Il existait jusqu'au milieu du XXe siècle deux autres lignes ferroviaires qui partaient de la gare : la ligne de Morlaix à Carhaix, à voie métrique, qui bifurquait de la ligne côté Paris après le viaduc, et le raccordement au port de Morlaix, à voie normale, qui partait au nord vers Saint-Martin-des-Champs, puis faisait demi-tour (près de l'actuelle maison de retraite Saint-François) en empruntant l'ex-RN169 jusqu'au port de Morlaix (d'où partait la ligne à voie métrique Morlaix-Primel (Plougasnou)-Lannion). Ces deux voies sont remplacées par la suite par des voies vertes.
Histoire
Le bâtiment voyageurs vus des quais, avec notamment la marquise du premier quai.
Restructuration et pôle d'échange multimodal (PEM)
Au début des années 2010, le projet de Bretagne Grande Vitesse commence à se mettre en place. Ce projet inclut dans ses grandes mesures la rénovation des lignes régionales de la région Bretagne en parallèle de la construction d'une ligne à grande vitesse (LGV) entre Le Mans et Rennes. Dans le projet, les gares sont associées pour être modernisées et accueillir dans de meilleures conditions les voyageurs, leur nombre étant prévu à la hausse sur la décennie 2020[5]. C'est dans ce contexte que Morlaix Communauté et ses partenaires, telles les villes de Morlaix et de Saint-Martin-des-Champs, créer un « comité de pilotage pôle gare ». En janvier 2011, le comité de pilotage du pôle gare adopte un projet de « pôle d'échange multimodal » (PEM), malgré des désaccords entre Morlaix Communauté et la ville[6].
accueillir de manière optimale les voyageurs et accompagner leur augmentation ;
faciliter les accès à la gare et les échanges multimodaux (piétons, cyclistes, bus, car, taxi, train) ;
élaborer un projet d'aménagement et de développement du quartier dit de la gare, notamment par la réunion de la partie urbaine nord séparée de la partie sud par la gare elle-même.
Pour le bâtiment voyageurs, des travaux de réfection et de mise aux normes, notamment pour les personnes à mobilité réduite (PMR), sont alors lancés. Un espace de commerce plus grand voit le jour (100 m2 contre 10 auparavant)[8]. L'accès à la gare en lui-même est revu et conçu afin de répondre aux nouvelles normes du moment, notamment en matière de handicap. Les quais sont refait à neuf et mis aux normes. La nouvelle signalétique des gares de Bretagne est à l'occasion installée progressivement. Le bâtiment voyageurs est alors en travaux entre et [7].
Pour la partie plus urbaine, les aménagements prévus sont multiples. Dans la première phase, une passerelle voyageurs doit être édifiée. Le , l'ancienne gare aux marchandises est démolie[9]. Les éléments composants le tablier, fabriqués en Suisse, arrivent en gare de Morlaix à la fin [10]. À la suite de retards, la pose effective du tablier ainsi que de l'aile (toit) de la passerelle se déroule dans la semaine du 14 au . L'aile est précisément déployée le et à cette occasion le public est convié à la pose dans un espace réservé[11]. Son installation, qui devait s'étendre entre et , prend du retard en raison de problèmes de soudures, mais est ouverte au public le [12],[13].
Deux parkings sont aménagés côté nord, d'une capacité de 200 et de 71 places, ce dernier pour les abonnés TER possédant une carte Korrigo[8]. En tout, 387 places de parking sont proposées aux voyageurs et aux riverains[8]. La partie sud de la gare est aménagée sous forme d'espaces réservés aux transports, au public et aux taxis. La gare routière y est maintenue mais réorganisée. Le parvis de la gare y est également restructuré afin de facilité son insertion dans l'espace urbain[7],[8]. La couleur des dalles est censée rappeler le côté marin de la ville de Morlaix (référence au sable).
Le nouveau pôle d'échange multimodal (PEM) est inauguré le , en présence de 300 invités[14]. La gare LGV commence dans les faits à fonctionner dès le , l'inauguration officielle ayant lieu en septembre[15]. Si les festivités commencent vers 13 h 30, l'inauguration officielle débute à 17 h avec la révélation de l'œuvre Samare, une statue du sculpteur Guillaume Castel[14].
