Issue d'une famille de musiciens, Mireille est la nièce de Charly King, l'inventeur des claquettes[1]. Dans son autobiographie, Avec le soleil pour témoin, elle raconte son enfance heureuse au sein d'une famille de juifs émigrés à Paris. Quand elle vient au monde, au 13, boulevard Saint-Martin, dans le 3e arrondissement de Paris[2], le , son père, Henri (Hendel) Hartuch, immigré de Pologne, âgé de 29 ans, est pelletier à domicile. Mathilda (née Rubinstein), sa mère, âgée de 23 ans, est d'origine britannique et fait partie d'une famille d'artistes et de musiciens. Mireille a une sœur prénommée Marcelle (1907-1975).
Formation et période américaine
Mireille apprend très tôt le piano et le théâtre[3]. À six ans, elle traverse la Manche pour tourner son premier film (en figuration). Elle s'intéresse au piano, mais ne poursuit pas dans cette voie en raison de mains trop petites[4]. En 1928, elle est engagée au théâtre de l'Odéon par son directeur, Firmin Gémier, et commence une collaboration avec le librettiste Jean Nohain (fils du poète Franc-Nohain, frère du comédien Claude Dauphin). Elle compose avec Jean Nohain une comédie musicale du type dit « auvergnat » d'une durée de cinq heures, intitulée Fouchtra, mais n'arrive pas à la vendre.
En 1932, une mélodie de Fouchtra est reprise en partie par le duo musical Pills et Tabet, avec la chanson Couchés dans le foin, aidé par l'éditeur Raoul Breton, ce qui l'amène à rentrer en France.
Retour en France
Comme le reconnaîtra Charles Trenet, c'est Mireille qui introduit le swing dans la culture en France. De retour en France, sa carrière de compositrice décolle quand ses chansons sont interprétées par les vedettes de l'époque : Maurice Chevalier et le jeune Jean Sablon. Elle enregistre ainsi avec Pills et Tabet ce qui s'appelle alors des « opérettes disquées », comme Ce petit chemin, Le Vieux Château ou C'est un jardinier qui boite[4]. En 1934, elle apparaît dans le film français Chourinette. Un an plus tard, elle commence une carrière de chanteuse solo accompagnée d'un piano, se produisant notamment à l'ABC, l'Alhambra ou encore Bobino.
Pendant sa longue carrière, Mireille a composé plus de six cents chansons et reçu de nombreux honneurs et récompenses. Âgée, elle est toujours présente sur scène, et chante à Bobino et au Printemps de Bourges en 1976, ainsi qu'au théâtre de Chaillot en 1995.
Elle est enterrée à Paris, au cimetière du Montparnasse (25e division, petit cimetière), aux côtés de son mari. Sur sa tombe, une plaque porte l'inscription « Avec le soleil pour témoin ».
Hommage
La place Mireille porte son nom depuis 2010, à Paris, dans le 1er arrondissement, à l'intersection des rues Molière et de Richelieu, à proximité de son ancien domicile[8],[3].
(it) Gianni Lucini, Luci, lucciole e canzoni sotto il cielo di Parigi - Storie di chanteuses nella Francia del primo Novecento), Novara, Segni e Parole, 2014, 160 p. (ISBN978-88-908494-4-2)