Il est membre des Forces armées canadiennes de 1956 à 1966 et il enseigne à l'Université York de Toronto de 1966 à 1996 où il occupe les fonctions de professeur émérite distingué en histoire.
Créée en 2011, la revue semestrielle canadienne The Dorchester Review publie ses articles liés à l'histoire et la politique.
Granatstein et la guerre des historiens
Polémiste et fervent partisan de l'histoire narrative traditionnelle qu'il défend avec ardeur lors de conférences, dans ses livres, la presse écrite et les médias audiovisuels, J. L. Granatstein publie en ce sens son ouvrage peut-être le plus connu : Who Killed Canadian History? (« Qui a assassiné l'histoire du Canada ? »)[5],[6]. Il y exprime son inquiétude devant l'ignorance généralisée de l'histoire parmi les étudiants et face à une nouvelle génération d'historiens sociaux qu'il accuse des distorsions historiques dont il se plaint. Il écrit à propos d'une guerre idéologique qui ferait rage au sein des facultés d'histoire :
« Alors que les vieux mâles blancs unifiaient leurs forces dans la contre-offensive, la guerre qui en découla se traduisit par de lourdes victimes, beaucoup d'effusions de sang et de vastes pertes de temps et d'énergie. Les historiens politiques avaient la conviction que le récit avait toute son importance, la chronologie toute sa place et que l'étude du passé ne saurait faire l'impasse sur la personnalité des dirigeants ni la nature des nations placées sous leur coupe. Les historiens sociaux voyaient peu d'intérêt peu dans l'histoire des « élites » et presque aucun dans l'histoire politique, sauf pour dénoncer la répression des gouvernements et des affaires du Canada... Il fallait un coupable. Le Canada s'était rendu coupable de génocide contre les Indiens, de bombardement contre l'Allemagne, de viol écologique du paysage, etc. Leur but était d'utiliser l'histoire, ou l'interprétation que les sociaux en avaient, pour guérir les hommes blancs de leur sentiment de supériorité[a]. ».
-- J. L. Granatstein, Who Killed Canadian History? (1998), p. 59[7]
↑NdT. Soit J. L. Granatstein en VO : "As the old white males rallied themselves and fought back, the resulting war produced heavy casualties, much bloodshed, and vast expenditures of time and effort. The political historians believed that narrative was important, that chronology mattered, and that the study of the past could not neglect the personalities of the leaders and the nations they lead. The social historians had no interest in the history of the "elites" and almost none in political history, except to denounce repressiveness of Canadian governments and business. ... Blame had to be allocated. Canada was guilty of genocide against the Indians, the bombing of Germany, the ecological rape of the landscape, and so on. Their aim was to use history, or their version of it, to cure white males of their sense of superiority."
↑(en) Ben Rose, « Handsome Granatstein house was demolished 1999 », : « One of Mandel Granatstein’s descendants is Jack Granatstein, former history of professor at University of Toronto. »
↑(en) Granatstein, Jack L., Who Killed Canadian History (1998) p 59 cité par Peter Farrugia, ed. (2005). in The River of History: Trans-national and Trans-disciplinary Perspectives on the Immanence of the Past. University of Calgary Press. p. 9
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