Lorsque l'État belge est devenu de facto indépendant des Pays-Bas en 1830, il englobait initialement également l'est du Limbourg (à l'exception de Maastricht occupée par les Pays-Bas) et l'est du Luxembourg (à l'exception de la ville de Luxembourg occupée par la Prusse). Le jeune État revendique également le Brabant septentrional et la Flandre zélandaise, mais ne parvient pas à conquérir ce territoire. En 1839, les frontières de la Belgique furent officiellement reconnues, mais elle dut renoncer à l'est du Limbourg et au Luxembourg. Le sentiment irrédentiste vis-à-vis de ces territoires demeure cependant puissant ; même le roi Léopold II envisageait d’envahir le nord[5].
La grande Guerre
Après la Première Guerre mondiale, l'irrédentisme belge est redevenu d'actualité car les revendications qu'il impliquait étaient considérées comme faisant partie des réparations de guerre. Les Belges considéraient les actions des Pays-Bas pendant la guerre comme de la collaboration et, de ce fait, l'État belge revendiquait à nouveau la Flandre zélandaise et le Limbourg néerlandais. Après négociations, la Belgique n'a obtenu que le territoire allemand d'Eupen-Malmedy — ce, grâce au traité de Versailles. Cette évolution peut donc être considérée comme le premier et le seul succès obtenu par les irrédentistes belges sur le continent européen.
En 1919, le Luxembourg organise un référendum qui aurait pu conduire un Belge à monter sur le trône, mais celui-ci a été rejeté par sa population[6]. Malgré tout, la Belgique et le Luxembourg négocient peu après une Union économique, conduisant à rapprocher les deux États.