Il y crée le 21 octobre 1858 son opérette d’opéra bouffe la plus célèbre Orphée aux Enfers (en deux actes, sur un livret d'Henri Crémieux et Ludovic Halévy) avec un immense succès qui consacre sa gloire dans le monde entier, avec de prodigieuses recettes, dans un décor féerique de grand spectacle, avec un important casting, des costumes somptueux (de bas noirs, porte-jarretelles, et frou-frou) dans un décor de Gustave Doré[2], sur le thème de la folle histoire de crise de couple et de divorce d'Orphée et Eurydice[3], des dieux de l'Olympe en révolte, et d’Enfersorgiaques où chacun ne pense qu’à son propre plaisir festif et libertin[4]...
Son « Galop infernal d'Orphée aux Enfers » est inspiré entre autres des cancans en vogue des années 1820, et chahut-cancan de 1836... « Ce bal est original, d’un galop infernal, donnons tous le signal, vive le galop infernal !, Amis, vive le bal ! La la la la la la » (chanté en chœur par les dieux de l'Olympe Pluton, Jupiter, Vénus, et Eurydice)[5].
Cette opérette extravagante, provocatrice, impertinente, caustique, insolente, à l'humour saignant, au rythme infernal et jubilatoire, est une parodie satirique des précédentes versions lyriques du mythe d'Orphée, et de la vie des dieux de l'Olympe de la mythologie grecque[6], et indirectement du Second Empire de l'empereur Napoléon III, et d'une partie de la société parisienne frivole et canaille à la recherche du plaisir à tout prix de son époque (proche de celle décrite caricaturalement dans son opéra bouffe La Vie parisienne de 1866 où d'autres galops vont être composés, notamment Feu partout, lâchez tout, final de l'acte 3[7]). Elle choque et scandalise profondément une partie du public de l'époque pour « outrage public à la pudeur et à la morale ». L'empereur Napoléon III assiste personnellement au spectacle en avril 1860, et salue le talent d’Offenbach[8], à la suite de quoi il fait donner la nationalité française sur ordre personnel au compositeur d'origine allemande, puis le décore l'année suivante de l'ordre de Chevalier de la Légion d'honneur.
1997 : Titanic de James Cameron : musique jouée par l'orchestre, dans les moments critiques du naufrage. Un passager de 3e classe dit à ce moment-là « De la musique pour me noyer, je sais que je suis en 1re classe. »