Fleur Pellerin naît sous le nom de Kim Jong-sook (김종숙) le à Séoul, en Corée du Sud[1]. Abandonnée dans les rues de Séoul trois ou quatre jours après sa naissance[4],[5], puis envoyée dans un orphelinat[6], elle est ensuite adoptée, en février 1974, à l'âge de six mois, par une famille française et devient « Fleur Pellerin »[7].
Fleur Pellerin maîtrise l’anglais, l’allemand, possède quelques notions de japonais[16] et apprend le coréen — « laborieusement », selon ses propres termes[17].
Fleur Pellerin rejoint en 2007 le Club XXIe siècle et devient également administratrice des Entretiens de l'excellence et de la Fondation Royaumont[23]. Elle est présidente du Club de 2010 à 2012, date à laquelle elle quitte ses fonctions pour se consacrer à la campagne présidentielle de François Hollande[24]. En parallèle, elle est administratrice nationale d'Unis-Cité et de Solidarité Sida à partir de 2010.
Carrière dans la haute fonction publique
Magistrate à la Cour des comptes
Son rang de sortie à l'ENA lui ayant permis de devenir magistrate à la Cour des comptes à l'âge de vingt-six ans, Fleur Pellerin commence sa carrière comme auditrice de 2e classe[25]. L'année suivante, elle devient auditrice de 1re classe[26] et rapporteur à la Cour de discipline budgétaire et financière[27]. Elle devient conseillère référendaire de 2003[28] à 2016, date à laquelle elle présente sa démission[29].
Elle était affectée à la troisième chambre, chargée notamment de l'éducation, de la culture et de la recherche, ainsi que de l'audiovisuel[30]. À ce titre, elle a été rapporteur auprès de la Commission de contrôle des sociétés de perception des droits d'auteurs et droits voisins (Société de gestion des droits d'auteur) (SPRD) de 2001 à 2005.
[Quand ?] Fleur Pellerin est conférencière-intervenante à l'ENA. En 2006, elle est corédactrice du Bulletin annoté des Lois et Décrets aux publications Paul Dupont. Durant son passage dans le secteur privé de 2008 à 2009, elle exerce la fonction de directrice associée du cabinet Tilder, un cabinet de conseil en communication, relations media et communication de crise[32]. Dans le cadre de sa fonction de présidente du Club XXIe siècle, elle devient membre du Comité permanent diversité du groupe France Télévisions[33].
Ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique
Le 16 mai 2012, Fleur Pellerin est nommée au gouvernement Jean-Marc Ayrault en tant que ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique, rattachée au ministère du Redressement productif. Reconduite le mois suivant dans le deuxième gouvernement Ayrault, elle est confrontée à une mobilisation des entrepreneurs d'Internet contre une hausse des taxes sur la cession de leurs entreprises, le « mouvement dit des « Pigeons » ». En réponse, elle s'appuie sur les assises de l’entrepreneuriat pour faciliter le financement participatif, l'innovation en entreprise, et encadrer la fiscalité des entrepreneurs[39]. Elle cherche également à promouvoir le secteur numérique français à l'étranger[39] en lançant le 27 novembre 2013, le label « French Tech » pour distinguer les métropoles françaises investissant dans le numérique. Il est accompagné d'une enveloppe de 215 millions d'euros pour promouvoir cette marque et soutenir les jeunes entrepreneurs[40].
En opposition régulière avec son ministre de tutelle Arnaud Montebourg, notamment quant au rachat de Dailymotion par Yahoo!, au lancement de l'offre 4G par Free, et à la vente de SFR par Vivendi, elle perd son portefeuille le au profit de celui-ci qui hérite d'un ministère regroupant économie, redressement productif et numérique[39],[41], ce que regrettent de nombreux entrepreneurs de l'Internet[42].
Secrétaire d'État chargée du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger
En , elle signe un décret qui harmonise les statuts des établissements publics relevant du ministère de la Culture : la nouvelle règle pour le poste de dirigeant est désormais un mandat de trois ans renouvelable deux fois, à l'exception des plus grands établissements (le Louvre, le Musée d'Orsay, le Centre Pompidou, le Château de Versailles et le Grand Palais), pour lesquels la durée maximum est de onze ans (premier mandat de cinq ans, puis deux mandats de trois ans maximum)[48].
