Une logorrhée (de logos, « parole » et de -rrhée, tiré du verbe grecrheî, « couler ») est un flux de paroles. En effet, la logorrhée désigne un écoulement de parole, plus fréquemment utilisé dans le théâtre de l'absurde avec un débit monotone. Ainsi, dans la tirade de Lucky dans la pièce de Samuel BeckettEn attendant Godot, la logorrhée est employée.
Explication
La logorrhée recouvre un besoin fort de parler, souvent de façon incohérente, généralement avec un débit rapide et continu.
Elle recouvre aussi par extension un langage verbeux et peu compréhensible qui couvre des banalités, des incohérences ou contrevérités, ou un manque d'argumentation claire.
On la nomme aussi diarrhée verbale ou incontinence verbale ; un nom qui ne le qualifie certes pas ; voire, en langage populaire, blabla, mot inventé par Paul Gordeaux, journaliste, qui utilisait ce mot dans les salles de rédaction dans les années 1920 pour dire : écrire ou parler pour ne rien dire, par exemple les personnages de La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco (à la fin de la pièce)[1].
Remarques
Ce flux de paroles sans le moindre sens peut parfois être dû à l'emprise de l'alcool.
Elle peut aussi être due à la consommation de certains psychotropes, mais dans ce cas particulier elle reste en général relativement gérable et semble due à l'effet de désinhibition procuré par les psychotropes consommés.
Ossip-Lourié, Le langage et la verbomanie : essai de psychologie morbide, F. Alcan, Paris, 1912, 275 p.
Alain Milon, « Les logorrhées du rappeur » dans le chapitre « Pourquoi le rappeur chante ? Le rap comme expression de la relégation urbaine et de la lutte contre le racisme », Cités, PUF, no 19, 2004, p. 71-80
M. Trillet, A. Vighetto, B. Crosile, N. Charles et G. Aymard, « Hémiballisme avec libération thymo-affective et logorrhée par hématome du noyau sous-thalamique gauche », Revue neurologique, 1995, vol. 151, no 6-7, p. 416-419
Louise Bérubé, « Logorrhée psychiatrique », Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement, Les Éditions de la Chenelière, Montréal, 1991, p. 78 lire en ligne