Il commence ensuite sa carrière au Teatr Norwid(pl) de Jelenia Góra, dans les Sudètes occidentales. Cette période de son travail, qui dure jusqu'en 1986, présente un caractère expérimental très marqué. Après deux spectacles personnels, il monte surtout des auteurs polonais contemporains tels que Gombrowicz (Yvonne, Princesse de Bourgogne, 1978, Le Mariage, 1984) ou Witkiewicz, un représentant du théâtre de l'absurde métaphysique.
Dans un texte de cette époque, intitulé Le Théâtre de la révélation, Lupa expose sa conception du théâtre comme instrument d'exploration et de transgression des frontières de l'individualité. En 1985, il présente une première synthèse de ses recherches au Stary Teatr de Cracovie, Cité de rêve, d'après un roman d'Alfred Kubin. Un an plus tard, il est nommé au Stary Teatr, où son arrivée coïncide avec un tournant de sa recherche. Lupa s'intéresse davantage à la dimension éthique dans l'art, et la plupart de ses mises en scène puisent leur matière dans la littérature russe ou autrichienne : il monte ou adapte pour la scène des auteurs tels que Musil (Les Rêveurs, 1988, suivi des Esquisses de l'homme sans qualité, 1990), Dostoïevski (Les Frères Karamazov, 1990) Rilke (Malte, ou le triptyque de l'enfant prodigue, 1991), Thomas Bernhard (Kalkwerk - La Plâtrière1992, Auslöschung - Extinction, 2001, Immanuel Kant et La Famille. Ritter, Dene, Voss1996), Tchekhov (Platonov, 1996 — il avait dirigé Les Trois Sœurs à Odéon Théâtre de l’Europe en 1988) ou enfin Hermann Broch (Les Somnambules, 1996, Odéon Théâtre de l’Europe (Paris), Les Frères Karamazov 1998 à Odéon Théâtre de l’Europe.
Selon Lupa, qui signe lui-même (outre la scénographie et parfois la musique de ses spectacles) les adaptations et les traductions des textes qui l'inspirent, sa prédilection pour les romanciers vient de ce que « les auteurs de drame pensent trop en termes de théâtre et trop peu en termes de vie. » Il tire de leurs œuvres des mises en scène d'une durée envoûtante (à titre d'exemple, Malte occupait trois soirées, et Les Frères Karamazov ou les Esquisses six à sept heures). « C'est qu'il y a un temps du théâtre propre à Lupa, » écrivait Jean-Pierre Thibaudat à propos de Kalkwerk :
« entêtant, vénéneux, dilaté. On ne va pas voir un spectacle de Lupa, on s'y installe comme sur une île pour y passer la nuit. Le théâtre et le jeu des acteurs y perdent leurs effets. Alors ressurgissent des images enfantines que, tout à coup, brouillent les secousses d'un réveil que sont chez Lupa une porte qui s'ouvre sur une discrète ponctuation musicale ou une miette de pain qui tombe avec un bruit de cristal. Il y a chez lui un goût contaminant pour prolonger le temps de la représentation à l'extrême, dans une sorte de sensualité douce et nostalgique. »