La Maison de Beauvau[3] est une famille d'extraction chevaleresque (1265) originaire de l'Anjou, titulaire pendant plusieurs siècles de la seigneurie de Beauvau (Maine-et-Loire) .
Elle se scinda en deux branches principales, les Beauvau du Rivau et les Beauvau-Craon, qui servirent sous les rois de France mais aussi sous les ducs de Lorraine.
Louis de Beauvau (1409-1462) qui fut sénéchal d'Anjou ; fils du précédent et de Jeanne de Craon, frère de Jean IV ci-dessous ; père d'Isabelle comtesse de Vendôme ci-dessus ;
Bertrand de Beauvau (...-1495), fils d'Antoine et petit-fils du plus célèbre Bertrand, il participa à l'entreprise de Naples du roi Charles VIII[6]. Lors de son escale à Asti, il fut le prétendant passionné de la duchesse Beatrice d'Este, épouse de Ludovico il Moro[7],[8]. Après la conquête de Naples, il reçut le comté de Policastro. Considéré comme un grand seigneur et un combattant "vaillant et audacieux", et très aimé des femmes, il mourut au combat à Naples en 1495[9].
Gabriel-Henri de Beauvau, marquis de Beauvau, comte de Crissé, seigneur de Montgauger ;
Gabrielle-Elisabeth de Beauvau fille de Gabriel-Henri et de Marie-Madeleine de Brancas, épouse le Louis-François-Joseph de Pardieu (1711-1788), (comte d'Avremesnil) dont un fils, Louis-Elisabeth de Pardieu, colonel du régiment des grenadiers de France.
Branche de Beauvau du Rivau
Mathieu II de Beauvau (?-1421), petit-fils de Mathieu Ier de Beauvau (il est le frère cadet de Jean II, lui-même grand-père de Pierre Ier de Beauvau ci-dessus : Mathieu Ier et Jean II étaient deux fils de Macé de Beauvau), il reçut la seigneurie de La Bessière (Beschère : à Deux-Evailles) qui servit d'abord à désigner cette branche. Son fils Pierre de Beauvau (?-1453), 2e seigneur de la Bessière, premier chambellan de Charles VII, épousa en 1438 Anne de Fontenay, dame du Rivau et de Saint-Cassien (à Angliers), qui porta cette seigneurie dans la famille de Beauvau ainsi que le château du Rivau en Anjou qui lui resta jusqu'en 1685. Les Beauvau du Rivau descendent également de Louis de Beauvau par sa seconde fille, Alix de Beauvau, née de son second mariage avec Anne de Beaujeu. Ils sont donc également de proches cousins des Bourbon-Vendôme qui devinrent rois de France à partir de 1589.
La seigneurie du Rivau fut érigée en marquisat de Beauvau du Rivau en 1664 par Louis XIV, au profit de Jacques III de Beauvau, seigneur du Rivau, et elle servit depuis à désigner cette branche, qui hérita aussi de Montgogier.
La branche de Beauvau du Rivau fit souche en Bretagne et donna deux évêques à Nantes. Elle compta notamment :
Jean IV, seigneur de Beauvau (1421-1503), frère du sénéchal Louis ci-dessus et fils de Pierre, seigneur de Beauvau et de Sermaise en Anjou, adopta le nom de sa mère Jeanne de Craon(femme de Pierre Ier de Beauvau ci-dessus ; issue des Craon-La Ferté Bernard, une branche cadette de la grande famille féodale angevine qui posséda la seigneurie de Craon (Mayenne)), pour honorer la mémoire de celle qui mourut en couches en lui donnant le jour. Il commença donc la branche de Beauvau-Craon(qui n'eut pas, au demeurant, la baronnie de Craon (Mayenne) : en effet cette seigneurie angevine passa, par héritage de la branche aînée des Craon, aux Sully puis aux La Trémoille). En devenant, du droit de sa femme Jeanne de Manonville (1432-1489 ; épousée en 1468), baron de Manonville, il implanta en outre cette nouvelle branche en Lorraine, où elle eut Haroué, rebaptisé marquisat puis principauté de Craon, dans le cadre du duché de Lorraine et du Saint-Empire romain germanique.
À la mort de René II de Beauvau-Craon (petit-fils du précédent, et fils de Pierre II et Marguerite de Montb(e)ron, fille du prince de Mortagne Guichard de Montberon) en 1548, ses fils se partagèrent le patrimoine : - Claude (mort en 1597) continua la branche des seigneurs barons de Beauvau, barons de Manonville, seigneurs de Noviant, Tremblecourt, etc., et acquit la seigneurie de Fléville par son mariage avec Nicole de Lutzelbourg ; - Alophe commença le rameau des barons de Rorté (ou Rorthey[10], seigneurie acquise par leur grand-père Pierre II de Beauvau), et - Jean commença celui des seigneurs de Panges (seigneurie héritée de leur mère Claude (de) Baudoche, dame de Panges, femme de René II).
Henri II de Beauvau-Craon (1610-1683 ; x sa cousine germaine Catherine d'Haraucourt), [fils d'Henri Ier († 1630 ; x autre Catherine d'Haraucourt), lui-même fils de Charles de Manonville († 1595 ; x Philiberte de Saulx), fils de Claude († 1597 ; x Nicole de Lützelbourg) ci-dessus], fut fait marquis de Beauvau par Louis XIV en 1664. Son petit-fils et successeur Marc (1679-1754), marquis de Beauvau, de Craon (en 1712), reçut en outre le marquisat d'Haroué du duc de LorraineLéopold, et fit construire le château (ou palais) d'Haroué à côté de l'ancien château des Bassompierre. Il fut fait prince du Saint Empire et créé 1er prince de Craon par l'empereur germanique en 1722[11] (dans l'usage, on dit souvent prince de Beauvau-Craon).
↑« Maison de Beauvau, p. 207-226 », sur Dictionnaire de la Noblesse, t. II, par François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois, chez la Veuve Simon et la Veuve Duchesne, à Paris, 1771
↑Le roi René, duc d'Anjou, fut aussi duc de Lorraine et de Bar.
Laurent Bidet, « La noblesse et les princes d'Anjou. La famille de Beauvau », dans Noël Coulet et Jean-Marie Matz (éditeurs), La Noblesse dans les territoires angevins à la fin du Moyen Âge, Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l'École française de Rome » (no 275), (ISBN2-7283-0615-X, lire en ligne), p. 471-497