Située dans le centre-est du continent européen, au nord-est des Balkans, la Roumanie s'étage sur les deux versants des Carpates, dans les bassins moyen (à l'ouest) et inférieur (à l'est) du Danube reliés par des nombreuses passes où se trouvent routes et voies ferrées. Il débouche, à l'est, sur la Mer Noire.
Superficie
La surface terrestre de la Roumanie est de 238 391 km2, soit la 79e place mondiale et la 12e européenne par sa superficie, qui représente approximativement 43 % de celle de la France. Sa surface aquatique est de 33 466 km2 dont 892 km2 d'eaux intérieures (fleuve et limans) et 32 574 km2 d'eaux maritimes, dont 4 487 km2 d'eaux territoriales (12 milles nautiques de la côte), 4 460 km2 d'eaux contigües (24 milles nautiques de la côte) et 23 627 km2 de zone économique exclusive[1]. L'arrêt de la Cour internationale de justice du a également attribué à la Roumanie 9 700 km2 de zone économique exclusive en Mer Noire, mais, en revanche, le pays y a définitivement perdu l'Île des Serpents, attribuée à l'Ukraine (elle avait été occupée par l'URSS en 1948).
238 391 km2 depuis 1948 (diminuée des 24 km2 de plusieurs îles et de leurs eaux adjacentes au profit de l'URSS, aujourd'hui l'Ukraine).
Ainsi, au XXIe siècle la Roumanie compte 117 659 km2 de plus qu'au moment de son indépendance, issus de la dislocation de l'empire austro-hongrois.
Régions traditionnelles
La Roumanie moderne s'étend sur plusieurs régions traditionnelles historiques, héritées de la géographie médiévale, dont certaines appartiennent pour partie à ses voisins.
Au nord-ouest, la région appelée globalement Transylvanie comprend l'ancienne Principauté de Transylvanie proprement-dite, vassale de la Hongrie (aujourd'hui au centre de la Roumanie) et, à l'ouest, des parties de régions ayant jadis appartenu au royaume de Hongrie lui-même (partium) : Banat (partagé avec la Serbie où il fait partie de la Voïvodine), Crișana (partagée avec la Hongrie où elle se nomme Körösvidék) et Marmatie (partagée avec l'Ukraine : la partie roumaine s'appelle Maramureș, l'ukrainienne Ruthénie subcarpatique).
Au sud, la région appelée globalement Valachie comprend l'Olténie, la Munténie et, selon les auteurs, la Dobrogée (d'autres auteurs comptent à part cette région partagée avec la Bulgarie : Dobrogea en roumain et Dobroudja en bulgare).
Au nord-est, la région appelée globalement Moldavie comprend l'ancienne Principauté de ce nom, qui a subi deux partages :
le second partage, toujours en vigueur, date de 1940 : il laisse en Roumanie la moitié sud de la Bucovine et la moitié ouest de l'ancienne Principauté, en République de Moldavie les deux tiers de la nouvelle Bessarabie (moitié est de l'ancienne Principauté), et en Ukraine la moitié nord de la Bucovine, un fragment de la Moldavie occidentale (Herța) et un tiers de la nouvelle Bessarabie (Hotin au nord, Bougeac au sud).
S'il arrive parfois que des partis nationalistes agitent le passé roumain de ces régions, la Roumanie n'a aucune revendication territoriale et a reconnu par des traités avec ses voisins toutes ses frontières, à l'exception de quelques îles encore en litige avec l'Ukraine aux Bouches du Danube.
La structure géographique de la Roumanie s'articule autour du plissement alpin des Carpates, des plaines qui l'entourent, du Danube et de la Mer Noire : les géographes roumains la définissent comme un « espace carpato-danubien » et parmi les anciens états médiévaux (principautés transylvaine, valaque et moldave) la première était séparée par les Carpates des deux autres, jadis appelés « principautés danubiennes ».
L'arc des Carpates (parfois écrit Carpathes, dont le nom vient de l'ancien peuple dace des Carpiens) forme un « D » dont la barre est formée par les Carpates occidentales roumaines, tandis que les Carpates orientales et les Alpes de Transylvanie (que les géographes roumains appellent « Carpates méridionales ») entourent, respectivement à l'est et au sud, le haut-plateau transylvain.
Autour de ce massif montagneux qui culmine à 2 544 mètres au Mont Moldoveanu (« Moldave »), dans les monts Făgăraș, des piémonts s'abaissent en gradins jusqu'aux plaines du bassin du bas-Danube, parfois appelées « plaines danubiennes », et qui se poursuivent à l'ouest en Hongrie (Alföld, ou « plaine de Pannonie ») et à l'est, plus vallonnées, en Moldavie et en Ukraine (« plaine moldave »), tandis qu'au sud la « plaine valaque » est bordée par le Danube qui forme, de Vidin à Silistra, la frontière avec la Bulgarie, au relief plus élevé. À l'est, la Dobrogée, province maritime située entre le Danube et la Mer Noire, est un plateau lœssique au sud, tandis qu'au nord le massif du Măcin est d'âge hercynien, et le Delta du Danube, d'âge subactuel (il s'est formé depuis sept millénaires).