En , elle propose un décret visant à étendre les aides à la presse à une cinquantaine de titres supplémentaires[49]. Elle pose pour condition que la publication n'ait pas été condamnée pour racisme, antisémitisme ou incitation à la haine ou à la violence au cours des cinq dernières années, ce qui exclut automatiquement certains titres de presse tels Valeurs actuelles, Minute ou Rivarol. Pour Yves de Kerdrel, directeur de la publication de Valeurs actuelles, « c’est la première fois dans l'histoire de la Ve République qu'un gouvernement s'attaque à la presse de manière aussi frontale »[50],[51]. Le journal Minute avance que le décret est écrit en méconnaissance du droit de la presse et contiendrait plusieurs « vices de forme »[52].
Fleur Pellerin n'est pas reconduite dans ses fonctions lors du remaniement ministériel du [53], contre l'avis de Manuel Valls dont elle est proche [54],[55]. Lors de sa passation de pouvoir avec Audrey Azoulay, elle exprime sa « reconnaissance et [sa] fidélité » envers le Premier ministre[56]. On la retrouve quelques jours plus tard parmi les premiers signataires du manifeste du Printemps républicain[57].
Carrière dans le privé
En 2016, après un avis favorable de la Haute autorité de la transparence de la vie publique, Fleur Pellerin crée un fonds d'investissement, Korelya Capital[58], destiné à accompagner les investissements coréens en France dans le domaine des nouvelles technologies et à financer les start-ups françaises en leur donnant accès aux marchés asiatiques. Le 25 juillet, elle démissionne de la Cour des comptes[59],[60], quittant ainsi la haute fonction publique : elle explique agir ainsi par « souci d'éthique » et ne pas vouloir faire payer à la collectivité « le prix de [sa] tranquillité »[61],[62],[63].
En septembre 2016, elle effectue une levée de fonds de 100 millions d'euros auprès du groupe Naver, entreprise sud-coréenne d'informatique, pour financer les activités de Korelya Capital[68],[63]. En , elle devient membre du bureau de France digitale. Toujours en novembre, son fonds Korelya Capital réalise un investissement au sein de Devialet, dont Fleur Pellerin devient membre du conseil d'administration [69]. Le fonds Korelya vise notamment à investir dans des secteurs comme « l'intelligence artificielle, le Big Data, le Machine Learning, le Deep learning [et] l'Internet des objets ». Fleur Pellerin devient par ailleurs membre du conseil d'administration de KissKissBankBank[70].
En mars 2017, elle est nommée présidente du Festival international des séries de Cannes[71].
En octobre 2019, Fleur Pellerin entre par cooptation au conseil d'administration du groupe Reworld Media, propriétaire de plusieurs titres de presse comme Auto plus ou Télé Star. Elle quitte cette fonction en février 2021[73]. Elle siège également aux conseils d'administration de plusieurs autres entreprises parmi lesquelles Schneider Electric et KLM[74].
En janvier 2022, elle est nommée présidente du Comité de mission de Crédit Mutuel Alliance Fédérale[75], chargé de suivre la mise en œuvre des engagements sociétaux du Groupe bancaire, devenu entreprise à mission fin 2020.
Divers
En 2015, Fleur Pellerin interprète la voix du personnage de Lémurienne Grimaud dans la série d'animation Silex and the City, de Jul[76].
La même année, le metteur en scène Thibaud Croisy a créé une pièce inspirée de ses propres rêves érotiques autour de Fleur Pellerin, alors Ministre de la Culture et de la Communication. Intitulée 4 rêves non-censurés en présence de Fleur Pellerin, la pièce met en scène les « délires lubriques » [77] de Thibaud Croisy avec sa ministre de tutelle. Le spectacle a été créé au Théâtre de Gennevilliers puis présenté en tournée à Bordeaux, au Théâtre Paris-Villette et à l’hôtel de ville de Vanves. Fleur Pellerin ayant entretemps cessé d'être ministre, les dernières représentations étaient précédées d’une oraison funèbre intitulée Une Tombe, une Fleur[78].
↑« Eurockéennes : plus haut, plus fort, 135.000 festivaliers nouveau record de fréquentation », France 3 Bourgogne-Franche-Comté, (lire en ligne, consulté le )
↑« Séance publique à l'Assemblée Nationale - Commission d'enquête TNT : Audition d'anciens Ministres de la Culture - 28/03/2024 », lcp.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« L'ancienne ministre de la Culture Fleur Pellerin entre au conseil d'administration du très contesté Reworld Media », challenges.fr, (lire en ligne, consulté le )