Au départ, le PEM est chiffré à 13,1 millions d'euros, Morlaix Communauté en supportant 41,90 % et la région 22,93 %. In fine, le PEM aura couté 15,7 millions d'euros HT (parking, bâtiment voyageurs, etc.), dont 57,6 % ont été pris en charge par Morlaix Communauté. La passerelle eut un coût de 5,9 millions d'euros. Les festivités pour l'inauguration revinrent à 97 000 euros[16].
Le quartier de la gare
En prolongement de cette rénovation de la gare, c'est tout le quartier de la gare qui a droit a une refonte. Un bâtiment de deux étages avec parking souterrain doit prendre place à l'est du parvis pour le fermer. Il remplace ainsi d'anciens bâtiments appartenant à la SNCF. Le deuxième étage doit normalement abriter un restaurant avec une vue de 360° sur la ville. Initialement, le projet est évalué à 6,5 millions d'euros[17].
En haut de la rue Gambetta, un projet surnommé « Gambetta Est » devait faire émerger un pôle santé. Après l'alternance municipale de juin 2020, la nouvelle municipalité abandonne l'idée pour le remplacer par un projet d'immeuble d'habitations, orienté vers les seniors, les étudiants et les familles. Ces logements devraient sortir de terre entre 2024 et 2025[18],[17].
Fréquentation
De 2015 à 2022, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[19].
Année
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Voyageurs
543 195
550 739
580 379
551 004
607 843
411 383
563 262
739 465
Voyageurs et non voyageurs
678 993
688 424
725 474
688 755
759 804
514 229
731 510
960 345
Entre le et l'inauguration officielle de la gare le de la même année, le trafic a augmenté de 19 %, ce qui représente près de 10 000 voyages supplémentaires durant les mois de juillet et d'[15].
Service des voyageurs
Accueil
La gare dispose d'un bâtiment voyageurs avec guichets ouverts tous les jours[20].
Desserte
Les TGV (marques TGV inOui et Ouigo) de la ligne Paris-Montparnasse - Rennes - Brest desservent la gare à raison de sept aller-retour quotidiens. Ils relient généralement Paris en 3 h 10. Morlaix est également desservie[21] par des trains TER Bretagne qui circulent sur la ligne 1 (Rennes - Saint-Brieuc - Brest), la ligne 21 (Saint-Brieuc - Morlaix - Brest), la ligne 22 (Morlaix - Landerneau - Brest) et la ligne 23 (Morlaix - Roscoff).
Intermodalité
La gare est desservie par les lignes 1, 3, 20, 28, 30, 40 et 70 de Linéotim et le pôle d'échange multimodal propose 387 places de parking pour véhicules légers[14].
Pendant un temps, il fut envisagé de mettre en activité un ascenseur oblique permettant d'effectuer en deux minutes le trajet reliant la gare à la ville basse en utilisant un tunnel construit au début du XXe siècle. En 2013, une étude de faisabilité pour une mise en service éventuelle, commandée par la municipalité du moment, rend un avis positif. Dans le cadre du plan gouvernemental « Action Cœur de ville », Morlaix devait recevoir une aide financière pour effectuer la mise en travaux[22]. Le changement de municipalité en juin 2020 abandonne le projet au profit d'une desserte par navette électrique gratuite, sans remettre en cause le plan « Action Cœur de Ville ».
↑François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le Second Empire, t. 3 (1864-1870), Paris, Palau, , 239 p. (ISBN2-9509421-3-X), « 8.5. Guingamp-Brest : 26 avril 1865 », p. 49-50.
↑Annales des ponts et chaussées: Mémoires et documents relatif à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, Numéro 62, Partie 1, Volume 1, A. Dumas, 1892 extrait en ligne (consulté le 17 avril 2011).
Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, Paris, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN978-2-918758-34-1), « [420/6] Guingamp - Brest et [447] Morlaix - Roscoff », p. 155 et 162.