L'Eyjafjöll est aussi appelé Eyjafjallajökull du nom de la calotte glaciaire qui le recouvre[5]. Cet usage de nommer la montagne par le glacier situé au-dessus est très répandu en Islande, si bien que la tentative islandaise de nommer la montagne uniquement avec le toponyme « Eyjafjöll » a échoué[5].
La plupart des éruptions de l'Eyjafjöll sont de type fissurales et se produisent préférentiellement sur ses flancs Est et Ouest du volcan[2], notamment aux bouches éruptives de Hamragardahraun, Hofdahraun, Irahraun, Midskalarheidahraun, Raudahraun et Skerjahraun[7].
Seules cinq éruptions de l'Eyjafjöll sont connues[8]. La première se serait produite aux alentours de 550 et la seconde vers 920[8]. La troisième s'est produite en 1612 et a émis un volume d'un million de mètres cubes de téphras par le biais d'explosions d'indice d'explosivité volcanique de 2[8].
La quatrième éruption se déclare le au sommet du volcan, sous la calotte glaciaire d'Eyjafjallajökull, sous la forme d'explosions phréatiques d'indice d'explosivité volcanique de 2[8]. Bien que quatre millions de mètres cubes de téphras et de cendres volcaniques sont émis[8], l'éruption reste de faible ampleur. Quelques dégâts sont néanmoins causés avec des inondations provoquées par la fonte partielle de la calotte glaciaire et par les retombées de cendres volcaniques contenant de fortes teneurs de fluorures, qui peuvent avoir à forte dose une influence négative sur la structure osseuse des mammifères[9]. Les environs du volcan, notamment en direction du sud et de l'ouest, sont affectés par d'importantes retombées de cendres[réf. nécessaire]. L'éruption prend fin le après plus d'un an d'activité[8].
La cinquième éruption de l'Eyjafjöll débute le après 187 ans d'inactivité[10],[11] et se termine le 27 octobre[12]. Une première phase éruptive de type hawaïenne se déclenche au Fimmvörðuháls, le col séparant l'Eyjafjöll du Mýrdalsjökull[11]. Des fontaines de lave donnent naissance à de petites coulées qui se dirigent vers le nord[11]. Cette première phase éruptive cesse le 13 avril et laisse place à partir du lendemain à un deuxième épisode éruptif qui se déclenche au sommet de l'Eyjafjöll, dans la caldeira recouverte par l'Eyjafjallajökull[11]. Là, l'éruption est sous-glaciaire et produit des explosions phréatiques qui percent la calotte glaciaire[11]. Un important panache volcanique se forme et se dirige vers l'Europe continentale[11]. Les cendres volcaniques qui le composent représentant un risque non négligeable pour l'aviation civile, les espaces aériens de nombreux pays européens sont fermés préventivement, entraînant des milliers d'annulations de vols et des répercussions sur le trafic aérien à l'échelle mondiale[11]. Après une importante baisse de l'intensité de l'éruption fin avril, une activité sporadique se met en place jusqu'à la fin de l'éruption le 27 octobre 2010[11],[12]. Durant les 72 premières heures, l'éruption a projeté dans l'atmosphère 80 millions de mètres cubes de cendres, soit 200 millions de tonnes, qui contiennent vraisemblablement 600 tonnes d'uranium et 1 800 de thorium, dont la radioactivité aurait un potentiel toxique du même ordre de grandeur que celui de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl[13].
(en) Barbara Holota Arney, Geochemistry of Eyjafjöll : a volcano in Southern Iceland, Massachusetts Institute of Technology, , 133 p.
(en) T. Dahm et B. Brandsdottir, « Moment tensors of microearthquakes from the Eyjafjallajokull volcano in south Iceland », Geophysical journal international, vol. 130, no 1, , p. 183–192
(en) Susan C. Loughlin, The evolution of the Eyjafjöll volcanic system, southern Iceland, Durham, University of Durham,
(en) Rikke Pedersen et Freysteinn Sigmundsson, « Temporal development of the 1999 intrusive episode in the Eyjafjallajökull volcano, iceland, derived from InSAR images », Bulletin of volcanology, vol. 68, no 4, , p. 377–393
(en) Sigurður Steinþórsson, The ankaramites of Hvammsmúli, Eyjafjöll, southern Iceland, Reykjavik, Náttúrugripasafn Íslands, , 32 p.
(en) Eril Sturkell, Freysteinn Sigmundsson et Pall Einarsson, « Recent unrest and magma movements at Eyjafjallajökull and Katla volcanoes, Iceland », Journal of geophysical research, vol. 108, no B8, , ETG5.1–ETG5.13
(en) Katryn Wiese, Geochemistry and geochronology of the Eyjafjöll Volcanic system, Iceland, Oregon State University, , 460 p.
(is) H. Johannesson, Um endasleppu hraunin undir Eyjafjöllum og jökla sí¬dasta jökulskei¬ds, , 83-95 p., chap. 35
« Âge de deux coulées de lave récentes à Eyjafjöll, et des moraines terminales du tardiglaciaire dans le sud de l'Islande »