Grumbkow étudie le droit à Rostock à partir de 1654[2]. Après une tournée cavalière en France et en Italie, il entre au service du Brandebourg sous le régiment Christian Albrecht von Dohna pendant la Seconde Guerre du Nord, peut-être avec son père, qui est alors commandant de la forteresse de Löcknitz(de). Plus tard, il est lieutenant, commandant d'une compagnie et représentant de Dohna, où il « dirige la maison et les gens de Custrin ». Le comte Dohna, dont le jeune Grumbkow aurait déjà été page, le recommande à la cour de Berlin[3].
En 1671, tout en conservant son grade militaire, il devient conseiller officiel de l'administration de la chambre électorale, avec la responsabilité à temps partiel de l'économie générale. En 1672, lors de la guerre contre la France, il se voit notamment confier des tâches d'approvisionnement et de construction de forteresses ainsi que des missions diplomatiques. En 1674, les compagnies des « Dragons du Hofstaat » de Grumbkow sont transformées en « Régiment de dragons du Corps » afin de servir de garde du corps de l'électeur sur le terrain. En 1675, Grumbkow devient employé du commissaire général de guerre par intérim, la même année conseiller de guerre et échanson en chef, 1677 colonel des sauveteurs, 1678 directeur du commissariat général de guerre, 1678 capitaine de château, 1679 commissaire général de guerre, 1684 véritable cabinet conseiller d'État, 1685 maréchal en chef[4].
En 1678, Grumbkow prend la direction de l'administration militaire du Brandebourg avec le Commissariat général à la guerre, qu'il transforme en la plus haute autorité fiscale et de police d'État de Brandebourg. Sous Grumbkow, le commissaire général à la guerre combine finalement les fonctions de ministre de la Guerre avec celles de ministre des Finances à son poste. Grumbkow est également responsable de la mise en œuvre de l'édit de Potsdam en 1685, qui réglemente l'admission et l'installation des huguenots expulsés de France dans le Brandebourg. Grumbkow est le premier directeur général de la colonie française de Berlin. À son initiative, la colonie « Französisch Buchholz » est établie à proximité de ses domaines, près de Berlin. La Grumbkowstrasse rappelle son travail réussi[6]
Grumbkow est envoyé à Dresde par l'électeur pour mener d'importantes négociations à la cour de Dresde et lutter pour une alliance défensive avec la Saxe, que ce dernier exécute avec succès et qui doit avoir pour but une conférence sur l'état de l'Empire, les traités de Nimègue, les propositions impériales sur la sécurité de l'Empire et l'admission du prince-électeur Jean-Georges III dans l'association des princes-électeurs (cf. GStA PK I. HA GR, Rep. 411, no 27). L'électeur rend hommage aux talents de négociateur de Grumbkow et le nomme ministre d'État[7].
En automne 1688, sur ordre de l'électeurFrédéric III, il remet sept régiments à cheval et trois à pied comme troupes auxiliaires du prince Guillaume III d'Orange, qui monte quelques mois plus tard sur le trône d'Angleterre sous le nom de Guillaume III (Glorieuse Révolution)[8].
En plus des propriétés héritées dans son pays natal de Poméranie, Grumbkow en a acquis de nombreuses autres dans les environs de la maison ancestrale familiale. Son fils Philipp Otto(de) fusionne plus tard l'ensemble du territoire dans la « Grande Seigneurie de Lupow ». Grumbkow achète également plusieurs propriétés dans le nord de Berlin et y lance une activité de construction dynamique. Au début de 1680, il acquiert le « Petit Palais » à Niederschönhausen des fils de la comtesse Sophie Theodore zu Dohna-Schlobitten. La construction du château de Schönhausen commence en 1689 sous la forme d'un complexe de trois étages et de trois ailes basé sur les plans de Johann Arnold Nering. Du « Petit Palais », il ne reste rien. À Berlin, Grumbkow vit au palais du Molkenmarkt(de) 1. Il n'est pas enterré à côté de sa fille dans la crypte de l'église du village de Blankenfelde(de), comme initialement prévu, mais dans l'église récemment rénovée de Runow en Poméranie[9].
Sa première épouse est Lucia Dorothea von Wreech(de) de la branche de Büssow, le 25 février 1672. Elle meurt en 1673 immédiatement après avoir donné naissance à des jumeaux : Anna Louisa (1673-1686) Otto Christian (1673-1704). Il se marie le 8 janvier 1678 avec sa seconde épouse, Gertrud Sophie von Grote(de) de la branche de Breese-Stillhorn (1653-1693) au château de Berlin. Le couple a les enfants suivants[11] :
Allgemeine Encyklopädie der Wissenschaften und Künste, Erste Section, A – G, Leipzig 1875, p. 427.
Peter Bahl, Der Hof des Großen Kurfürsten, Studien zur höheren Amtsträgerschaft Brandenburg-Preußens, Köln, Weimar, Vienne 2001, p. 113ff.
Friedrich Ludwig Joseph Fischbach, Historische politisch- geographisch- statistisch- und militärische Beyträge die Königlich-Preußische und benachbarte Staaten betreffend, Band 2, Teil 2, Berlin 1783, p. 513.
Heinrich Schmettau, Ein Brandenburgischer Joseph… Predigt über den schnellen doch seeligen Hintritt Des… Herrn Joachim Ernst von Grumbkow, Cölln an der Spree 1691.
Anton Balthasar König: Joachim Ernst von Grumbkow. In: Biographisches Lexikon aller Helden und Militairpersonen. Volume II. Arnold Wever, Berlin 1789, p. 79–82 (Joachim Ernst von Grumbkow in der Google-Buchsuche).
Liens externes
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
↑Anton Balthasar König, Joachim Ernst von Grumbkow : Biographisches Lexikon aller Helden und Militairpersonen, vol. II, Berlin, Arnold Wever, , p. 79–82
↑Lothar Marschke, in: 50 Jahre Panzerbataillon 84, Lüneburg 2009, Broschüre.
↑Gordon A. Craig, Die preußisch-deutsche Armee, 1640–1945, Düsseldorf 1960, S. 24.
↑J. H. W. Verzijl, International Law in Historical Perspective, Volume 6, Leiden, A. W. Sijthoff, (ISBN9789028602236, lire en ligne), p. 143
↑Guido Hinterkeuser, Unbekannte Quellen zur Errichtung des barocken Neubaus von Schloss Schönhausen im Jahr 1689, dans: Entdecken – Erforschen – Bewahren, Festgabe für Sibylle Badstübner-Gröger zum 12. Oktober 2015, Berlin 2016, p. 142ff.
↑(de) Anton Balthasar König, Biographisches Lexikon aller Helden und Militairpersonen, welche sich in Preußischen Diensten berühmt gemacht haben: G - L, Wever, (lire en ligne)