Le code de DeCSS permet de contourner la protection des DVD.
Un nombre premier illégal est un nombre premier qui contient des informations qu'il pourrait être interdit de détenir ou de distribuer par la loi. L'expression n'a aucun sens en mathématiques ; elle est volontairement ridicule pour critiquer les lois qui rendent la détention de certaines informations illégale.
Le premier nombre premier dit « illégal » fut généré en par Phil Carmody ; la représentation binaire de ce nombre de 1 401 chiffres correspond à une représentation du code source en langage C d'un programme informatique implémentant l'algorithme de déchiffrement DeCSS qui permet de contourner les mesures de gestion des droits numériques utilisées sur certains DVD. Après que le programme DeCSS fut distribué publiquement en , plusieurs procès furent intentés aux concepteurs de ce programme, ainsi qu'à certains sites qui le distribuaient ; le codage du programme sous forme de nombre premier fit partie d'une série de protestations qui visèrent à publier le programme sous des formes les plus diverses.
La question de savoir si l'utilisation d'un de ces nombres était effectivement illégale n'a jamais été soumise au jugement d'un tribunal[1].
Historique
La protestation contre la condamnation de l'auteur de DeCSS, Jon Lech Johansen (alias DVD Jon) et la législation interdisant la publication du code de DeCSS prirent plusieurs formes. L'une d'entre elles consiste à représenter le code dans une forme qui est d'une qualité suffisante pour être « intrinsèquement archivable ». Comme les bits qui constituent un programme informatique peuvent être représentés sous une autre forme numérique (changement de base par exemple), une possibilité est de trouver des propriétés spéciales qui permettent le stockage et la publication.
En utilisant le fait que le programme de compression gzip ignore les octets après un octet nul terminant normalement un fichier compressé, un panel de possibles nombres premiers a été généré, chacun d'entre eux permettant de retrouver le code C de DeCSS une fois décompressé. Parmi ceux-ci, plusieurs furent identifiés comme de probables nombres premiers grâce à l'utilisation du programme open source OpenPFGW, et l'un d'entre eux se révéla être premier en utilisant l'algorithme Elliptic curve primality proving implémenté par le logiciel Titanix. À l'époque de la découverte, ce nombre de 1 401 chiffres était le dixième plus grand nombre premier trouvé en utilisant l'algorithme ECPP.
Le premier nombre premier « illégal » fut publié par The Register sous le titre de « The possibly illegal number » (qu'on pourrait traduire par « le nombre potentiellement illégal »)[4].
Premier « nombre premier illégal » publié
Le magazine The Register a publié un nombre premier illégal de 1401 chiffres qui peut permettre de décrypter des DVD[4],[5],[6].
Le nombre premier ci-dessous, contenant 1811 chiffres, découvert par Phil Carmody, peut représenter un programme exécutable qui lit les données chiffrées par un procédé CSS[7].