Diplômé en gestion, il obtient son premier emploi dans l'entreprise Gessy Lever (actuelle Unilever) à São Paulo. Mais c'est la musique qui le rend célèbre dans les années 1960, au sein du mouvement tropicaliste.
Carrière
Gilberto Gil commence sa carrière comme musicien de bossa nova, mais se met rapidement à composer des chansons centrées sur l'engagement politique et social, avec son camarade Caetano Veloso. Dans les années 1970, Gil enrichit sa musique de nouveaux éléments, inspirés de la musique africaine et nord-américaine. Continuant sa carrière, il écrit également pour d'autres artistes à l'instar de João Gilberto avec Eu Vim Da Bahia.
En 1969, après la promulgation de l'AI-5 par le régime militaire brésilien instauré en 1964, Gil et Veloso, dont l'importance au Brésil était d'une certaine forme comparable à celle de John Lennon et Paul McCartney dans le monde anglophone, sont taxés de subversion et emprisonnés. C'est en prison que Gilberto Gil commence à s’intéresser aux religions orientales et devient végétarien[1],[2]. Une fois relâchés, Gil et Veloso s'exilent tous deux à Londres. Gilberto Gil joue alors avec les groupes Yes, Pink Floyd et Incredible String Band, tout en continuant sa carrière solo.
Dans les années 1970, il fait une tournée aux États-Unis et enregistre un album en anglais. En 1977, il participe au FESTAC 77, un festival des cultures et arts noirs et africains qui se tient à Lagos, au Nigeria, et réunit près de 60 nationalités[3]. Il travaille aussi avec Jimmy Cliff et sort en 1980 une version portugaise de No Woman, No Cry (en portugais, Não chores mais) le succès de Bob Marley & The Wailers, qui introduisit le reggae au Brésil, et y connut également le succès. L’un de ses plus grands succès est le titre Toda menina baiana de 1979.
Il continue à enregistrer des disques et à donner des concerts, mais s'implique également dans diverses causes sociales. À la fin des années 1980, il se lance en politique et devient conseiller municipal à Salvador, sa ville natale. Son album de 1993, Tropicália 2, avec Caetano Veloso comporte une chanson de Jimi Hendrix, Wait Until Tomorrow, et est considéré comme l'un de ses meilleurs depuis la fin des années 1960.
Quand le président Lula da Silva est élu en janvier 2003, il choisit Gilberto Gil pour être son ministre de la Culture. Ainsi, Gilberto Gil devient le deuxième Noir (descendant d'esclaves) à rentrer dans un gouvernement brésilien après le footballeur Pelé en 1995. En tant que ministre de la Culture, il intègre les licences Creative Commons sur le site de son ministère ; cette disposition sera révoquée par sa successeure Ana de Hollanda en 2011[5].
Gilberto Gil, ministre de la Culture du Brésil, en 2007.
Le 30 juillet 2008, Gilberto Gil démissionne de son poste de ministre de la Culture pour retourner à sa carrière de musicien[1]. Son successeur est Juca Ferreira, qui lui-même en janvier 2011 sera remplacé par une musicienne et chanteuse, Ana de Hollanda.