La maison de Clèves s'étant éteinte en 1609 avec le duc Jean-Guillaume, une guerre, dite guerre de Succession de Juliers opposa les cinq sœurs de ce prince, et les maisons de Saxe, de Palatinat-Neubourg et de Brandebourg. La maison de Saxe fondait ses prétentions sur une expectative de succession accordée en 1483 par l'empereur Frédéric III du Saint-Empire au duc Albert. L'électeur de Brandebourg, gendre de Marie-Eléonore, sœur aînée de Jean-Guillaume, et le comte de Neubourg, mari d'Anne, seconde sœur du même prince, occupèrent le pays et conclurent à Dortmund un traité par lequel ils convinrent d'administrer le duché en commun. L'empereur Rodolphe II voulut annuler ce traité et ordonna la séquestration du duché. Pour maintenir leurs droits, les deux princes implorèrent le secours de l'Union protestante, et s'allièrent à Henri IV, roi de France. L'intervention de la France fut retardée à la suite de l'assassinat de ce monarque par Ravaillac. En 1612, des contestations s'élevèrent entre l'électeur et le comte de Neubourg. Enfin, en 1614, un traité fut conclu à Xanten, sous la médiation de l'Angleterre et de la France ; la succession fut partagée en deux lots, qu'on tira au sort. L'électeur de Brandebourg reçut le duché de Clèves, les comtés de la Marck et de Ravensberg ; le comte de Neubourg les duchés de Juliers et de Berg. Après de nouvelles luttes, ce traité fut confirmé en 1666.
À l'extinction de la maison de Neubourg (1742), le duché de Juliers échut à la lignée de Soulzbach, plus tard héritière de la Bavière. Il appartint à cette dernière jusqu'en 1801, date où il fut incorporé à la France (département de la Roer). Par le traité de Vienne (1815), il tomba en partage à la Prusse, sauf quelques parties incorporées dans la province de Limbourg du royaume des Pays-Bas.
Le comté de Juliers portait : d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules. Le fait que ces armes soient les mêmes que celles des comtes de Flandre est une simple coïncidence.