à la même équipe que le nommé Basso, pédalant alors en deuxième position), l'Espagnol (et ancien champion du monde) Astarloa eut la malencontreuse idée de se retourner pour mieux juger de son avance… qui se transforma en retard puisqu'il chuta au beau milieu d'une chaussée humide, devant Erik Dekker qui parvint à l'éviter. Voyant sans doute dans cette chute évitée un signe du destin, il s'envola vers la victoire, passant Grivko qui n'en pouvait plus mais, et Basso qui "faisait deux" dans une apparente décontraction.
Dans la dernière ascension de cette course de côtes, "la roche aux sept villages" (qui fait un peu figure de juge de paix, comme le "Poggio" dans Milan-San Remo ou "le mur de Huy" dans la Flèche wallonne), Dekker fut tout à la fois victime d'un saut de chaîne et d'une crampe, alors qu'il répondait à une attaque de Botcharov, immédiatement contrée par Basso. Domínguez, un temps distancé, revint sur le duo de tête peu avant la ligne, tandis que Dekker, avec autant de courage que de professionnalisme, maintenait son retard à 15 secondes.
Basso lui prenait donc le maillot jaune pour onze secondes, mais Dekker se consolait avec le vert, qu'il avait ravi à Ivan Basso !
Troisième étape
Le contre-la-montre individuel, dont le beau et bref parcours se termina sur la place ducale de Charleville après avoir longé la Meuse, fut remporté par l'Espagnol José Alberto Martínez de la dynamique équipe française Agritubel.
Ivan Basso est deuxième et conforte sa victoire au général.