Jean Fabry[1] est le fils d'Auguste Fabry (né le 9 juillet 1851 à Montpellier dans l'Hérault), négociant et d'Isabelle Duclos (née le 17 juillet 1852 à Villefranche-de-Rouergue). Ses parents se sont mariés le 19 juillet 1875 à Villefranche-de-Rouergue[2].
Jean Fabry se marie le 24 août 1907 à Serres (Hautes-Alpes) avec Hélène Unal (née le 2 juin 1885 à Montpellier - décédée le 28 septembre 1963 à Saint-Mandé (Val-de-Marne), fille de Gabriel Unal (né le 3 septembre à Millau (Aveyron), magistrat, président de chambre à la Cour d'appel de Montpellier, chevalier de la Légion d'honneur), ils sont parents de trois enfants[2] :
André Fabry (né le 9 septembre 1909 - décédé en 1966), marié avec Marie-Paule Angot (fille d'André Angot, administrateur de compagnies d'assurances)[4], dont postérité ;
Claude Fabry (né le 9 août 1921 - décédé le 5 juin 2008) ;
novembre 1916 : Jean Fabry refuse sa mise en retraite et prend le commandement du 3e bureau du Gouvernement militaire de Paris, puis est chargé d'établir l'École d'officiers d'État-major à Senlis.
15 avril - 22 mai 1917 : Participe à la mission Viviani-Joffre aux États-Unis. Il est très apprécié des Américains, qui le surnomment le « Blue Devil of France » (Diable bleu de France : surnom donné à un chasseur alpin)[7].
Un fidèle ami du Maréchal Joffre
Jean Fabry à droite du Maréchal Joffre
Il est un ami très proche du Maréchal Joffre et il est présent quand ce dernier décède…. Il recueille les dernières paroles du Marechal expirant « Fabry l’Amérique »
Au décès du Maréchal, il reprend sa plume pour publier en 1931 : Joffre et son destin et, outre ses articles quotidiens, de nombreuses préfaces à des livres consacrés à la guerre, notamment à la traduction de La Guerre de Ludendorff. Il détaille les manœuvres politiques qui ont entrainé la chute de Joffre et la corruption d´esprit qui règne à l’époque….
Il est l’instigateur de la mise en place d’une statue équestre du maréchal Joffre, inaugurée le 10 juin 1939 sur les champs de Mars en face de la tour Eiffel.
Il la finance grâce aux fameux carnets de timbres à l’effigie du Marechal (timbre Joffre souscription nationale 50 c) qui rencontre une énorme succès auprès des Français.
Carrière journalistique et politique
À la fin de la guerre, avec 95 % d'invalidité, il est forcé d'accepter sa mise à la réforme. Il mène ensuite une double carrière de journaliste et d'homme politique. Il devient journaliste en 1918, collaborant à Oui (sous le pseudonyme de Bouchavesnes puis sous son nom à partir de , date où il devient le co-directeur de cet éphémère quotidien[8]) et à L'Avenir début 1919. Il est nommé par Léon Bailbyrédacteur en chef du quotidien de centre-droitL'Intransigeant en [9]. Lorsque Léon Bailby perd le contrôle du quotidien fin 1932, racheté par l'homme d'affaires et député Louis Louis-Dreyfus, plus à gauche que Jean Fabry, ce dernier obtient de conserver son poste, ce que L'Humanité dénonce en publiant des lettres de Jean Fabry[10]. Il devient le directeur du journal de décembre 1936 à octobre 1938.
Il collabore ensuite à d'autres périodiques de droite, au quotidien Le Matin de 1938 à 1940 puis à l'hebdomadaire Gringoire du 1939 à 1944.
L'Alliance républicaine démocratique (ARD) soutient sa candidature en 1919 et le compte comme un de ses élus. Il intègre ensuite le comité directeur de ce parti de centre-droit.
Jean Fabry est le représentant de la France à la Commission des armements (en remplacement de René Viviani) de la Société des Nations de 1922 à 1924 et prend part aux travaux aboutissant au projet de « traité d'assistance mutuelle ». Il devient ministre des Colonies dans le troisième cabinet de Raymond Poincaré du au 1er juin 1924. Il est membre de la délégation française à la Conférence pour la réduction et la limitation des armements à Genève en 1932.
Ami, conseiller et collaborateur d'André Maginot, il a en partie inspiré la politique défensive portée par ce dernier, c'est-à-dire la fortification des frontières de l'Est (ligne Maginot). Le , Jean Fabry devient ministre de la Défense nationale et de la Guerre dans le premier cabinet formé par Édouard Daladier, mais il donne sa démission dès le , estimant que la mesure du ministre de l'IntérieurEugène Frot de décider le déplacement du préfet de police de ParisJean Chiappe a été prise sans motifs sérieux. Il retrouve son portefeuille de la Guerre le dans le quatrième cabinet de Pierre Laval. Il établit alors un plan de construction de chars. C'est qu'il a été progressivement convaincu de la nécessité de se doter de cette arme, sans pour autant préconiser une stratégie offensive. Il demeure cependant pacifiste. Un pacifisme d'ancien combattant doublé dans le seconde moitié des années 1930 d'un néo-pacifisme de droite, hostile au Parti communiste qu'il abhorre[13]. Un Parti communiste qui le combat alors violemment[14].
Il vote le les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et se met à chanter les louanges du maréchal dans les colonnes de Gringoire[15]. Il se vante d'exercer une certaine influence sur le maréchal[16], qui le convie parfois à sa table à Vichy[17]. Il est nommé en membre du Conseil national institué par le régime de Vichy. Il préside une sous-commission de sa Commission de l'information générale[18]. Encore hostile au communisme, il écrit en à Pierre Laval une note désignant l'URSS comme l'ennemi no 1 et estimant que l'Allemagne est seule capable de préserver la France du danger communiste. Il faut donc l'aider « à abattre Moscou »[16]. Il se recueille le 29 juin 1944 devant le catafalque d’Henriot et signe le registre de deuil, avec de Brinon, Doriot, Paul Marion[19].
Il est déclaré inéligible à la Libération en raison de son vote du . Il est membre d'un Comité d'honneur pour la libération de Pétain, constitué en 1948[20] et il collabore aux Écrits de Paris en 1947[21].
Jean Fabry est décédé le 1er juin 1968[22] à Montreuil et fut inhumé à Rothéneuf.
De la place de la Concorde au cours de l'Intendance (-), Paris, Les Éditions de France, 1942, 246 p.
Le Front humain, Vers une constitution française, 1945
J'ai connu.., 2 volumes, Paris, Descamps, 1960, 238 p.
Sources
« Jean Fabry », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
Rosemonde Sanson, L'Alliance républicaine démocratique et les militaires. Le colonel Jean Fabry, un des leaders de l'Alliance démocratique, dans Olivier Forcade, Eric Duhamel, Philippe Vial (dir.), Militaires en République: les officiers, le pouvoir et la vie publique en France, Publications de la Sorbonne, 1999
« Un des héros les plus fêtés aux côtés du maréchal est son chef de cabinet, le lieutenant-colonel Fabry, que partout maintenant on appelle le « Blue Devil of France » (le Diable bleu de France). […] Aux yeux des Américains, il symbolise tous les Diables bleus ; il est le « Diable bleu » par excellence. »
↑Georges Vidal, La Grande illusion ? Le Parti communiste français et la Défense nationale à l'époque du Front populaire, 1934-1939, Presses universitaires de Lyon, 2006, p. 160-161