Ce sont 169 nations et 9 356 athlètes (dont 2 704 femmes) qui prennent part à 257 épreuves dans 23 sports, dont le baseball et le badminton qui sont inscrits officiellement au programme de ces jeux de Barcelone.
Ces Jeux sont marqués par la fin de l’amateurisme, à l'image du tournoi de basket-ball, et par la commercialisation à son maximum de l’événement, avec pour symbole le prix exorbitant des droits de télévision.
Le logo officiel des Jeux de Barcelone[4] fut dessiné par l'artiste espagnol Josep Maria Trias. Il représente un athlète en plein effort au-dessus d'un obstacle (les anneaux olympiques). La couleur bleue évoque la Méditerranée, le rouge est le symbole de la vie. Les bras ouverts dessinés en jaune sont signe d'hospitalité.
La torche olympique[5], créée par l'artiste André Ricard, reprend sur la poignée l'emblème des Jeux. Il porte l'inscription « XXV Olimpiada Barcelona 1992 » (25e olympiade Barcelone 1992).
La médaille olympique[6], d'un diamètre de 56 mm, représente la déesse de la Victoire sur l'avers, et l'emblème officiel des Jeux sur le revers. Elle est l'œuvre du sculpteur Xavier Corberó.
Le Parc olympique de Montjuïc, matérialisé par l'Anneau olympique de Montjuïc, comprend les principaux sites des compétitions, dont le Stade olympique Lluís-Companys accueillant les épreuves d'athlétisme et les cérémonies d'ouverture et de clôture. Parmi les autres enceintes sportives figurent le Palau Sant Jordi (gymnastique, volley-ball et handball), la Piscine Bernat Picornell (natation et water-polo), l'Institut National d'Éducation physique de Catalogne (lutte), le Palais de sports de Barcelone (gymnastique rythmique et volley-ball), le Palais de la métallurgie (escrime), la Piscine municipale de Montjuïc (plongeon et water-polo) et le Pavillon de l'Espagne industrielle (haltérophilie).
Le Parc de Mar comprend le Port olympique de Barcelone situé dans le district de Sant Marti, le Pavillon de la Mar Bella (badminton) et la Salle multisport Estació del Nord (tennis de table). Dans le quartier Diagonal, des matchs de football sont disputés dans le célèbre Camp Nou et au Stade de Sarrià. Le judo est disputé au Palais Blaugrana, les compétitions équestres au Reial Club de Polo. Dans le quartier de La Vall d'Hebron, sont situés le Vélodrome, le Centre archer olympique, le Centre de tennis ainsi qu'un Pavillon de volley-ball.
Le prince Felipe de Bourbon, héritier du trône, est le porte-drapeau de la délégation espagnole ; il participe en tant que sportif aux épreuves de voile. La vasque olympique est allumée par une flèche embrasée tirée par l’archer paralympique espagnol Antonio Rebollo. La cérémonie se termine par une pluie de feux d’artifice.
Contexte politique et nations participantes
L'année 1991 est marquée par une multitude d'événements politiques avec le démantèlement de l’Union soviétique, la fin de la politique d'apartheid en Afrique du Sud et la guerre qui fait rage en ex-Yougoslavie. Dans ce contexte mondial, le Comité international olympique souhaite réunir le plus grand nombre de pays pour réaliser des jeux universels.
Alors que l’apartheid est toujours présent en Afrique du Sud, le CIO reconnaît officiellement son comité olympique[9] le et demande aux dirigeants de mettre fin à la discrimination dans le sport. Malgré de fortes tensions dans le pays, notamment avec le massacre en juin de 46 noirs au sud de Johannesburg, le Congrès national africain, principal parti d'opposition au gouvernement, n'oppose pas de veto à l'envoi d'une délégation nationale sud-africaine aux jeux de Barcelone, dans laquelle figurera une minorité de noirs. L'Afrique du Sud fait ainsi son retour aux Jeux olympiques après 28 ans d'absence.
L’URSS étant démembrée depuis 1991[10], plusieurs de ses nations effectuent leur retour aux jeux telles l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, comités reconnus depuis 1991. Les autres pays soviétiques éclatés reconnus par le CIO le participent quant à eux sous le nom d’une équipe unifiée : la Communauté des États indépendants (CEI). Tous les athlètes de cette délégation défilèrent sous la bannière olympique.
L'année 1991 est marquée par le conflit dans les pays des Balkans[11]. La Yougoslavie, sous sanctions internationales de l’ONU, ne peut participer aux Jeux olympiques. Le Comité international olympique propose que la Serbie concoure comme équipe indépendante sous la bannière et l’hymne olympiques. Une soixantaine d’athlètes participèrent par conséquent aux compétitions sans avoir le droit de défiler lors des cérémonies d’ouverture.
Après la chute du mur de Berlin, une seule Allemagne se présente à Barcelone, une première depuis les Jeux olympiques d'été de 1964 (de 1952 à 1964, la RFA et la RDA concouraient au sein d'une seule équipe olympique allemande, malgré la Guerre froide). L’Albanie, libérée de sa dictature, fait son retour après 20 ans d’absence. Quatre pays ayant obtenu leur indépendance entre 1990 et 1992 font leur première apparition aux Jeux olympiques : la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Namibie[12] et la Slovénie.