La quasi-totalité du territoire, à l'exception de quelques cours d'eau intermittents de Dobrogée qui coulent directement vers la Mer Noire, fait partie du bassin versant du Danube, dont les principaux affluents (Tisa, Someș, Mureș, Jiu, Olt, Argeș, Siret, Prut) se partagent l'étendue, les trois premiers coulant vers l'ouest avant de rejoindre le Danube par la Hongrie et la Serbie (bassin du moyen-Danube), les autres coulant vers le sud-est (bassin du bas-Danube).
Les plaines sont parsemées de nombreux lacs (on en voit au nord de Bucarest) formés par les méandres élargis des rivières. Sur le cours aval des principaux cours d'eau et le long du Danube, s'étendaient jadis de vastes zones humides ("lunca Dunării"), exutoires des crues et frayères à poissons, en grande partie détruites durant les grands travaux de la gouvernance Ceaușescu, à l'exception des trois quarts du Delta du Danube, sauvés par la chute de la dictature. Leur disparition, compte tenu du climat du pays, provoque régulièrement des crues catastrophiques et a beaucoup réduit la productivité halieutique.
Géologie
La position de la Roumanie à la jonction de plusieurs micro-plaquestectoniquement actives (micro-plaques scythique, anatolique, mœsique et transylvaine) détermine sa structure géologique articulée autour de l'orogenèse alpine, dont les Carpates sont un élément, et dont la boucle sud-est est souvent l'épicentre de séismes, comme ceux de 1940 et de 1977[4]. À l'intérieur de cette boucle, le plateau transylvain est surélevé (altitude moyenne 220 m) par rapport aux plainesmoldave et valaque. La première est vallonnée par une érosion accentuée au Messinien, alors que le niveau hydrologique de base était très bas et que les cours d'eau ont profondément entaillé le substrat. Ultérieurement, le fond de ces entailles a été en partie comblé. La seconde, comblée plus généreusement au Cénozoïque par les alluvions fluviatiles du Danube, est plus plate. Les roches les plus anciennes, d'âge hercynien, affleurent au sud-est, en Dobrogée. Au Néozoïque des sédiments récents, continentaux, voire éoliens, se sont déposés sur les alluvions fluviatiles et sur les plateaux, avant d'être remaniés par la fonte post-Würmienne. La plaine valaque est largement recouverte de dépôts de lœss.
Climat
La position de la Roumanie lui confère un climat continental, marqué en Valachie et en Moldavie, plus modéré en Transylvanie. Des hivers longs et parfois sévères (de décembre au début mars), des étés chauds (de juin à début septembre), et un automne prolongé (septembre à novembre) sont les saisons principales, avec une transition rapide entre le printemps et l'été. Le climat est moins contrasté près de la mer Noire : on parle d'influences pontiques.
Le climat de la Roumanie selon la classification Köppen et selon Clima României, éd. de l'Académie roumaine, Bucarest 2008.
Vue de satellite en décembre : la Roumanie couverte de neige et les limans gelés.
L'irradiation solaire horizontale en Roumanie, SolarGIS 2011.
La pluviométrie, globalement modeste, est surtout estivale (sous forme d'orages), et il y a parfois de fortes précipitations en automne. La déforestation et un urbanisme très insouciant des considérations environnementales, ont accentué les contrastes, tant thermiques que pluviométriques, de sorte que des alternances canicule/gel et sécheresse/inondations se sont mises en place. Les températures sont généralement plus élevées en ville : si, dans la "plaine valaque", la température moyenne en janvier est généralement de −8 °C et la température moyenne en juillet est de 24 °C, à Bucarest en revanche, où depuis quarante ans les constructions massives en béton et verre prolifèrent au détriment des zones pavillonnaires et des jardins, les moyennes sont plutôt de −2 °C en hiver, et de 29 °C en été, avec des pointes de plus en plus fréquentes à 35 °C, voire 40 °C.
↑Faute de comprendre ce qu'est une région historique, les ultranationalistes continuent à y voir des revendications irrédentistes, car pour eux l'adjectif românești ne peut signifier qu'« appartenant à la Roumanie » (seule), et pour ceux qui sont convaincus que les roumanophones n'ont pas d'histoire avant 1856, il ne peut y avoir d'« héritage historique commun » (par exemple la Hongrie et la Roumanie se partageant des régions historiques comme le Banat ou le Körösvidék-Crișana). C'est pourquoi ils mènent une guerre d'édition pour enlever cette carte partout où ils le peuvent.