Il est né en 1902 à Mexico[1]. Son père, qui était professeur, se consacre, de temps à autre, à la peinture et à la photographie. Il entame, dès 1915, son parcours artistique en s'inscrivant à l'Académie d'arts de San Carlos, à Mexico, en cours du soir[1]. Dès 1915, il travaille en parallèle, comme comptable, par nécessité, dans l'administration[1].
Sa première influence importante dans l'univers des images a lieu en 1923 grâce à la rencontre du photographe allemand Hugo Brehme(de). Il s'adonne lui-même à la photographie en achetant son premier appareil photo dès l'année suivante[2].
En 1925, Álvarez Bravo obtient le premier prix à un concours local dans la ville de Oaxaca. En 1925 toujours, Manuel Álvarez Bravo se marie à Lola Álvarez Bravo, une amie d'enfance depuis 1916[3] (Dolores Martinez de Anda de son vrai nom, elle devient photographe également). Le couple s'installe à Oaxaca[4].
Il fréquente entre autres Edward Weston, Tina Modotti, Diego Rivera[2]. Ces rencontres l'influencent politiquement et idéologiquement, ce que l'on retrouve dans le charisme social qui distingue son œuvre : imprimer la culture et l'identité mexicaines, avec une vision au-delà d'un simple documentaire, en s'immisçant avec une grande imagination dans la vie urbaine et des villages, les zones rurales[5], la religion, les paysages et les traditions[6].
En 1930, Tina Modotti est expulsée du Mexique à cause de ses sympathies communistes. Álvarez Bravo prolonge alors son travail de photographie des grands peintres de l'époque[2]. À cette époque, il embrasse complètement la photographie, abandonnant son travail de comptable, et, en 1932, présente sa première exposition à la galerie Posada[7]. Il expose aussi avec le photographe français Henri Cartier-Bresson dans les salles du Palais de beaux-arts de Mexico, puis à New York avec toujours Henri Cartier-Bresson mais aussi Walker Evans[7]. André Breton est fasciné en le découvrant. Lui et la photographe Lola Álvarez Bravo se séparent en 1934[3].
Il participe à des expositions et vers les années 1940, se tourne aussi vers le cinéma[7]. Il est notamment photographe de plateau sur plusieurs films de Luis Buñuel[7]. Il enseigne aussi la photographie, de 1947 à 1950, à l’Institut cinématographique mexicain, à l’École des arts plastiques et au Centre universitaire d’études cinématographiques de Mexico[7].
Il meurt à Mexico, centenaire, le 19 octobre 2002[7].
Prix et récompenses
Pendant sa longue carrière nationale comme internationale, Álvarez Bravo a cumulé expériences, prix et expositions. Une grande partie de son travail consistait à rassembler et diffuser d'importantes collections photographiques. Il est aussi à l'origine de la création du premier musée de la photographie au Mexique.
(es) John Banville, Jean-Claude Lemagny et Carlos Fuentes, Manuel Álvarez Bravo (préface de Colette Álvarez Urbájtel), Lunwerg, Barcelone, 2008, 336 p. (ISBN978-84-9785-492-4) (374 photographies reproduites en trichromie).
↑ a et bLaurent Aubague, « Manuel et Lola Álvarez Bravo : le couple fondateur de la modernité photographique au Mexique », Amerika, no 10, (DOI10.4000/amerika.5048, lire en ligne)
↑Claire Guillot, « Lola Alvarez Bravo, pionnière méconnue de la photographie », Le Monde, , p. 21 (lire en ligne)
↑Par exemple avec sa photo Escargot et courge reproduite dans l'article de Laurent Aubague "Manuel Álvarez Bravo, photographe mexicain de l'abstraction figurative" in Amerika (mémoires, identités, territoires), 4|2011,[1]