Les principaux membres fondateurs sont : Adrien Bas, Louis Bouquet, Pierre Combet-Descombes, Etienne Morillon, Claude Dalbanne, Emile Didier, Jacques Laplace, Marcel Gimond, Antonin Ponchon et Georges Albert Tresch[3].
Origine du nom
Selon Denise Festaud-Mermillon, le nom du groupe viendrait d’un calembour autour de la fleur zinnia. On peut penser aussi, comme Laurence Berthon[4], que ces artistes se prétendaient « les z’ignares » par dérision pour marquer leur différence avec les tenants de l’académisme[2].
Expositions
En , la première exposition des Ziniars se tient à la galerie Saint-Pierre, au n° 10 de la rue de l'Hôtel-de-ville. Cette galerie est dirigée par Alfred Poyet. Cette première exposition se tient « dans un esprit de groupe qui respecte chaque individualité »[2].
En , un deuxième album, tiré à 200 exemplaires[6] est composé de 10 pochoirs en couleur, avec la même couverture par Émile Didier, avec les mêmes artistes, Bas, Combet-Descombes, Dalbanne, Didier, Laplace, Leriche, Morillon, Ponchon, Roblin, et Tresch, à l’exclusion du sculpteur Marcel Gimond et des peintres Louis Bouquet et Joseph Pognante[7].
Une seconde exposition a lieu du 15 au , également à la galerie Saint-Pierre, et donne lieu à un troisième album de 11 bois, sur un sujet imposé : bouteille et verre[8], avec Bouquet, Combet-Descombes, Dalbanne, Didier, Gimond, Laplace, Leriche, Morillon, Ponchon, Roblin et Tresch. Cette fois, Marcel Gimond et Louis Bouquet sont revenus, mais c’est Adrien Bas qui fait défaut. Lors de cette deuxième exposition, les artistes invités sont André Derain[9] et Fernand Léger, représentants de l'avant-garde parisienne. Le tableau de Fernand Léger, Les trois personnages, fait forte impression et montre que les peintres lyonnais n'ont pas pleinement embrassés toute la modernité[10].
On connaît par une affichette une quatrième exposition de groupe qui se déroule du 1 au , chaque artiste du groupe (Bas, Bouquet, Combet-Descombes, Dalbanne, Didier, Gimond, Laplace, Leriche, Morillon, Ponchon, Roblin et Tresch) expose trois œuvres, les artistes invités sont Henri Matisse (Devant la fenêtre) et André Derain (Paysage à Sanary).
Le groupe fait partie des fondateurs en 1921 d'une revue d'avant-garde nommée Promenoir[11] destinée à diffuser leurs idées[12]. Parmi les ziniars, les peintres qui y contribuent sont Emile Didier, Claude Dalbanne et Marcel Gimond[13].
Ces principaux fondateurs sont le peintre Pierre Deval, le cinéaste Jean Epstein et Jean Lacroix. Destinées à faire se rencontrer les avant-garde lyonnaise et parisienne, elle accueille les plumes de lyonnais comme de parisiens. Voulant promouvoir les idées nouvelles, elle est très critique vis-à-vis des institutions artistiques lyonnaises plus traditionnelles, tel le Salon de Printemps dirigé par la Société lyonnaise des Beaux-arts. Elle s'éteint après six numéros en [13].
Le groupe ne trouve pas dans le milieu des mécènes et artistes lyonnais de quoi survivre et prospérer, malgré le soutien de Marius Mermillon. Certains membres, après avoir tenté des approches novatrices, retournent ensuite à un style plus conventionnel. Emile Didier est ainsi tenté par le cubisme, mais abandonne finalement cette voie pour revenir à un travail de coloriste[2].
L'aventure Ziniar témoigne des liens qui se nouent alors entre les artistes parisiens et les artistes lyonnais, par l'intermédiaire de certaines personnalités lyonnaises et de galeries. Les Ziniars affirment surtout une volonté commune de faire place au vent de modernité dont le souffle parisien vient jusqu’à Lyon. La présence des artistes parisiens à leurs côtés pendant ces expositions signe leur engagement[14]. Ce rassemblement ne se fixe pas de direction artistique particulière, il ne forme pas une école, de manière volontaire. Leur but principal est d'accueillir toutes les nouveautés de Lyon et de Paris pour proposer une alternative artistique. « Les Ziniars entendent incarner à Lyon une modernité artistique mesurée, sans être inféodées pour autant aux chapelles parisiennes »[3].
Les bois édités à l’occasion des expositions s'inscrivent dans la continuité des bois fauves de Maurice Vlaminck, Raoul Dufy ou Derain. Des aspirations cubistes apparaissent aussi ici ou là. L'influence de Paul Cézanne est manifeste dans certaines planches.
↑disponible à la Bibliothèque municipale de Lyon : cote423934.
↑Goffaux, Catherine, Promenoir Manomètre : deux revues lyonnaises de l'entre-deux guerres rejoignent les collections de la Bibliothèque, Gryphe : revue de la Bibliothèque de Lyon ; N°1, 2e semestre 2002, pp. 6-7.
Denise Festaud-Mermillon, Les Ziniars (1920 - 1924) : catalogue de l’exposition, Musée des beaux-arts de Lyon, , 47 p. (BNF34710243).
Sophie Couvra, Dictionnaire des artistes exposant à Lyon, 1919-1939, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 405 p. (ISBN2-7297-0626-7, BNF37072083).
(en) Charles Gourdin, Marjolaine Nardone et Alain Vollerin, Les Ziniars : La vocation de la modernité, Lyon, Edition Mémoire des Arts, coll. « Groupes et mouvements » (no 1), , 115 p. (ISBN2-912544-15-7, BNF38815893).
Régis Bernard, Une Histoire de peinture, Denise et Marius Mermillon, Lyon, Éditions S. Bachès, , 186 p. (ISBN2-915266-17-4, BNF40073998).