Elle est mise en service en 1854 par la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France. Au cours du XXe siècle, elle est un important nœud ferroviaire, carrefour de plusieurs axes ferroviaires nationaux (Lyon – Nantes, Lyon – Bordeaux, Paris – Clermont-Ferrand – Nîmes), source de la principale activité économique et humaine de la ville.
La gare se composait à l'époque de seize voies de triage et de cinq voies à quai. Le quai couvert, en acier, est l'œuvre de l'ingénieur Polonceau[5].
Un grand carrefour ferroviaire
Dans le courant du XXe siècle, cette gare était l'un des nœuds ferroviaires les plus importants du Massif central : elle était le carrefour de plusieurs axes nationaux, comme le Nantes – Lyon, le Bordeaux – Lyon, ou des trains de nuit comme le Rhône-Océan reliant Lyon à Quimper. En effet, cette gare était un point de rebroussement pour les relations entre Lyon et Clermont-Ferrand ou Bordeaux[6]. La gare a comme fonction un nœud ferroviaire complet[7]. Avant l'arrivée de la traction diesel, plus de 800 cheminots étaient rattachés à la gare et une cité ouvrière cheminote d'une centaine de logements, principalement de petites maisons mitoyennes fut construite[8]. La gare connaîtra son apogée à la fin des années 1930, peu après la création de la SNCF[8], faisant de Saint-Germain-des-Fossés une « ville cheminote »[8], les familles d'agents de la SNCF y étant alors majoritaires.
En 1975, la gare, du fait de son importance comme nœud ferroviaire, était desservie par des trains vers Paris (les convois les plus rapides vers Paris-Gare-de-Lyon mettaient 3 h 15 min), Clermont-Ferrand (49 min), Lyon (1 h 51 min), Nantes (4 h 19 min) et Bordeaux (5 h 29 min)[9].
En 1982, un poste à relais géographique (PRG), remplaçant les anciens postes d'aiguillage, est installé ; il est alors un des plus performants de France[8].
Les installations électriques 25 kV 50 Hz sont mises en service en 1989, dans le cadre du projet d'électrification de la ligne de Paris à Clermont-Ferrand.
Jusque dans les années 1980, la gare — et son buffet — sont ouverts 24 heures sur 24[8].
Centre de formation
La gare de Saint-Germain-des-Fossés a longtemps été une gare-école qui formait toutes les recrues d'Auvergne[10]. Elle disposait ainsi de simulateurs, de voies réservées à la formation et d'un foyer[10].
Déclin de l'activité
En 1984, la gare de triage est fermée ; en 1990, le centre de tri postal ferroviaire ferme à son tour[8].
Nombre de trains de nuit ont été supprimés dans les années 2000, dont le Rhône-Océan, assurant les relations entre le bassin lyonnais et la façade atlantique, qui desservait cette gare la nuit. Les liaisons entre Lyon et Bordeaux via Montluçon ont été supprimées en 2012 et les circulations entre Nantes et Lyon via Tours ont diminué (il en subsistait entre une et deux par jour en 2014).[réf. nécessaire]
La gare-école a été supprimée[10] et le personnel de la gare a été divisé par deux entre 2000 et 2018[10].
Un pont de contournement ferroviaire ou raccordement, permettant d'éviter un rebroussement sur la liaison entre Lyon et Clermont-Ferrand, a été mis en service fin 2006[8] (les trains du parcours Clermont-Ferrand – Lyon — et retour — ne sont donc plus contraints de passer par la gare proprement dite et ne s'arrêtent donc plus à Saint-Germain-des-Fossés).
La quasi-totalité des trains Téoz, devenus Intercités, qui relient les gares de Paris-Gare-de-Lyon (remplacée maintenant par la gare de Paris-Bercy) et de Clermont-Ferrand, ne s'arrêtent plus à la gare de Saint-Germain-des-Fossés depuis le service annuel 2008. Toutefois, un départ de Clermont-Ferrand le lundi et une arrivée de Paris-Bercy le vendredi continuent de desservir cette gare[réf. nécessaire].
Modernisation de la gare
Dans les années 2000, le parvis de la gare a été réaménagé, avec des arrêts minute et une voie réservée aux véhicules de secours[4].
De 2015 à 2022, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[11].
Année
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Voyageurs
126 217
127 026
127 498
111 599
128 610
94 690
123 219
154 050
Voyageurs et non voyageurs
157 771
158 783
159 373
139 499
160 763
118 363
154 024
192 562
Service des voyageurs
Accueil
Gare[12] SNCF, elle dispose d’un bâtiment voyageurs, avec guichet, ouvert du lundi au vendredi. Elle est équipée d'un automate pour l'achat de titres de transport TER uniquement. La SNCF a décidé de la fermeture des ventes au guichet à compter du [10].
Deux AGC assurent un TER pour Clermont-Ferrand en .
Parking de la gare.
Gare routière.
Service des marchandises
Gare de triage
Cette gare a longtemps été une gare de triage ; l'activité de tri des wagons par gravité n'existe plus, mais néanmoins le faisceau pair est toujours utilisé par le service FRET SNCF pour remanier les trains de marchandises, effectuer des dessertes chez des clients embranchés, assurer des relais.
La gare de triage est implantée sur un remblai d'une dizaine de mètres de hauteur. Le Mourgon a été dévié à plusieurs reprises lors de travaux d'agrandissement de la gare[2].
Déversement de fioul en 2009
Le , un déversement de fioul s'est produit sur la voie no 24 du triage, sur un remblai surplombant le Mourgon, affluent de l'Allier. Il est la conséquence d'un acte de malveillance. 2 500 litres auraient été libérés[2].
Notes et références
↑ a et bReinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, vol. 2 : lignes 601 à 990, Paris, La Vie du rail, , 239 p. (ISBN978-2-918758-44-0), « [750/3] Moulins - Roanne », p. 96.
↑Etienne Auphan, « Les nœuds ferroviaires, phénomène résiduel ou points forts de l'espace régional ? », Espace géographique, t. 4, no 2, , p. 131 (lire en ligne, consulté le ), note 12.
↑ abcdef et gJulien Rapegno, « Le chemin de fer « ça eut payé » à Saint-Germain-des-Fossés (et ça paye encore un peu) », La Montagne, (lire en ligne, consulté le ).