Cet article recense les élections de l'année 1922. Il inclut les élections législatives et présidentielles dans les États souverains, ainsi que les référendums au niveau national.
Ces élections anticipées se déroulent dans un contexte de violences. Le Premier ministre António Granjo a été assassiné lors de la « nuit sanglante » orchestrée par des militaires contre les républicains et des monarchistes modérés en octobre 1921. Les nouvelles élections ont été reportées plusieurs fois à cause des violences.
Porté au pouvoir en décembre 1921 par un coup d'État militaire favorable aux intérêts de la United Fruit Company, José María Orellana est formellement élu président de la République avec quelque 95 % des voix face à un unique adversaire de façade (Jorge Ubico, l'un des auteurs du coup d'État), dans une élection contrôlée par l'armée. Les mouvements dissidents sont violemment réprimés.
Artur da Silva Bernardes (Parti républicain de Minas : droite conservatrice, libérale en économie, parti du président sortant Epitácio Pessoa) est élu avec 56,0 % des voix face notamment à Nilo Peçanha, candidat de « la Réaction Républicaine » (38,1 % des voix) et des militaires[1].
L'Union civique radicale (libérale, progressiste, laïque) du président sortant Hipólito Yrigoyen, qui disposait de la majorité relative des sièges à la Chambre des députés, y remporte cette fois la majorité absolue. Marcelo Torcuato de Alvear (UCR) est élu président de la République avec 50,5 % des suffrages populaires et 57,5 % des voix du collège électoral, face à quatre autres candidats.
Le gouvernement a modifié par décret les règles électorales, abolissant le vote à bulletin secret dans les circonscriptions rurales où vivent la majorité des citoyens.
Le Parti de l'unité (droite conservatrice, autoritaire, agrarienne) conserve la majorité absolue des sièges. István Bethlen (Parti de l'unité) demeure Premier ministre.
Élections préparatoires à la pleine indépendance du pays vis-à-vis du Royaume-Uni en décembre. Le Sinn Féin (indépendantistes radicaux qui ont mené la guerre d'indépendance irlandaise) se sont scindés en deux factions, l'une approuvant le traité de Londres qui accorde l'indépendance à l'Irlande comme dominion, l'autre s'y opposant. Les deux factions s'accordent toutefois à ne pas présenter de candidats les uns contre les autres dans les mêmes circonscriptions.
Le Sinn Féin pro-traité remporte la majorité relative des sièges ; son candidat Michael Collins demeure président du gouvernement provisoire. Le Sinn Féin anti-traité boycotte le Parlement, conférant ainsi de fait la majorité absolue des sièges au gouvernement Collins. Le Sinn Féin anti-traité déclenche la Guerre civile irlandaise quelques jours après l'élection, et assassine Michael Collins en août. L'Irlande devient néanmoins indépendante le 6 décembre.
Premières élections après l'adoption de la Constitution de ce pays devenu indépendant de la Russie à l'issue de la Première Guerre mondiale. Elles se déroulent au suffrage universel (masculin et féminin).
Le Parti républicain (divisé entre conservateurs et progressistes), parti du président Warren G. Harding, recule mais conserve la majorité absolue des sièges dans les deux chambres du Congrès.
Parlement sans majorité. L'Union chrétienne d'unité nationale (coalition de partis de droite) y est la principale force avec un peu plus d'un tiers des sièges à la chambre basse. Władysław Sikorski (indépendant, militaire, héros de l'indépendance de la Pologne) devient Premier ministre. Après plusieurs gouvernements instables survient le coup d'État de mai 1926.
Premières élections après l'indépendance de l'Irlande et donc la fin de la représentation de l'Irlande au Parlement britannique.
Le Parti conservateur (centre-droit), qui a mis fin à la coalition issue de la Première Guerre mondiale, conserve la majorité absolue des sièges. Andrew Bonar Law demeure Premier ministre. Pour la première fois, le Parti travailliste atteint la deuxième place et devient l'opposition officielle.
Parlement sans majorité. Le Parti nationaliste (centre-droit) du Premier ministre Billy Hughes perd sa majorité et est devancé par le Parti travailliste (gauche, parti ouvrier). Les nationalistes forment un gouvernement de coalition avec le Parti rural (conservateur, agrarien). Stanley Bruce (nationaliste) devient Premier ministre.
Références
↑Paulo Cannabrava Filho, Militarismo e Imperialismo in Brasile, Milan, Editoriale Jaca Book, (présentation en ligne)