Construit au Japon, mais sur une conception encore fortement marquée par l'ingénierie britannique, il disposait du même armement que les navires de classe Fusō, mais ses pièces étaient réparties de manière à dégager plus d'espace. En 1926-1928, le mât avant fut amputé de sa partie haute et la partie basse se couvrit de passerelles et plates-formes. Il reçut des pistes pour avions, installées sur deux de ses tourelles. En 1934-1936, le Hyūga repassa, comme le Ise un an plus tard, en cale sèche pour d'importants travaux de modernisation assez semblables à ceux menés avec les deux Fusō. Ils en émergèrent plus longs, larges et lourds, plus rapides, avec des pièces à la portée augmentée et une artillerie antiaérienne importante. Son mât tripode avant avait cédé la place à une tour rigide, moins haute toutefois que celle du Fusō.
Seconde Guerre mondiale
Au début de la guerre du Pacifique, le Hyūga est l'un des cuirassés de la Flotte combinée ancrée à Hashira-jima. Le , il prend la mer pour les îles Bonin avec son sister-ship l'Ise, formant la troisième division, en compagnie du Nagato et de son sister-ship Mutsu, formant la première division, dans le cadre de l'opération Z (attaque de Pearl Harbor). Le groupe retourne dans la Flotte combinée ancrée à Hashira-jima le , où il stationne jusqu'au raid du contre une base japonaise sur l'île de Marcus (île Minamitori), à 1 200 milles (1 900 km) au large des côtes du Japon. À la suite du raid, commandé par le vice-amiralHalsey et la Task Force 16, les navires de la MIJ partent à la recherche des avions américains, sans résultats. En avril, Halsey stationne avec le porte-avionsUSS Hornet à 650 milles (1 050 km) des îles japonaises, pour lancer le un raid sur Tokyo. Le , 2 hydravions de reconnaissanceNakajima E8N sont catapultés, mais ne trouvent pas les porte-avions américains. L'escadre patrouille jusqu'à 600 milles au large du Japon, sans succès, puis fait demi-tour et arrive à Hashira-jima le .
En mai 1942, lors d'un exercice d'artillerie avec le Nagato, le Mutsu et le Yamashiro, la culasse gauche de la tourelle no 5 du Hyūga explose, menaçant la soute à munitions, pouvant provoquer la perte du navire. Cinquante et un membres d'équipage meurent dans l'explosion ; ses deux magasins arrière sont rapidement inondés pour éviter une nouvelle explosion plus dévastatrice. Envoyé à l'arsenal naval de Kure, sa tourelle n'est pas remplacée. Une tôle circulaire en acier est soudée sur la barbette et quatre canons antiaériens à montage triple de 25 mm sont installés. Le , il reçoit également un prototype du radar type 21 et effectue des tests concluants de concert avec l'Ise.
Après la bataille de Midway, et les pertes terribles que subit la marine nippone, l'amirauté décide de le convertir en porte-avions hybride, moitié porte-avions et moitié cuirassé, en ajoutant un pont d’envol à l’arrière. Reconstruit à l'arsenal naval de Sasebo du au , il dispose sur toute la partie arrière, après la superstructure et les deux tourelles centrales, d'un vaste hangar blindé avec un ascenseur et plusieurs catapultes, capable de mettre en œuvre 8 bombardiers en piquéYokosuka D4Y et 14 hydravionsAichi E16A. Les hydravions pouvaient également être hissés à bord avec une grue. Afin de gagner en stabilité et d'augmenter la vitesse, on supprima ses dernières pièces de 155 mm en barbettes, tandis que son artillerie AA passait à 57 pièces de 25 mm. Son déplacement à pleine charge redescendit à 38 000 tonnes et son autonomie diminua du fait de la présence de hangars à la place de citernes à mazout arrière. Son équipage se composait dorénavant de 1 463 hommes.
En , à la veille de la bataille de Leyte, il avait 104 canons de 25 mm en 52 affûts doubles, 6 lance-roquettes de 28 fusées chacune contre-avions, ses catapultes et ses avions enlevés. C'est dans cet état qu'il participe à la fameuse bataille du cap Engaño, en faisant partie de la « flotte appât » commandée par le vice-amiralOzawa, et destinée à attirer le gros des forces américaines, la Task Force 38 de l'amiral Halsey. Le 25 au soir, après cinq vagues d'assaut des avions américains, l'Ise et le Hyūga survivront à la faveur de la nuit, tout le reste de l'escadre d'Ozawa étant coulée ce jour même et les deux jours suivants.
(en) Hansgeorg Jentschura, Dieter Jung et Peter Mickel (trad. de l'allemand par Antony Preston & J.D. Brown), Warships of the Imperial Japanese Navy, 1869–1945 [« Japanischen Kriegsschiffe, 1869-1945 »], Annapolis, Maryland, United States Naval Institute, (ISBN978-0-87021-893-4, OCLC34017123)
Hans Lengerer, « Battleships Ise and Hyûga – Part I », Contributions to the History of Imperial Japanese Warships, no Paper I, , p. 4–30(inscription nécessaire)(contact the editor at lars.ahlberg@halmstad.mail.postnet.se for subscription information)
Hans Lengerer, « Battleships Ise and Hyûga – Part II », Contributions to the History of Imperial Japanese Warships, no Paper II, , p. 4–17(inscription nécessaire)
Hans Lengerer, « Battleships Ise and Hyûga – Part III », Contributions to the History of Imperial Japanese Warships, no Paper III, , p. 4–24(inscription nécessaire)
Hans Lengerer, « The Japanese 14"-Gunned Battleships: An Abstract of the Fusō and Ise Classes – Part I », Contributions to the History of Imperial Japanese Warships, no Paper X, , p. 5–42(inscription nécessaire)
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Rohwer, Jurgen, Chronology of the War at Sea, 1939–1945 : The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN1-59114-119-2)
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