Le projet d'une Exposition universelle voit le jour d'après une idée lancée par le Cercle privé du Commerce liégeois en 1897. Le site de la plaine des Aguesses[1] est retenu mais en raison de la rectification du cours de l'Ourthe et le comblement du Fourchu Fossé nécessaires, la cérémonie d'inauguration n'a lieu que le devant une assemblée de plus de deux mille personnes. Une cantate de Jean-Théodore Radoux est chantée par huit cents exécutants.
Liège accueille une quarantaine de nations au parc de la Boverie et dans le quartier des Vennes, traversé par la ligne 40 dotée pour l'occasion d'une gare éphémère, avec pour objectif de montrer la puissance économique de la Belgique et spécialement de l'industrieuse Wallonie. L'Exposition s'étend sur près de 66 hectares de part et d'autre de la Meuse : 33 situés dans le quartier des Vennes, sur la rive droite, 10 au parc de la Boverie, et, sur la rive gauche, 4 à Fragnée et 19 à Cointe.
Les quais agrandis et mieux protégés permettent d'établir de nouveaux boulevards et de nouvelles lignes de tramways. La gare du Palais se voit alors dotée d'un imposant bâtiment en remplacement d'un bâtiment en bois construit vers 1877. Le bâtiment de 1904 sera démoli en 1979.
À l'occasion du centenaire de l'Exposition, la Ville de Liège organise en 2005 une série de manifestations pour célébrer cet anniversaire.
Le Vieux-Liège
Reconstitution du Vieux-Liège pour l'Exposition de 1905 ; à l'arrière plan la cathédrale ; état en 1904 ; journal La Meuse.Plan du comblement du bras de l'Ourthe dit Fourchu-Fossé.
Le quartier du Vieux-Liège, lors de l'Exposition universelle de Liège en 1905, présentait une restitution à l'échelle 1/2 de la tour. Le journal local La Meuse la présentait ainsi[2] :
« Sur le terrain du quartier du Vieux-Liège commence à s'élever la puissante charpente d'une reproduction de la tour de l'ancienne cathédrale Saint-Lambert. Il a bien fallu renoncer à restituer, en entier, l'antique cathédrale; ce projet était trop gigantesque et par conséquent impraticable. […] Le champ du Vieux-Liège y aurait à peine suffi. Ce qu'on peut faire, c'est reconstruire les parties de l'édifice qui se voyaient de la place du Marché, c'est-à-dire la grande tour, l'abside du chœur et une partie du transept. Ce projet ne laisse pas que d'être grandiose, car la tour, y compris la flèche, s'élèvera à plus de 60 m de hauteur. C'est plus de la moitié de la hauteur réelle à laquelle s'élevait la grande tour. Cette œuvre de restitution archéologique a été étudiée avec le plus grand soin; quantité de documents, tant graphiques que littéraires, ont été consultés, comparés, étudiés jusque dans leurs moindres détails, afin de rendre l'exécution aussi exacte et aussi parfaite que possible. Faute de place on a dû renoncer à reconstruire les cloîtres, mais on n'a pas oublié l'escalier d'asile par lequel on montait du Marché à la cathédrale. […] »
La rectification des cours d'eau et la conception des ponts sont confiées à l'ingénieur Émile Jacqmain. Jean-Laurent Hasse et Charles Étienne Soubre sont les deux architectes engagés pour la conception esthétique de l'ensemble des constructions. À ces deux architectes officiels de l'Exposition, un duo de collaborateurs est adjoint, Maurice Bada pour les infrastructures techniques et Arthur Snyers pour la conception esthétique[3].
Des nombreux et vastes palais demeure aujourd'hui le Palais des beaux-arts (architectes Charles Soubre de Liège et Jean-Laurent Hasse d'Anvers) : le bâtiment abrite entre 1952 et 1980 le Musée d'Art wallon, puis de 1980 à 2011 le Musée d'Art moderne et d'Art contemporain. Le Palais des Beaux-Arts est l'objet au début des années 2010 d'un projet de transformation et d'extension, à l'origine dans le but d'y héberger un Centre international d'art et de culture[4].
Ce monument se dresse à la jonction entre le pont de Fragnée et le pont de Fétinne sur le square qui porte le nom de l'illustre inventeur, à la fin du XIXe siècle, de la dynamo électrique.
Au centre, posé sur un haut socle, trône le buste en bronze de Zénobe Gramme, qui tient sa dynamo. Une femme (probablement d'une muse inspiratrice ou de la récompense bien méritée) se tient à côté, ses mains enserrant des palmes glorieuses et des foudres électriques.
En bas, les statues en pierre représentent Gramme à 18 ans, quand il exerce son premier métier de menuisier, et à 40 ans, méditant sur sa fameuse invention.
Gustave Drèze, Le Livre d'Or de l'Exposition universelle et internationale de Liège de 1905 Tome I, Liège, Imprimerie Bénard, 1906, 703 p. (OCLC 907778469, lire en ligne)
Gustave Drèze, Le Livre d'Or de l'Exposition universelle et internationale de Liège de 1905 Tome II, Liège, Imprimerie Bénard, 1907, 924 p. (OCLC 907778400, lire en ligne)
Souguenet et de Gustave Drèze, Petite histoire illustrée de l'Exposition universelle de Liège - 1905, Molinay, , 159 p.
« Heurs et malheurs de la Boverie », La Vie Liégeoise, Échevinat du Commerce, des classes moyennes et du tourisme, Ville de Liège, no 4, , p. 3 et suivantes