Il fonde la Ligue du suffrage universel, dont il est nommé vice-président. Il devient également président du Comité central de l'Appel au peuple. C'est d'ailleurs sous l'étiquette de « nationaliste plébiscitaire » qu'il se présente, le 5 novembre 1899, aux élections cantonales dans le canton de Carquefou (Loire-Inférieure), où il possède le château de Maubreuil. Il en est réélu conseiller général sans interruption jusqu'en 1934.
Aux élections générales législatives du , au premier tour de scrutin, les habitants de la troisième circonscription de Nantes l'élisent député par 21 674 voix contre 143 à M. Labassière, sur 26 948 votants. Son mandat est régulièrement renouvelé à des majorités considérables le , le et le , sur la liste d'Union nationale, par 41 708 voix sur 73 360 votants, toujours au premier tour de scrutin, ce qui lui vaut le titre de « premier élu de France ».
Au Parlement, où il se signale dans les travaux des Commissions du travail, du suffrage universel, du commerce et de l'industrie, il siège à l'extrême-droite, se montre antidreyfusard[7] et ardent défenseur de l'Église catholique, et intervient toujours en faveur de la liberté religieuse. Lors de la deuxième expulsion des congrégations, il est arrêté, jeté en prison, puis traîné devant le tribunal malgré sa qualité de député et l'immunité qui s'y attache, pour avoir protesté contre ce qu'il appelle les spoliations de l'État.
À la suite du décès de Julien Busson-Billault, le marquis de Dion est élu sénateur de la Loire-Inférieurele . Il obtient sa réélection le puis le . Au Sénat, où il siège à droite, il fait successivement partie des Commissions du commerce et de l'industrie — dont il assume la vice-présidence - du travail, des postes, des travaux publics, de l'air, des douanes, des mines. Il appartient, en outre, à la Commission centrale de l'automobile et de la circulation, ainsi qu'à la Commission centrale militaire et se voit également nommer conseiller du commerce extérieur de la France.
Il est l'un des promoteurs de l'Office national des routes.
Le marquis de Dion, avec son associé Georges Bouton et Charles Trépardoux, a fondé la société des automobilesDe Dion-Bouton à Puteaux en 1883, qui fut, pendant une petite période, le plus grand fabricant automobile au monde, puis, après la Première Guerre mondiale, le principal fabricant français d'autorails. Durant la Guerre, grâce à la puissance de ses usines, le marquis de Dion apporte une aide marquée à la défense nationale en y fabriquant fusils, canons, obus, moteurs d'aviation ou d'automobile, camions, projecteurs, magnétos, etc. Il collabore notamment avec Raoul Perpère, ingénieur, géologue et inventeur, qui met au point le premier embrayage de l'histoire de l'automobile.
Automobile, caricature par Guth publié dans Vanity Fair en 1899.
Dès le , trois tricycles à vapeurde Dion-Bouton roulent entre le Pont de Neuilly et Versailles. Georges Bouton arrive le premier après plus de 30 kilomètres parcourus à près de 30 kilomètres de moyenne horaire, au bout d'un peu plus d'une heure de route[10].
Le comte Jules de Dion entre dans l'histoire automobile sept ans plus tard, en remportant le deuxième prix de la première compétition automobile de l'histoire, de Paris à Rouen le , sur une De Dion-Bouton. Il participe aussi au Paris-Bordeaux-Paris en 1895 et au Paris-Marseille-Paris en 1896. Il termine également second du Paris-Dieppe le (vainqueur de classe) ainsi que quatrième du Paris-Trouville le de la même année[11].
Il crée le journal L'Auto-Vélo en 1900. Il devient durant la même année du au le vice-président de la Commission d'exécution des concours, dans le cadre Automobilisme (voiture, voiturettes et motocycles notamment) des Sports de l'Exposition Universelle de 1900 - non reconnus officiellement par le comité olympique -, durant l'année des Jeux olympiques de 1900, incluant durant 4 jours en juillet la course de vitesse Paris-Toulouse-Paris[12]. Il y obtient une plaquette d'or de l'Exposition en "poids légers" (des voitures légères de livraison) le , les épreuves s'étant déroulé du 17 au , ainsi que deux autres plaquettes d'or en "poids lourds" avec un omnibus et un camion à vapeur (concours du 8 au ). Il devient alors aussi l'un des membres du Comité exécutif de la Coupe automobile Gordon Bennett.
Décorations et distinctions
Jules-Albert de Dion est décoré de nombreuses décorations françaises et étrangères, notamment de la Légion d'honneur.
Le comte de Dion sur le Tour de France automobile 1899.
Récompense par l'A.C.F. au marquis de Dion après l'exposition universelle de 1900, pour sa collaboration active au développement de l'automobile entre 1883 et 1900 (offerte par van Zuylen).
Jules-Albert de Dion sur son tricycle à vapeur en 1887.
↑ a et bUne branche de la famille de Dion fut titré marquis de Malfiance en 1787, mais ce titre et cette branche sont éteints avec le bénéficiaire décédé sans postérité. La branche à laquelle appartenait Jules-Albert de Dion fut titrée baron de Wandonne en 1761 voir : Bulletin de la Société héraldique et généalogique de France, 1882, page 39.
↑Charles-Armand Trépardoux (An. 1868) (Frédéric Champlon, avec le soutien de l'Amicale de Dion-Bouton); Les premières courses automobiles, lettre de René Ville Président de l'Amicale de Dion-Bouton, sur le site de celle-ci, auteur de l'ouvrage La grande époque des De Dion-Bouton, à l'Amicale.)
« Jules-Albert de Dion », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]