Ses divergences de vues avec le chef de l'Office Central de Sécurité du Reich (Resichssicherheitshauptamt RSHA), le Gruppenführer SS Heydrich, l'ont incité à passer au Ministère des Affaires étrangères (Auswärtiges Amt). Du au , le docteur en droit Stahlecker y exerce les fonctions de Conseiller ministériel (Ministerialrat im Auswärtigen Amt).
Haut responsable opérationnel des meurtres de masse : premier chef de l'Einsatzgruppe A
Devenu SS-Brigadeführer und Generalmajor der Polizei (Général de Brigade de la SS et de la Police) le , Stahlecker prend le commandement de l'Einsatzgruppe A le 22 juin 1941, dans l'espoir de poursuivre sa carrière au sein du très puissant Reichssicherheitshauptamt (RSHA).
À la suite de la rupture du pacte germano-soviétique et du déclenchement de l'opération Barbarossa, l'Einsatzgruppe A est chargé d'intervenir en arrière du Groupe d'armée Nord, et d'opérer des États baltes et des régions nord de la Russie jusqu'à Léningrad. Comme les 3 autres Einsatzgruppen, l'unité mobile dirigée par Stahlecker avait, en théorie, deux missions principales. D'une part, elle était chargée de recueillir tous témoignages, informations et documents relatifs aux personnes et organismes considérés comme dangereux pour le régime nazi. D'autre part, elle avait pour mission d'éliminer tout opposant, résistant ou franc-tireurs, ainsi que tout responsable local ou dirigeant politique. En fait, rapidement, le comportement des Einsatzgruppen évolua vers des pratiques généralisée d'expulsion et de traques aux fins de massacres.
Dès le , l'Einsatzgruppe A recevait le soutien et l'appui à ses côtés du Letton Viktors Arājs, qui créa et prit la tête du « Sonderkommando Arājs ». À la tête de l'Einsatzgruppe A, Stahlecker a revendiqué l'annihilation de dizaines de milliers de Juifs et de Tsiganes, indistinctement hommes, femmes, enfants et vieillards, ainsi que le massacre et l'exécution systématique de communistes et autres « indésirables » tombés entre les mains de ses troupes. À l'hiver 1941/1942, Stahlecker rapporta à Berlin que l'Einsatzgruppe A avait assassiné environ 249 420 Juifs.
À ce titre, Stahlecker doit être considéré comme un acteur important des crimes contre l'humanité commis par le régime nazi, dont la Shoah par balles. Son action s'inscrit dans la logique exterminatrice de l'idéologie nazie, tant dans son aspect raciste (contre les Untermenschen) que dans sa démarche impérialiste vers l'Est (Ostsiedlung).
Fin novembre 1941, Stahlecker a été nommé Commandant de la SS et de la Police du Reichskommissariat Ostland (Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des Sicherheitsdienstes in Ostland). En cette qualité de BdS Ostland, les pouvoirs de Stahlecker s'étendaient sur les territoires de l'Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie.
Fin : tué par les partisans en 1942
Gravement blessé à Krasnogvardeisk, en Russie, lors d'un accrochage avec des partisans soviétiques, Stahlecker fut transporté dans un train hôpital où il mourut le .
Notes et références
↑Edouard Husson Heydrich et la solution finale éd. Perrin 2008 p. 80 (ISBN978-2-262-02719-3)