La trêve olympique[13] demandée par le pape Jean-Paul II n’aura pas lieu, mais le Comité international olympique aura néanmoins réussi l’exploit de rassembler la totalité de ses comités olympiques durant ces jeux.
Après avoir été en démonstration à six reprises, le baseball est inscrit au programme officiel des Jeux olympiques de Barcelone, tout comme le badminton. Par ailleurs, le judo féminin fait son entrée aux Jeux après avoir été sport de démonstration quatre ans plus tôt alors qu'en canoë-kayak, le slalom fait son retour après 20 ans d'absence. Les sports de démonstration sont la pelote basque, le rink hockey et le taekwondo.
Au total, ce sont 25 sports et 277 épreuves qui figurent au programme de ces jeux de 1992.
Le symbole de fraternité donné par l’ÉthiopienneDerartu Tulu[15], première femme d’Afrique noire championne olympique et par la Sud-Africaine blanche Elana Meyer, sa dauphine sur le 10 000 m fut considérée comme l’une des images fortes de ces jeux de Barcelone. Sur le sprint, le Britannique Linford Christie devient à 32 ans le champion olympique du 100 m le plus âgé, alors que Carl Lewis remporte sa huitième médaille d’or olympique, sa troisième consécutive à la longueur. Sur le 100 m haies, la Grecque Paraskevi Patoulidou, profitant de la chute de l’Américaine Gail Devers, devient la première femme de son pays championne olympique.
Pour son retour aux Jeux olympiques après douze ans d'absence, l'équipe de Cuba domine les épreuves de boxe en remportant sept des douze médailles d'or disponibles. Elle remporte neuf médailles au total, preuve de sa suprématie dans le monde amateur. Parmi ces boxeurs cubains, figure l'emblématique Felix Savon[20] qui remporta en 1992 l'un de ses trois titres olympiques dans la catégorie des poids lourds (- de 91 kg). La boxe, porte-drapeau du sport cubain, est uniquement pratiquée en amateur à la suite d'un décret national de Fidel Castro en 1962 interdisant le professionnalisme sportif[21].
Le gymnasteVitaly Scherbo[22] réussit l’exploit de ces jeux de 1992 en remportant six titres olympiques. Il devient le premier sportif de cette discipline sextuple médaillé d'or, le plaçant à une unité du record absolu réalisé vingt ans plus tôt à Munich par le nageur Mark Spitz (7 médailles d'or au total). Après avoir remporté le titre par équipe, Scherbo décroche cinq médailles d’or individuelles au concours général, au cheval d’arçons, aux anneaux, au saut de cheval et aux barres parallèles. Dans la même journée du , il devint même le premier sportif de l’histoire à remporter quatre titres olympiques en une seule journée. Vitaly Scherbo, 20 ans, originaire de Minsk en Biélorussie fut membre de l'équipe unifiée de l’ex-URSS durant ces Jeux.
Le RusseAlexander Popov[23] remporte quatre médailles, dont les titres sur 50 m et 100 m nage libre, alors que son compatriote Yevgeny Sadovyi décroche trois médailles d’or. Côté féminin, la Hongroise Krisztina Egerszegi est triple championne olympique. Les victoires des nageuses chinoises Zhuang Yong et Lin Li sont assombries par de forts soupçons de dopage[24].
Natation synchronisée
Résultats détaillés
La Canadienne Sylvie Fréchette n'a obtenu sa médaille d'or que 14 mois après les jeux. À cause d'une erreur de frappe d'un juge, il ne lui avait d'abord été remis que la médaille d'argent derrière l'Américaine Kristen Babb-Sprague, qui a été autorisée à garder aussi sa médaille d'or.
L'épreuve mixte de tir de skeet est remportée par la Chinoise Shan Zhang, arrivée en tête devant sept hommes. Avant les Jeux olympiques, l'Union internationale de tir a toutefois proposé au CIO (qui l'a validé) le remplacement des épreuves mixtes par des épreuves hommes et femmes ; Shan Zang est donc la dernière titrée sur cette discipline[25].
L'équipe unifiée de l'ex-URSS termine en tête du classement des nations avec 112 médailles, dont 45 en or. Elle devance les États-Unis avec 108 médailles (37 en or) et l'Allemagne avec 82 médailles (33 en or). L'Espagne, pays hôte, décroche 13 titres olympiques.
Wu Dan (République populaire de Chine, volley-ball) : strychnine.
Médias
Le CIO décida à partir de ces jeux que le diffuseur local ne serait plus obligatoirement issu du pays hôte. Une compagnie de diffusion fut créée, la Radio Television Olimpica '92 (RTO)[30]. Ce fut également l'amélioration des caméras, ainsi que l'apparition du Commentary Information System (CIS)[31].
Le prix des droits de retransmissions continue d'augmenter à l'occasion de ces Jeux de Barcelone. Aux États-Unis, la chaîne NBC débourse 416 millions de dollars pour en avoir l'exclusivité sur le territoire américain[32]. Au total, le montant des droits de retransmission s'élève à 636 millions de dollars, soit près de 60 % de plus que les Jeux précédents à Séoul[32]. Il y a 13 082 médias présents à Barcelone (5 131 organismes de presse écrite et 7 951 diffuseurs).
↑L'adhésion de l'Espagne et du Portugal en 1986 fit date dans l'Histoire de l'Union européenne et acheva l'intégration de l'Europe de l'Ouest et concrétisa l'Europe des douze.