Avant d’entrer dans la Compagnie de Jésus à l'âge de 22 ans (le ), Nicolaï exerçait déjà le métier de peintre. Il aurait commencé l’apprentissage de la peinture à l'âge de 12 ans. Ayant prononcé ses vœux de religion en 1629, Nicolaï est d'abord infirmier au collège de Huy (où il s'occupa des pestiférés durant l'épidémie de 1626-27) puis réfectorier au collège de Liège. À partir de 1639, il exerce à nouveau son métier et talent de peintre jusqu'à sa mort, à Namur le .
Mais c’est surtout à la ville de Namur que Nicolaï est identifié. Il assure toute la décoration intérieure de l’église du collège jésuite[1], construite de 1621 à 1645 par un autre frère jésuite, l'architecte Pierre Huyssens. L’église s'appelait alors Saint-Ignace (devenue paroisse et rebaptisée Saint-Loup en 1777). Un cycle de toiles ayant pour thème la Vierge Marie se trouve encore à Saint-Loup : le mouvement des personnages, les draperies et riches tissus, comme la présence quasi obligatoire d'un caniche suggèrent indubitablement Rubens. Pour certaines toiles, on pourrait même parler de simples copies.
Neuf toiles de Nicolaï se trouvant maintenant dans la cathédrale Saint-Aubain de Namur proviennent toutes de l’église Saint-Loup. En 1774, lorsque, par suite de la suppression de la Compagnie de Jésus, les jésuites durent quitter collège et église, les chanoines de la cathédrale en achetèrent une série de toiles. Elles venaient à point pour décorer la cathédrale dont la construction s'était achevée sept ans auparavant (1767). Parmi elles, une Vocation de Saint Matthieu dont la composition est nettement inspirée du tableau du Caravage qui se trouve dans l’église Saint-Louis (à Rome), même si le style iconographique et le caractère plus dramatique sont d'influence rubénienne.
Bibliographie
Michel Lefftz, Les tableaux du frère Jacques Nicolaï, dans Les Jésuites à Namur 1610-1773, Namur, 1991
Notes et références
↑Maintenant Athénée royal François Bovesse, mais toujours situé à la 'rue du collège'...