Fiona Campbell-Walter, née Fiona Frances Elaine Campbell-Walter le 25 juin 1932 à Auckland, est un modèle[n 1] britannique des années 1950, citée comme le « plus beau » modèle de Vogue. Elle devient baronne Thyssen à la suite de son mariage.
Biographie
Les années 1950 voient plusieurs mannequins au style aristocratique et sophistiqué[1] ; Fiona Campbell-Walter est de ceux-là. Son père est le vice-amiral Keith McNeill Campbell-Walter[n 2], aide de camp du roi George VI[a 2]. « Bien née », elle fait partie du Gotha de l'époque, apparaissant toujours élégante[1]. Sa mère l'encourage à devenir modèle, et dès l'adolescence, elle est photographiée par le prolifique Henry Clarke qu'elle a rencontré à Londres[1]. Elle intègre l'agence de Lucie Clayton(en)[a 3] et se voit publiée pour les différentes éditions internationales de Vogue[1] et accède à la notoriété[2].
Favorite de Cecil Beaton, le portraitiste officiel de la famille royale d'Angleterre, elle est au sommet de sa carrière au milieu des années 1950, gagnant jusqu'à 2 000 £ par jour[3]. Elle a le rare privilège pour un mannequin d'apparaitre en couverture de Life Magazine en janvier 1953[4]. Modèle élégant et sophistiqué à la taille très fine — sans corset —, elle porte aussi bien le tailleur que la grande robe de bal[3]. Ses proportions particulières, entièrement naturelles et à l'opposé des canons de l'époque incarnés par Elizabeth Taylor ou Gina Lollobrigida, sont un exemple pour les femmes[3].
Fiona Campbell-Walter devient la troisième femme du riche baron Hans Heinrich Thyssen-Bornemisza de Kászon en septembre 1956 et se retire du métier de mannequin. Alors appelée la baronne Thyssen, elle s'installe à la Villa Favorita au-dessus du lac de Lugano[5], ayant de par le monde une vie mondaine faite de voyages et réceptions, mélange d'élégance, de culture et de pouvoir[6]. Elle a deux enfants, dont Francesca Thyssen-Bornemisza en 1958 et un fils, Lorne, en 1963. Elle divorce peu de temps après la naissance de son fils et part avec ses enfants s'installer à Londres[5].
Au printemps 1969, elle défraie brièvement la chronique à cause d'une liaison, qualifiée d'intense[5], avec Alexandre le fils d'Aristote Onassis[3], âgé de seize ans de moins qu'elle : des projets de mariage sont annoncés, puis annulés à la suite de l'intervention de Jacqueline Kennedy-Onassis[a 4]. Alexander Onassis meurt en janvier 1973 dans un accident d'avion, scellant ainsi leur séparation[5]. Fiona Campbell-Walter se consacre à la protection des animaux[7].
Surnommée le « plus beau » modèle de Vogue, Fiona Campbell-Walter a une carrière relativement courte au milieu des années 1950, bien qu'elle apparaisse encore ponctuellement jusqu'au milieu des années 1960 sur des photographies de mode[3]. Elle restera, avec Barbara Goalen et Anne Gunning, l'un des trois grands modèles britanniques de cette époque[a 5],[a 6],[a 7].
↑Après la Guerre, la différenciation de métier est clairement faite entre les modèles qui posent (statiques) pour des photographes et les mannequins appartenant à une cabine et qui défilent (mobiles). Rapidement les deux fonctions vont se mélanger, la plupart des jeunes femmes, telles Bettina ou Capucine par exemple, exerçant les deux activités, passant de l'une à l'autre ; le terme de « mannequin » restera dominant pour décrire l'ensemble des métiers ainsi que la personne. En ce qui concerne Fiona Campbell-Walter les sources retiennent clairement ses photographies mais aucun défilé ni contrat d'exclusivité avec un couturier ; le terme de « modèle » est alors préféré ici dans l'introduction afin d'obtenir une précision, bien que le terme de mannequin soit régulièrement utilisé.
↑Frances McLaughlin-Gill, photographe américaine sœur jumelle de Kathryn Abbe(en) née en 1919. Pionnière de la photographie de mode, elle gagne un concours organisé par Vogue en 1941 ; elle signe un contrat avec ce magazine à la suite de sa rencontre avec Alexander Liberman sur le conseil de Toni Frissell. Après la Guerre, elle collabore avec Harper's Bazaar, et en 1954 est photographe indépendante[a 8].
↑Le nom de Marc Bohan, lorsqu'il n'est pas rattaché à Dior, est assez rare. En 1953, Marc Bohan quitte Madeleine de Rauch est fonde sa propre maison ; celle-ci durera très peu de temps. Le couturier rejoindra alors la maison Jean Patou[a 9].
↑(en) Arne Larsson, Ships and Friendship, Leicester, Matador/Troubador Publishing LTD, , 372 p. (ISBN1-904744-52-4, lire en ligne), p. 132
↑(en) Dennis Barker, « Leslie Kark », sur theguardian.com, The Guardian, (consulté le )
« The Lucie Clayton colleges, […] offered secretarial and modelling courses and advice on the social behaviour expected of young ladies aspiring to the aura of class in the postwar years. They also offered nursery training, and dressmaking and design, although after some aspects of modelling took on more vulgar shades in the 1960s, at the end of the decade Kark disposed of the model agency, which had earlier cradled such stars as Fiona Campbell-Walter (later Baroness Thyssen), Celia Hammond(en), Paulene Stone, Jean Shrimpton and Sandra Paul (now Mrs Michael Howard). »
↑ a et bHarriet Quick (trad. de l'anglais), Défilés de mode : Une histoire du mannequin [« Catwalking - A History of the Fashion Model »], Courbevoie, Éditions Soline, , 174 p. (ISBN2-87677-280-9), « L'âge d'or de la haute couture », p. 86