Comme ce fut le cas pour tant de militantssocialistes après lui, Elbers bénéficia d'une courte scolarité. Après ses études primaires, il travailla comme forgeron, comme son père. En 1882, il fut déclaré inapte au service militaire, étant myope. Par la suite, étant au chômage, il chercha du travail ailleurs. En 1883, il déménagea à Molenbeek et il trouva du travail comme ajusteur dans les ateliers Maurice Demoor à Laeken. Elbers devint un syndicaliste méritant du secteurmétallurgique de la capitalebelge. En 1885, il fut cofondateur du syndicat des mécaniciens de Bruxelles, dont il fut le secrétaire pendant quinze ans. En 1888, l'association des mécaniciens d'Elbers fonda une caisse d'allocations de chômage : La Métallurgique. Celle-ci encouragea la formation d'une confédérationsyndicale des ouvriers métallurgistes. En 1890, cependant, la caisse cessa ses activités dans le domaine de l'indemnisation du chômage, tout en continuant à exister sous la forme d'une mutualité[4]. L'engagement d'Elbers en tant que cofondateur et président de La Métallurgique démontre qu'il était en faveur d'une union interprofessionnelle des travailleurs de la métallurgie. Dans ce but, il s'investit, en 1886, dans la Fédération nationale des métallurgistes, fondée vers cette époque. Temporairement trésorier de cette fédération, il la représenta aussi aux congrès de la IIe Internationale de Bruxelles (du 16 au ) et de Londres (du 26 juillet au ). Le , le tribunal correctionnel de Bruxelles le condamna à des amendes de 26 et de 30 francs pour outrage et résistance à la police. Le , le même tribunal le condamna à 20 francs d'amende pour avoir giflé l'anarchiste Mestdagh lors d'un meeting. Grâce au syndicat, Elbers entra en contact avec le Parti ouvrier belge (POB). Le , Elbers s'affilia à l'union socialiste des travailleurs de Molenbeek-Saint-Jean, dont il fut le secrétaire pendant un certain temps[5].
En 1894, il représentait l'arrondissement de Bruxelles sur la liste des candidats du POB pour la Chambre et il était aussi candidat conseiller provincial du canton de Molenbeek, mais il ne fut pas élu. Un an plus tard, l'union des travailleurs de Molenbeek prit part aux élections communales avec sa propre liste socialiste. Elbers ne connut pas de réussite personnelle et n'obtint son siège de conseiller communal qu'après qu'un autre élu le lui eut cédé. Le POB lui-même obtint un grand succès à Molenbeek, remportant onze sièges sur trente et un. Après les élections, les socialistes apportèrent un soutien sans participation à un collège des bourgmestre et échevins dominé par les libéraux. Cette fois-ci, Elbers fut élu directement à l'élection de 1899, par laquelle la moitié des mandats allaient être renouvelés. À nouveau, les négociations pour la formation d'un cartel échouèrent mais, après l'élection, l'union des travailleurs fut tout de même offerte un mandat d'échevin, accordé à Elbers. Ainsi, début 1900, il devint échevin de l'État civil de Molenbeek. Elbers remplit son mandat de conseiller communal jusqu'aux élections communales de 1938. Avant la guerre, il représenta Molenbeek dans le Fonds intercommunal contre le chômage involontaire, dont il avait été vice-président vers 1909. Il remplira le mandat d'échevin jusqu'en 1912. Outre sa candidature aux élections de 1894, ce mandat était une deuxième indication majeure du fait qu'Elbers était devenu une étoile montante dans la fédération bruxelloise du POB. Cela devint évident un an plus tard, lorsqu'il fut nommé secrétaire permanent de la fédération. Cette fonction avait pu être créée grâce à l'augmentation significative des adhésions après les élections de 1894. Elbers fut secrétaire du parti jusqu'au et pendant, en tout, 35 ans, il siégea au comité d'administration de la fédération bruxelloise du POB[5].
Étant devenu secrétaire de la fédération bruxelloise du POB en 1901, en raison des problèmes linguistiques au sein de cette fédération, la même année, Elbers posa la question :
« Camarades, ne penseriez-vous pas qu’un représentant parlementaire flamand devient nécessaire dans notre arrondissement, composé de 125 communes dont 112 sont exclusivement néerlandophones. Nous croyons faire notre devoir en signalant que, hors de la capitale, on nous demande de désigner un représentant flamand, et que la Fédération agirait très judicieusement en désignant dans l'avenir un représentant qui sait parler et écrire la langue des gens hors de l'arrondissement bruxellois[7],[8]. »
Toujours en 1901, mais au congrès de la Fédération des métallurgistes, Elbers préconisait la fusion des petits syndicats avec les plus grands, afin d'en créer de plus importants et plus forts[9].
Cependant, un an plus tard, au Conseil provincial du Brabant, en sa qualité de sénateurprovincial, il succéda au défunt sénateurlibéral Decoster. Au Sénat, Elbers siégea dans les commissions de l'Intérieur et de l'Instruction publique, où il plaidait passionnément pour la réduction du temps de travail et pour l'abolition de l'article 310 du Code pénal.
Les problèmes sociaux continuèrent à attirer son attention : Elbers siégea au conseil des hospices de Molenbeek (1907-1925) et, pendant trois ans, même en la qualité de président. Conjointement avec Guillaume Melckmans d'Anderlecht et August Debunne de Menin, membres de son groupe politique, Elbers plaidait à la Chambre pour un rôle plus actif des communes dans le domaine de l'assistance publique.
Après 1929, Elbers se limitait à la politique communale molenbeekoise. En 1938, cette carrière prit abruptement fin en raison d'un conflit avec l'union des travailleurs. Entre-temps, le , Elbers avait été nommé chevalier de l'ordre de Léopold.
(nl) Mulder, Brigitte De, et Peiren, Luc, Ferdinand Elbers (1862-1943), dans : ODIS – Database Intermediary Structures Flanders (en ligne sur le site web www.odis.be), version du (fiche no 42115)
↑En 1911, La Métallurgique, avec ses environ 200 membres, fut absorbée par la Fédération mutualiste de l'arrondissement de Bruxelles (en néerlandais : Federatie van Onderlingen Bijstand)